14. Interview Pascal Laugier & Louis Thevenon

Dans le cadre de la programmation du PIFFF, il fut possible de voir IN THE SHADOW OF THE TALL MAN, un long making-of consacré à THE SECRET de Pascal Laugier. Le réalisateur français était aussi présent lors du festival puisqu'il faisait partie du jury. Emballée par ce documentaire ainsi que par les films de Pascal Laugier, Salomé "Eden" Costa ne s'est pas fait prier lorsqu'on lui a proposé de rencontrer, samedi 24 novembre, le cinéaste mais aussi Louis Thevenon, réalisateur du documentaire. L'occasion d'aborder le cinéma de Pascal Laugier mais aussi de manière plus large le cinéma tout court en discutant de la programmation du PIFFF.

Salomé Costa : J'ai vraiment apprécié THE SECRET et son making-of, IN THE SHADOW OF THE TALL MAN, avec sa manière de se concentrer sur l'humain et de découvrir que la complicité avec Jessica Biel, dont vous parlez tant, était réelle. C'était vraiment intéressant. Du coup, je me suis demandé de quelle manière vous êtes entré en contact avec Pascal Laugier car vous étiez sur les tournages de SAINT ANGE et MARTYRS

Louis Thevenon : On s'est rencontré à la Cinémathèque. A l'époque où c'était sur les Grands Boulevards… Ou peut être même auparavant lorsque c'était à République, je ne sais plus. Avec toute la bande des cinéphiles : Christophe Lemaire, Christophe Gans… Les habitués, on va dire. Et puis on a parlé de plus en plus. Ca a pris du temps, on n'est pas devenu super copains tout de suite. Par la suite, j'ai fait une petite visite sur le tournage de SAINT ANGE où j'ai fait de la figuration, je porte un carton. Par la suite, avec MARTYRS, j'ai été un peu plus présent car j'avais un petit rôle. On a partagé les difficultés du tournage, on discutait le soir en regardant les rushes. C'est alors devenu un challenge de faire quelque chose sur THE SECRET. Je fais aussi une apparition dedans et il m'a proposé de faire le making-of. Je n'ai pas vraiment réfléchi et je me suis lancé.

Pascal Laugier : C'est à dire qu'au fur et à mesure des tournages, la présence de Louis était pour moi vraiment réconfortante. Et c'était bien aussi d'avoir quelqu'un de confiance, qui a une espèce d'œil, qui regarde à distance ce que l'on est en train de faire. J'ai donc voulu passer d'une participation amicale, la figuration, à quelque chose de plus officiel, avec un vrai travail investi ! Car la figuration, c'était vraiment amical, il ne gagnait pas d'argent. Alors que là, cela permettait qu'il soit payé et qu'il gagne donc de l'argent. Car il a autre chose à faire dans la vie que de travailler gratuitement pour moi, évidemment. C'était vraiment une suite logique de lui proposer quelque chose d'officiel.

Louis Thevenon : Et puis, aussi, le fait de réaliser le making-of, cela permettait de venir sur toute la durée du tournage en étant légitime. Sans quoi, c'est toujours un petit peu embarrassant d'être le copain qui vient pour huit ou quinze jours. De fait, on gêne un peu l'équipe car tout le monde est en train de bosser et il n'y a pas beaucoup de place. Et, là, je faisais vraiment partie de l'équipe de tournage.

Salomé Costa : Vous avez déjà des projets ? Travailler de nouveau ensemble ? Passer à la réalisation ?

Louis Thevenon : En fait, j'ai déjà fait un court-métrage initulé CITIZEN K.O… J'écris… On a même un scénario ensemble. Mais, à vrai dire, on ne sait pas. Peut être qu'on ne fera rien.

Pascal Laugier : Oui, on ne sait pas. Rien n'est sûr. Pour l'instant, moi, je suis en train d'écrire le prochain film. Ca se décide au feeling. On verra ce qu'il est en train de faire à ce moment là.

