5. MCS-70

Le festival de Bradford donna l'occasion de découvrir cette année deux court-métrages tournés en MCS-70, à la destinée parallèle. Le système MCS-70 fut, pour mémoire, utilisé dans la scène d'ouverture de LA MELODIE DU BONHEUR ou encore sur THE GOLDEN HEAD.

Tout d'abord FORTRESS OF PEACE de Lothar Wolff, produit en 1965 par la Suisse et centré sur l'idée que le pays est une « forteresse de paix », non dénuée d'une armée puissante. Ce que les images démontrent au fur et à mesure de la progression dramatique. Des images enchanteresses des Alpes Suisses au bucolique des chemins de nature, on assiste à un entrainement militaire en règle. Déployant ses forces graduellement, le spectateur ascite alors à un spectacle de destruction massive en règle. Jusqu'à des avions bombardant des paysages entiers, détruisant des routes, dynamitant des forêts… assez hallucinant sur grand écran! Si bien que ces images grandioses, restaurées finement sans pour autant retrouver le naturel des images initiales, oscillent en la bravade à la gloire d'une armée montrée comme puissante malgré la neutralité du pays. Et un exercice de style paradoxal tendant vers une esthétique de la désolation. FORTRESS OF PEACE fut nominé aux Oscars en 1966 et perdit au profit du… POULET de Claude Berri.

Après la Suisse, les Pays-Bas. Avec la restauration de SKY OVER HOLLAND, tourné donc lui aussi en MCS-70. 22 minutes réalisées par John Fernhout, avec un générique bilingue français/néerlandais. La restauration eut lieu l'année dernière via Sound & Vision, avec un nettoyage du négatif original et un scan 8K chez Foto-Kem, pour une présentation digitale. Le négatif 70mm fut retrouvé à Los Angeles, mais la couleur avait pratiquement disparu. Les restaurateurs ont ainsi utilisé une copie 35mm stockée aux Pays Bas qui servi de référence pour retrouver la colorimétrie. Force de reconnaitre la qualité du travail effectué, tant les scènes se déroulant en hiver que les plans aériens fonçant à travers les nuages laissant transparaitre les morceaux de terre multicolores revivent de manière quasi naturelle.

Le film gagna la palme d'Or du court au festival de Cannes 1968 et représenta le pays aux Oscars la même année, mais perdit au profit de A PLACE TO STAND, premier film à utiliser la technique de «l'image technique multi-dynamique», qui fut repris amplement par Norman Jewison pour L'AFFAIRE THOMAS CROWN.

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Dossier réalisé par
Francis Barbier