10. Samedi 24 novembre

Avant un dernier sprint, pour l'ultime journée du festival, le PIFFF, Paris International Fantastic Film Festival, nous proposait en ce samedi 24 novembre un petit marathon débutant en fin de matinée par une séance de dédicace du dernier livre de Julien Sévéon consacré à Mamoru Oshii. Un peu plus tard, la première projection permettait de découvrir THE BODY, une production espagnole navigant entre le giallo et le thriller policier avec rebondissements en cascade, fausses pistes et résolutions tordues à propos de la disparition d'un cadavre.

La deuxième séance de la journée était particulière puisqu'elle était dévolue à la compétition des courts-métrages français. Cette sélection de huit courts, on vous en parle plus en détail dans une autre partie de ce dossier...

Les plus résistants se sont engagés en début de soirée sur une nuit entièrement consacrée à Clive Barker. Et pour bien débuter cet événement, le festival nous a donné l'opportunité de découvrir une version longue du CABAL de Clive Barker. Toutefois, on peut émettre des réserves. Car dans la salle, il y avait ceux qui avaient déjà vu CABAL (son titre français dès sa première sortie) et ceux qui allaient le découvrir sur grand écran. Le véritable souci, c'est que la version qui nous était présentée n'était absolument pas la meilleure manière d'aborder cette œuvre. Certes, il s'agit d'un montage adoubé par le cinéaste britannique alors qu'à l'origine des soucis avec les producteurs avaient mené à modifier considérablement le métrage. Mais CABAL était une petite merveille graphique, voyage dans un univers aussi merveilleux que monstrueux. La version longue proposait un mélange entre l'image du DVD américain et diverses sources à la qualité très approximatives. Du coup, la beauté des images originales se trouvait amoindries. De plus, les changements se montrent parfois extrêmement subtils, laissant penser que l'on revoie finalement des bouts entiers de ce qui avait été projeté à l'époque de sa sortie dans les salles. Les plus observateurs auront noté tout de même pas mal d'ajouts, certains étant tout de même assez anecdotiques comme la horde de locaux dépeinte comme les chasseurs de morts-vivants dans ZOMBIE. Mais les personnages qui y gagnent sont assurément le prêtre ainsi que le premier rôle féminin. Mais, en soit, à moins de connaître par cœur chacune des répliques et chacune des scènes, ce montage long n'est pas un choc radical. Les deux hommes en charge de cette version longue ont, après la projection, répondu à pas mal de questions des spectateurs présents. Et ils seraient donc en cours de négociations avec Morgan Creek de manière à produire une véritable restauration dans les règles de l'art pour une éventuelle sortie en DVD et Blu-ray. Néanmoins, il faut se rappeler que William Peter Blatty se bat depuis de nombreuses années avec Morgan Creek pour sortir son montage de L'EXORCISTE : LA SUITE en remplacement de celui qui avait été finalement assemblé pour la sortie cinéma. Et sans vouloir être pessimiste, Morgan Creek a malheureusement enterré l'affaire alors que L'EXORCISTE : LA SUITE, se plaçant dans une franchise très connue, est un titre certainement bien plus commercial que CABAL, film assez peu connu en dehors des cercles fantasticophiles. On espère en tout cas annoncer, dans un futur proche, la sortie de ces éditions DVD et Blu-ray, croisons les doigts ! En tout cas, pour ceux qui connaissaient le film, et le livre d'origine, cette projection permettait de découvrir une version du film considéré depuis longtemps comme légendaires.

La nuit a continué par les projections de THE FORBIDDEN, HELLRAISER, HELLRAISER II et CANDYMAN. Evidemment, il aurait été logique de passer LE MAITRE DES ILLUSIONS, certainement l'un des films les plus aboutis de Clive Barker (tout du moins dans sa version longue), et bien évidemment les organisateurs du festival y avait pensé. Malheureusement, il ne fut pas possible de localiser une copie satisfaisante du film. Mais le programme était tout de même de grande qualité. Notons aussi que deux réalisateurs sont venus présenter HELLRAISER. Pascal Laugier et Julien Maury. Les deux cinéastes français ont la particularité d'avoir été attachés au remake du film de Clive Barker avant que, malheureusement, les producteurs décident de continuer les incessantes chaises musicales, espérant tirer un réalisateur s'accordant à leurs envies commerciales. Evidemment, Pascal Laugier et Julien Maury ont évoqué leurs mésaventures avec le studio américain mais aussi l'influence qu'ont pu avoir les travaux de Clive Barker sur leurs films.
Au passage, nous tenons à remercier Niko, qui a tenu courageusement jusqu'au petit matin pour nous donner quelques informations complémentaire à propos du déroulement de la nuit.

Et, justement, fin de nuit et c'était déjà dimanche 25 novembre. Soit le dernier jour du festival et il aura fallu bien du courage à ceux qui auront survécu à la nuit pour embrayer en début d'après-midi avec la dernière ligne droite de cette édition 2012 du PIFFF.

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Dossier réalisé par
Emmanuel Denis, Xavier Desbarats, Christophe Lemonnier & Salomé Costa
Remerciements
Blanche Aurore Duault, Nathalie Iund, Roxane de Quirini, Cyril Despontin ainsi qu'aux organisateurs et à tous les bénévoles du festival