Salomé Costa : A propos de la promotion de THE SECRET, on s'aperçoit que les distributeurs français et américains n'ont pas eu la même approche, comme pour l'affiche représentant Jessica Biel avec la silhouette du Tall Man derrière elle...

Pascal Laugier : Alors, ça, c'est l'affiche américaine. Et je la déteste ! Car je pense que c'est une escroquerie absolue. Elle est belle graphiquement mais elle est vraiment le contraire de ce qu'est réellement le film. Ils ont essayé de le vendre comme un film noir gothique. Je déteste vraiment tout ce qu'a fait Image Entertainment autour du film. Je n'ai eu vraiment aucun contrôle là dessus et je pense qu'ils mentent au public en essayant de faire passer le film pour ce qu'il n'est pas. C'est vraiment une forme de bêtise à l'américaine, toujours tout conformer, tout lisser, essayer de plaire à ce qu'ils appellent la "target audience". Je suis vraiment très mécontent du travail éditorial et artistique qu'a pu faire Image Entertainment autour du film. Je n'ai pas voulu le soutenir et je n'ai participé à aucune promotion là bas. En France, je n'ai pas davantage contrôlé ça mais j'ai aimé ce qu'a proposé SND. Au départ, je n'aimais pas le titre, THE SECRET. Je trouvais qu'il s'agissait d'un titre un peu banal. Mais je dois bien avouer qu'ils avaient raison. Et avec 600.000 entrées, cela prouve bien qu'ils avaient raison ! C'est tellement un film de mystère. La spectatrice lambda de province, celle qui a fait le succès du film, elle a du se dire "C'est un mystère, c'est un secret, j'ai envie de voir le film".

Louis Thevenon : Et sur le visuel de l'affiche, ils ont eu raison, aussi !

Pascal Laugier : Oui, sur l'affiche, ils ont eu raison aussi, elle est assez élégante et très mystérieuse. Je dois dire que si à la base, en tant que cinéphile, je n'étais pas fan de tout, il faut bien reconnaître qu'ils avaient bien compris, sans mentir aux gens ! Et pour la bande-annonce, pareil, on sentait bien qu'il ne s'agissait pas d'un thriller à l'Américaine et que ça allait être un peu plus compliqué, un peu plus européen. Je suis vraiment content de la manière dont SND a communiqué autour du film. Et concrètement, ils avaient raison puisque le film a été un succès un peu inattendu, avec un parc de salles très limité. Donc, je reconnais de bonne grâce que lorsque je disais "LE SECRET, je déteste" et bien j'avais tort.

Salomé Costa : Et à propos de la bande-annonce et de son avertissement, cela fait penser un peu aux avertissements qu'avait pu faire Clouzot sur LES DIABOLIQUES ou encore Hitchcock

Pascal Laugier : Ah, oui, oui ! Mais, je dois dire qu'en interne, je n'ai encore une fois rien eu à voir avec ça. D'ailleurs, puisqu'on parle d'avertissement, en interne chez SND, jusqu'au dernier moment, ils ne savaient pas s'ils allaient mettre l'accroche "On n'a pas été aussi bluffé depuis SIXIEME SENS". Ils étaient très partagés à propos de ça. La moitié était pour et les autres étaient contre. Ceux qui étaient pour ont gagné et finalement ils l'ont mise. Ca a du énerver quelques cinéphiles. Mais à vrai dire, c'est le cinéma, le côté accrocheur, comme dans le cinéma d'exploitation. Le cinéma a toujours été un peu comme ça. D'ailleurs, je ne comprends pas que parfois certains fans soient aussi cyniques par rapport à ça ou aussi méchants face à ce genre de truc. Parce que finalement, ça fait partie du plaisir. Par exemple quand on va voir CANNIBAL HOLOCAUST, on peut être énervé par le côté exploitation… Mais ça fait partie de la dimension du rêve du cinéma, la part de fantasme…

Louis Thevenon : Les vomit bags ! Ou encore les fameuses lumières rouges clignotantes, le message indiquant "Si vous avez peur, quittez la salle !", etc...

