7. Conclusion

Les craintes formulées dans le compte-rendu de 2012 se matérialisent. Le numérique prend le pas sur le reste, à l'image de la fermeture cette année du dernier laboratoire de tirage argentique de chez DeLuxe. Et une programmation hasardeuse de ce Widescreen Weekend ne permet pas de miracle. Est-ce vraiment ce que le futur puisse réserver à cette célébration des films en format large, au Cinerama, Ultra Panavision 70, Sovscope 70 et autres pierres blanches? Une proéminence de projection digitale ou des gonflages sans grand intérêt? D'autant que les images proposées n'en sont pas à un paradoxe près. Lorsqu'on annonce ne plus vouloir de copies qui ont virées au rose, pourquoi offrir à voir aux spectateurs une bobine du CAMELOT de Joshua Logan ou d'UN LION EN HIVER d'Anthony Asquith qui paraissent justement d'un rose pâle lors de leur projection?

Le numérique n'est que de l'enregistrement d'une image alors que le celluloïd s'apprenne plus à une peinture de l'image, une interprétation. Le vrai 70mm offre encore et toujours l'image la plus précise, et malgré tout toujours plus douce et exposant un naturel le plus saisissant. C'est ce qui rend cette image si attachante, si emprunte d'émotions premières. On ne peut qu'espérer une modification notable dans la programmation future. Tout d'abord, le problème de date devrait être solutionné, le prochain festival de Krnov 2015 se déroulera du 15 au 17 avril. Ensuite, compte tenu de la disponibilité des copies, il reste fortement souhaitable un recentrage plus historique des films proposés, pour une meilleure mise en perspective du sujet. Savoir replacer chaque film dans une démarche de préservation de la culture visée. Posséder une logique de programmation. Ici, de voir HAUT LES FLINGUES ou LE GRAND BLEU permet certes de voir des copies rares, mais entre des intervenants pas toujours pertinents voire franchement soporifiques (la jeune femme intervenue sur TERMINATOR 2 a donné les lettres de noblesse au nom «monocorde») et des films à l'importance toute relative, cela donnait plus l'impression de bouche-trou qu'autre chose. Et aucun liant véritable au programme proposé.

Une année 2014 en demi-teinte qui, on l'espère, saura se rattraper l'année prochaine.

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Dossier réalisé par
Francis Barbier