12. Fin de Midi-Minuit, ou le mystère du numéro perdu !
Et puis, plus rien ! Après huit années de bons et loyaux services,
"Midi-Minuit Fantastique" s'arrête. Un numéro
25 était pourtant maquetté, presque terminé. Il aurait
du proposer en couverture un autre film Hammer
: LES CICATRICES DE DRACULA.
"Le numéro 25, Losfeld la balancé à lun
et à lautre de ses imprimeurs pour voir les devis qu'on lui proposerait,
et puis ça sest perdu ! Il ne la jamais récupéré !
Il ne savait plus à qui il lavait donné ou si limprimeur
a fait faillite
Enfin, ça sest perdu sauf que dans ce numéro
là, vous avez des textes qui sont tombés, je ne sais pas comment,
entre les mains de René Prédal qui l'a reproduit dans son étude
en deux volumes qu'il a publiés sur "Midi-Minuit Fantastique".
Dans ce numéro perdu, on aurait entre autres eu un texte sur Tarzan par
Francis Lacassin, un article à propos de CONSTRUIRE UN FEU de
Claude
Autant-Lara - cétait formidable ça ! Cétait
le premier film en Hypergonar tourné dans les années 20. Cest
ce qui est devenu le CinémaScope aux Etats-Unis, mais le professeur Chrétien
avait mis au point bien avant lHypergonar. Les Américains lont
racheté et lont sorti au début des années 50 sous
le terme de CinémaScope avec LA TUNIQUE. Donc, ce
premier film en Hypergonar avait été perdu et il nen restait
que de petits bouts de pellicule anamorphosée. Cela faisait partie de
larticle. Mais là, on a pu seulement sauver le texte. Cétait
lhistoire dun chercheur dor qui meurt de froid."
Il y aurait encore eu un texte sur l'écrivain Pierre MacOrlant et le
Fantastique - "Cest un écrivain dont Francis Lacassin avait
publié beaucoup douvrages dans la collection 10/18 puisquil
y était directeur dédition."
On parlait aussi du dernier film de Karloff,
EL COLECCIONISTA DE CADAVERES, tourné au Mexique
:
"Il en avait tourné quatre là-bas. Alors, justement, javais
eu accès à ça avec beaucoup de documents. Donc, jexpliquais
ce quavait été le dernier film de Karloff.
Voilà, vous échappez à ça ! Je pense que Prédal,
qui était malin, avait du intercepter les textes et faire des photocopies
car ils étaient déjà corrigés. Donc, finalement,
cest un bien puisquon a pu les sauver.
Cela sest arrêté parce que Losfeld avait des problèmes
de trésorerie. Quil avait perdu un des numéros. A la fin,
vous savez, cest un peu comme les êtres humains, ça naît,
ça grandit et puis des fois ça reste dans un coma prolongé.
Des fois, ça meurt tout de suite. "Midi-Minuit" ne pouvait
pas séterniser. Après, tout le monde faisait du "Midi-Minuit".
Nous, notre propos, que ce soit dans "Giff-Wiff" avec la bande dessinée,
ou dans "Midi-Minuit" pour le cinéma "Fantastique",
cétait de faire aimer, de faire connaître de faire apprécier
ce genre de cinéma, ce genre de bande dessinée. Bon, ben, maintenant,
cest fait. On navait plus quà disparaître."
Alors mission accomplie pour "Midi-Minuit" ?
"Mission accomplie ! Voilà, vous avez trouvé le mot !
Mais ce n'est pas moi qui dois le dire. Moi, je ne sais pas ! Nous n'avions
pas besoin de continuer parce que certains autres avaient pris le relais, en
mieux que nous."
Jean-Claude Romer continue toutefois à participer à certaines
revues dédiées au fantastique. On le retrouve ainsi dans "L'écran
fantastique" au cours des années 80.
"Javais fait une définition du fantastique. Une des premières
définitions du fantastique dans un "écran". Oh, il y
a plus de quinze ans de ça. Mais il faut accéder à autres
choses, il y a dautres choses intéressantes. Une fois quune
chose est faite, vous nallez pas expliquer aux gens quil ny
a pas de honte à lire des bandes dessinées et des films fantastiques,
cest acquis !"
Les concurrents et descendants de Midi Minuit Fantastique
"Horizons du Fantastique" numéro 4, octobre 1968
"Miroir du Fantastique" numéro 3 - volume 1, mai 1968
"L'écran fantastique" première série,
numéro 1, février 1969.
Premier numéro "fanzine".
"L'écran fantastique" seconde série, numéro
1, décembre 1970.
Premier numéro "professionnel".
"Mad Movies" numéro 1, juin 1972.
Premier numéro "fanzine"