Pascal Laugier : Oui, voilà, c'est la descendance de ça. C'est la même tradition. Après, il y a des gens qui exagèrent la chose alors que l'on ne fait qu'évoquer un twist.

Salomé Costa : En effet et puis ça permet d'attirer les spectateurs… Je me suis demandé si vous aimeriez un jour écrire pour un premier rôle masculin. Car jusqu'à maintenant, dans vos trois longs-métrages, ce sont les femmes qui sont mises en avant…

Pascal Laugier : Alors, j'aimerais beaucoup. Pour l'instant, je ne l'ai pas fait, je pense, en raison d'une certaine lâcheté artistique. Enfin… C'est à dire que j'ai l'impression que les personnages féminins étaient plus faciles à écrire. Car par essence, ils symbolisent le mystère, pour moi, homme… L'être que je ne serai jamais, tu vois. Je pouvais donc écrire des personnages plus impressionnistes. Quand je dis impressionnistes, c'est pour dire d'une manière moins précise. J'ai l'impression qu'écrire un personnage masculin me donnera beaucoup plus de travail, plus de recherches… Presque comme une écriture plus sociologique, plus incarnée et plus réelle. Parce que les hommes, je sais davantage ce que c'est. Donc, on va dire que par facilité…

Louis Thevenon : Et fascination.

Pascal Laugier : Et fascination avec le côté sexuel, bien entendu. Mais j'avais vraiment une plus grande facilité d'écriture, en me disant que j'allais en rester à l'impressionnisme. Parfois en deux dimensions. Et j'espère plus incarné sur le dernier film et sur MARTYRS. Mais je vais m'atteler à ce chantier, écrire pour des hommes dès le prochain film. D'ailleurs, mes deux prochains films seront interprétés par des personnages principaux masculins.

Salomé Costa : Il y a un autre aspect récurrent dans vos films avec un lieu important séparé en deux. Avec d'un côté, la partie haute, plus normale, et la partie basse, le sous-sol… J'ai entendu dire que lorsque vous étiez plus jeune, vous faisiez vos films dans le sous-sol. Je me suis donc demandé si, pour vous, le sous-sol est le lieu de l'imaginaire, le lieu où tout est possible ?

Louis Thevenon : Il y a aussi son court, 4EME SOUS-SOL.

Pascal Laugier : Oui, peut être… J'ai toujours un peu de mal à parler de ça car je ne m'en rends pas compte lorsque j'écris. Mais une fois que la première version d'un scénario est terminée, je me dis "Putain, il y a encore ça".

Louis Thevenon : Parce qu'il fait toujours le même film.

Pascal Laugier : Mais ce n'est pas si conscient que ça. Mais, après, si vous voulez vraiment que je fasse le cinéphile, oui, le sous-sol, c'est là où résident les névroses originelles dans lesquelles il faut descendre pour comprendre ce qu'on est. Mais je pense que c'est plutôt une question de quête. C'est pour ça qu'il n'y a pas de sexe dans mes trois premiers films car mes personnages n'ont pas le temps de baiser. Ils sont toujours en train de régler leur quête personnelle.

Louis Thevenon : Cela dit, MARTYRS est pour moi une histoire d'amour ultime. Dans la scène où il y a un dialogue avec Mylène, où elle exprime son amour à sens unique. Alors que l'autre, elle s'en fout…

Salomé Costa : Je pense qu'en fait, elle ne se rend pas compte.

Louis Thevenon : Oui, je voulais dire que ce n'était pas partagé. Elle finit par se retrouver dans la mort. C'est magnifique. Mais, effectivement, ça baise pas !

