28. Short Film Corner
Le Marché du Film à Cannes, c'est aussi le marché
du court-métrage. Le Short Film Corner est un petit coin
très apprécié des visiteurs aussi parce qu'il
possède un espace détente où l'on vous sert
gentiment (et gratuitement) le café le matin et (surtout)
de l'alcool le soir ! Le moment de "l'happy hour" du short
est donc l'instant privilégié de la journée
où les gens se rencontrent autour d'un verre. Mais derrière
le bar se cache bien entendu le cur du Short Film Corner :
un espace de visionnage comptant une vingtaine de postes diffusant
une sélection de plus de 2000 courts-métrages internationaux.
C'est dans cette gigantesque archive que nous nous sommes plongé
pour vous ramener une petite sélection des films francophones
fantastiques qui nous ont marqué. |
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Nous ne reviendrons pas sur DEAD BONES d'Olivier Beguin,
PARIS BY NIGHT OF THE LIVING DEAD de Grégory Morin,
GAME OF THE DEAD de Nicolas Hugon, SURVIVAL de Guillaume
Tauveron ou encore sur l'excellent BATMAN ASHES TO ASHES
de Julien Mokrani et Samuel Bodin. Autant de films que nous avions
précédemment chroniqué dans nos pages. Arrêtons-nous
plutôt sur BABY BOOM de Thierry Lorenzi, un huis clos
de science-fiction particulièrement ambitieux où trois
hommes, reclus dans un bunker au milieu d'un champs de bataille,
interrogent une femme androïde capable de reproduire l'existence
humaine. Dès les premières images, BABY BOOM
impressionne par sa qualité technique. Les auteurs du film
ont tourné en 35mm et se sont entourés de professionnels
confirmés comme Thierry Pouget (le directeur photo de EDEN
LOG) ou encore Nicolas Sarkissian (le monteur de ILS
et, à nouveau, EDEN LOG) et de comédiens
connus (comme Jo
Prestia). On sera du coup plus exigeant vis-à-vis d'un
scénario qui joue pour sa part le jeu de la frustration :
les quelques minutes du film servent de tunnel à de longues
séquences dialoguées servant à poser un univers
qui n'a de toute manière pas le temps d'exister. Même
si on en prend plein la vue, on ne peut donc pas s'empêcher,
passé le générique de fin, de marmonner un
petit "oui, mais encore ?...". On imagine que les
auteurs du film ont un projet de version longue quelque part. BABY BOOM |
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Beaucoup plus décontracté, RAGING BALL de
Nicolas Duval se veut comme un espèce de SHAOLIN
SOCCER version Baby Foot ! Très influencé par
la bande dessinée, le film met en scène un duel au
(petit) ballon rond entre une jeune fille (très inspirée
par le look de "Noodle" du groupe Gorillaz) et un colosse
hurleur (joué par Dominique
Hulin, le célèbre Bruce des SOUS-DOUES
de Claude Zidi). Fun, péchu et bourré d'excellents
effets visuels, RAGING BALL est un très bon moment.
Après ce premier film, Nicolas Duval boucle en ce moment
la post-production de PETER, son ambitieuse adaptation de
Peter Pan par Loisel. RAGING BALL |
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REMY de Romain Basset et Christophe Berthemin est un petit
film de cinq minutes sur l'amour d'un grand-père et de son
petit fils, tout deux s'appelant Rémy. Sobrement, l'histoire
glisse petit à petit vers le drame. Bénéficiant
d'un casting de qualité (dont Roger Trapp que l'on a vu chez
Renoir
ou Truffaut),
REMY est un moment simple et court qui refuse le tape à
l'il. A découvrir ! REMY |
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Fort de sa sélection dans une trentaine de festivals
à travers le monde, CAM2CAM de Davy Sihali était
visible au marché. L'occasion de s'offrir une séance
de rattrapage pour ce court que l'on avait loupé au dernier
Week-end de la Peur suite à un problème technique.
Ce thriller horrifique met en scène une jeune fille chattant
avec une amie par webcams interposées. Bien entendu, les évènements
vont peu à peu déraper dans l'épouvante. Même
s'il est plutôt malin et efficace, on a tendance à trouver
le temps long dans ce film "d'écrans" souffrant d'une
direction artistique juste passable. Heureusement, le twist final
vient nous secouer un petit peu. Site : http://www.davysihali.com |
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OSC-DIST de Fabien Dubois nous propose une plongée
industrielle marquée par l'influence de TETSUO
de Shinya
Tsukamoto ou encore ELECTRIC DRAGON 80000V
de Sogo
Ishii (pour info, OSC DIST est l'abréviation de
OSCILLATOR AND DISTORTION). On ne va pas se mentir, on ne
comprend pas toujours grand chose dans ce film fiévreux et
oppressant. Mais là n'est pas l'important. OSC-DIST
est un film de sensations, destiné à nous traverser
tel un mauvais rêve. Voyage plus que conseillé ! OSC-DIST |
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Il n'est pas du tout Fantastique, mais ROBBERS est un excellent
moment "hard-boiled" que nous devons aux duettistes Fabien
Carrabin et David Lucchini qui nous avaient déjà offert
MAUVAIS MELANGE et SURVIVOR. Une bande de quatre malfrats
braquent une banque pour ensuite s'entretuer sous l'influence de
leur commanditaire pour le moins véreux. Voilà pour
le scénario, ouvertement simpliste. C'est plus par l'efficacité
de la mise en scène et la maîtrise du montage que le
film étonne. Déconstruit dans le temps, ROBBERS
contient son lot de bravoures dont une scène de braquage
très convaincante. Et quand son très sympathique réalisateur
vient en plus nous avouer qu'il s'agit d'un petit film improvisé
en quelques jours, on manque de tomber de notre chaise. Bravo les
gars ! ROBBERS |
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Ce n'est toujours pas du Fantastique, mais on ne peut pas finir
ce petit tour d'horizon sans vous parler du formidable SURRENDER
de Guillaume Pierret. Le film se veut un actionner prenant place
à Pau ! Alors que l'on est déjà en train de
se marrer, les premières minutes viennent nous claquer le
beignet direct ! Le film est une vraie tuerie se terminant par une
excellente "courbure" narrative. Une réussite d'autant
plus dingue qu'elle est l'uvre d'une équipe semi amateur.
D'abord disponible en intégralité chez les sites de
partage vidéo, SURRENDER est en train de quitter la
toile pour quelques temps suite à son achat par un diffuseur. SURRENDER |