CINEMATHEQUE : LE MEXIQUE, C'EST FANTASTIQUE
Dans le domaine du 7ème art, il est des évidences comme partout : il reste des cinématographies, des périodes, encore mal reconnues de nos jours. Tel nous semble être le cas du fantastique mexicain, qui aura pourtant connu une période d'activités dans les décennies 1950 à 1970, au moment même où le cinéma de genre européen se faisait une belle place au côté de son homologue nord-américain. Et on parle là d'un vivier faisant se côtoyer fantastique gothique et S.F., les vampires et savants fous du répertoire comme les créatures des traditions locales, telle la llorona. Bref de quoi faire perdurer l'intérêt des plus anciens qui auront eu vent de cette floraison mexicaine via les fanzines et magazines de leur jeunesse, de L'Ecran Fantastique à Monster Bis.
Oui, mais voilà, au-delà de ces lectures, il reste difficile d'accéder à nombre de ces titres, à moins d'être anglophone. Du coup, même si c'est plus que tardivement, c'est un rêve de spectateur fantasticophile que la Cinémathèque Française va mettre à portée d'yeux, avec sa rétrospective Mexico Maleficarum organisée du 26 octobre au 04 novembre 2023. Bien entendu, le grand écran est encore réservé aux passionnés de Paris et ses environs. Mais il est déjà sympathique de savoir qu'il existe des copies de ces œuvres qui vont être accessibles avec des sous-titres français le temps d'une projection.
Fernando Mendez, Chano Urueta, ou encore Rafael Baledón, réalisateurs pour le moins méconnus, viendront se joindre au plus célèbre Juan Lopez Moctezuma pour une sarabande soixantenaire d'Halloween conduite par leurs soins. 13 films au total, dont on vous laisse découvrir les titres sur la page internet de la Cinémathèque Française qui leur est consacrée : https://www.cinematheque.fr/cycle/mexico-maleficarum-13-tresors-du-cinema-fantastique-mexicain-1127.html
Parmi ces films, nous attirerons votre attention sur l'un deux, plus tardif, en provenance des années 1980 : DU POISON POUR LES FÉES, de Carlos Enrique Taboada. Car celui-ci avait fait l'objet d'une review sur notre site, lors d'une première découverte de son réalisateur en 2013, déjà à la Cinémathèque. A l'époque, notre rédacteur s'inquiétait également du peu de visibilité des réalisateurs mexicains cités plus haut. Dix ans après, tort est réparé via ce petit hommage.