Pascal Laugier : Ca fait peut être, aussi, partie des archétypes du cinéma fantastique qui m'ont profondément impressionné quand j'avais 13 ou 14 ans. La descente à la cave, la pièce secrète… C'est aussi Barbe bleue… Tous ces trucs là qui font que tu aimes le fantastique. Ca fait partie des figures comme lorsqu'on va voir un Western. On sait qu'on va se taper un shérif, un saloon et des chevaux. Cela fait partie des codes du genre, ce qui est un vrai plaisir. A partir du moment où ils ne se réduisent pas à leur formule, cela fait partie du bonheur que tu peux avoir à faire un thriller, un film d'horreur, un film de science-fiction…

Louis Thevenon : Le décorum.

Pascal Laugier : Oui, le décorum de départ. Que tu vas essayer de détourner un peu, de briser un peu, de rendre plus frais. Une manière de surprendre de nouveau avec ça.

Salomé Costa : J'ai vu que Stephen King vous avait influencé pour LE SECRET. Est-ce que vous avez d'autres influences littéraires  ?

Pascal Laugier : Consciemment, sur ce film là, non ! C'est le seul auteur dont j'ai parlé à mes acteurs… Pas sur le plateau car cela ne servait à rien. Mais en leur expliquant le projet, je leur ai parlé des bouquins non surnaturels de Stephen King. Ou plutôt, les livres où il faut lire jusqu'à la dernière page de manière à savoir si c'est surnaturel ou pas. C'est la veine américaine de Stephen King quand il parle des classes sociales, des petites gens… La veine Jessie. La veine Dolorès Clayborne, évidemment, qui était une source d'inspiration. Quand on lit ce livre ou même quand on voit le film de Taylor Hackford qui n'est pas mal, jusqu'au bout, on ne sait pas quelle est la nature du mystère. On ne sait pas. Ca a tout d'un film fantastique et, en fin de compte, en dernière analyse, ça n'en est pas un ! C'est du gothique. C'est issu de la tradition victorienne anglaise où l'étrangeté provient des névroses des personnages principaux et pas d'un surnaturel objectif.

Salomé Costa : Du coup, on peut se demander si vous aimeriez adapter un livre ou un scénario écrit par une autre personne. Ou bien est-ce que vous tenez absolument à continuer à écrire vos propres films, pour qu'ils soient complètement à vous ?

Pascal Laugier : Alors, pas du tout ! J'aimerais vraiment recevoir un scénario que j'adore et qu'on me donnerait à réaliser. De la même façon qu'on donnait des scénarios à réaliser aux grands cinéastes des années 40 et 50. Je n'ai pas du tout ce complexe là. Mais c'est vrai que j'écris toujours mes scripts par défaut car je n'ai pas rencontré le scénariste idéal. Pas encore. Vraiment. Je veux surtout faire des films. J'adorerais, moi, en fait. Et puis il y a un milliard de choses que j'aimerais adapter. Notamment Hellraiser de Clive Barker, il y a aussi plein de nouvelles des Livres de Sang du même auteur que j'aimerais faire.

Salomé Costa : Pour parler du PIFFF, vous êtes membre du jury, vous pouvez nous donner votre impression sur ce que vous avez vu ?

Pascal Laugier : C'est toujours intéressant, quand on est jury. Car on voit un nombre important de films en très peu de temps. Ca donne une sorte de cartographie de l'état du cinéma, exprimant une sorte d'analyse du monde, en quelque sorte. C'est marrant de voir un grand nombre de films qu'on a vu cette semaine qui sont extrêmement conservateurs. Généralement du côté de l'ordre, du côté de la famille… Moi, j'ai toujours pensé que le cinéma fantastique était du côté des perdants, des petites gens, des monstres, des créatures. Que c'était une des grandes noblesses du cinéma d'épouvante, de montrer la dignité des monstres, de montrer éventuellement leur côté révolutionnaire… Et, là, oui, on a vu un certain nombre de films comme CITADEL qui m'interpelle beaucoup d'un point de vue idéologique.

Louis Thevenon : Voire qui sont même embarrassants.

Pascal Laugier : Oui parce que dans CITADEL, on nous dit quand même qu'il faut cramer les Arabes de banlieue car c'est un nid de délinquance et de dégénérescence. Je ne pense pas que le film devient réac par conviction idéologique du metteur en scène mais plutôt par maladresse, on peut même dire par bêtise. Il y a un certain nombre de films comme ça qui ne me sont pas très sympathiques. Et, en même temps, c'est intéressant car, voilà, on vit aujourd'hui dans une société qui est comme ça. Même ce type de cinéma peut être sarkoziste, vraiment très à droite. Notre époque est à droite et quand les utopies s'effondrent, quand tu n'as plus d'autres projets collectifs que la consommation, appartenir à la classe supérieure, obtenir plus de confort… Immanquablement, tu vis un temps qui est très à droite.

Louis Thevenon : Et sans le savoir… C'est symptomatique car le début du film est intéressant et après dès qu'il attaque son sujet… D'ailleurs, IN THEIR SKIN, c'est pareil…

Pascal Laugier : Oui, IN THEIR SKIN, c'est pareil. Car en substance, ça dit qu'un couple bourgeois qui ne baise plus, s'il tue un mec, il pourra re-baiser.

Salomé Costa : C'est vrai que la fin est très ambiguë.

Pascal Laugier : Pas ambiguë, elle est super claire ! Mais je pense que c'est fait par un manque de réflexion car ils ne réfléchissent pas. Ils ont besoin d'une menace et ils se disent "Tiens, voilà, ça va être les enfants de banlieue". C'est étrange. Pour moi, le FRANKENSTEIN de James Whale est du côté du monstre et c'est toute la différence. Chez Clive Barker, tu es du côté des déviants. Personnellement, j'ai aimé le cinéma d'épouvante parce qu'il me ressemblait. J'étais un looser, je me sentais laid, j'avais 14 ans, tu vois ce que je veux dire. Et j'aimais le cinéma d'épouvante parce qu'il me parlait. Même MANIAC avec Joe Spinell qui est un film super dur, tu es quand même un peu du côté de Joe Spinell, Ca parle de la solitude des hommes dans les villes américaines des années 80. C'est quoi d'être un homme pas désiré par les femmes. C'est pour ça que le film est profondément émouvant et qu'il te retourne la tête. Et même si c'est un film d'exploitation, parfois un peu exagéré mais tu peux t'identifier. Dans CITADEL, on s'identifie à quoi ? Au pasteur qui dit qu'il faut gazer les enfants de banlieue ? Mais c'est quand même fait par des mecs qui ont du talent. Il a un vrai sens visuel !

Louis Thevenon : Même l'infirmière, qui est la gauchiste du film, se fait éclater la gueule. Ce qui sous-entend que même elle, elle a tort, il ne faut pas s'occuper des pauvres.

Pascal Laugier : Mais je pense que ces mecs là ont du talent. Je pense que les prochains films de ce mec là seront plus pensés, plus réfléchis… Ca ne veut pas du tout dire que ces mecs n'ont pas de talent. On vit une époque vraiment curieuse. Ce qui est intéressant, c'est le niveau technique car tous ces mecs ont bouffé de l'image très très jeune. Mais il y a un problème de fond. Peut être qu'ils ne voient pas de films anciens. Je ne sais pas. Je m'interroge beaucoup. Je n'ai pas spécialement de jugement de grand frère, je n'ai pas du tout cette arrogance. Mais ça m'interroge. Parfois, je me sens un peu vieux con quand je vois ces films là. Mais on a vu aussi des choses très intéressantes. C'est assez bluffant.

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Dossier réalisé par
Emmanuel Denis, Xavier Desbarats, Christophe Lemonnier & Salomé Costa
Remerciements
Pascal Laugier, Louis Thevenon, Blanche Aurore Duault, Nathalie Iund, Roxane de Quirini, Cyril Despontin ainsi qu'aux organisateurs et à tous les bénévoles du festival