Seattle est le théâtre d'un tremblement de terre d'une magnitude 7.9 sur l'échelle de Richter. La catastrophe a des conséquences terribles et tout de suite les politiques mettent en place des mesures pour secourir les habitants pendant que les scientifiques planchent sur l'événement. Parmi eux, Samantha Hill annonce qu'il ne s'agirait pas d'un séisme isolé mais de l'amorce d'une série de tremblements de terre dont la puissance augmenterait jusqu'à des proportions jamais vues jusqu'ici….
La télévision se permet des fantaisies de plus en plus spectaculaires et le film catastrophe s'était déjà vu décliné sous la forme de téléfilms ou de mini-séries. En matière de secousses telluriques, la catastrophe de 1994 s'étant déroulé dans la banlieue de Los Angeles avait suscité des adaptations et, bien entendu, le fameux « Big One », le tremblement de terre redouté qui viendrait ébranler la côte ouest des Etats-Unis, a lui aussi déjà été porté sur les petits écrans. Avec MAGNITUDE 10.5, des moyens encore plus importants sont mis en œuvre pour créer une mini-série en deux parties où l'on peut assister à plusieurs séismes et autres catastrophes. Le tout menant, peut être, à un tremblement de terre de magnitude 10.5 dont les proportions seraient sans commune mesure avec tout ce que l'on a pu connaître jusqu'ici.
Aux commandes des destructions, on retrouve John Lafia qui s'était illustré au début des années 90 en réalisant CHUCKY, LA POUPEE DE SANG et MAX, LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME. Deux productions horrifiques mises en images sans prétention pour un résultat plutôt sympathique. Depuis, le cinéaste travaille pour la télévision et nous sert ici sa vision des plus gros tremblements de terre des Etats-Unis en cosignant le scénario avec Ronnie Christensen et Christopher Canaan. Le but de l'entreprise étant d'aligner séquences spectaculaires avec le décorum habituel de personnages pris dans la tourmente, MAGNITUDE 10.5 n'est pas écrit selon des données scientifiques exactes. Et, si rien ne vient vous indiquer qu'il s'agit d'une pure fantaisie de fiction, il n'est pas question ici de réaliser un métrage éducatif mais un simple divertissement quitte à prendre de grosses libertés avec la réalité !
Sans compter que MAGNITUDE 10.5 est un recueil des situations récurrentes du film catastrophe. Une recette que vous pouvez retrouver dans quasiment tous les films du genre et qui semble totalement immuable. Ainsi, on a donc droit à la présentation d'un certain nombre de personnages avant qu'ils ne soient placés au milieu de l'action, une scientifique tire le signe d'alarme sans succès... Le film de John Lafia emprunte même des éléments et rebondissements à ARMAGEDDON (ou DEEP IMPACT, selon votre choix). Donc, rien de bien neuf à l'horizon sur le front de l'effondrement de monuments et autres bâtiments avec MAGNITUDE 10.5.
Et pourtant MAGNITUDE 10.5 fonctionne assez bien en grande partie car nous n'en attendions strictement rien. Contrairement aux Etats-Unis où ce type de mini-série est annoncé en fanfare à coups de campagne marketing, l'arrivée de MAGNITUDE 10.5 en France grâce à une édition DVD se fait sans trop d'appels du pied commerciaux à même de secouer l'intérêt du spectateur potentiel. Résultat, MAGNITUDE 10.5 ne délivre rien de moins que ce que l'on est en droit d'attendre d'un tel film. Certes sans originalité mais avec plusieurs passages spectaculaires réussis. Ainsi, John Lafia choisit judicieusement de débuter son film à la manière d'une publicité de sport extrême. Un cycliste déambule dans la ville avant qu'un premier séisme ne l'oblige à détaler en évitant les répercussions de la catastrophe grâce à ses talents sportifs. Une entrée en matière plutôt rythmée qui offre une alternative à une vision banale de l'événement qui se clôt par la chute de la « Space Needle » de Seattle (une tour d'un peu plus de 180 mètres). Par la suite, le réalisateur essaye de donner la même énergie à MAGNITUDE 10.5 en abusant, il est vrai, un peu trop de divers effets de caméra (split-screen, zoom brusque…).
Les films catastrophe pour le cinéma sont l'occasion de rassembler de nombreux acteurs et le plus souvent des vedettes. Pour la télévision, c'est déjà un peu moins facile mais MAGNITUDE 10.5 se pare tout de même d'un casting sérieux où l'on notera surtout la présence de l'excellent Fred Ward (REMO WILLIAMS) ou bien encore Beau Bridges en Président des Etats-Unis. Toute cette galerie de protagonsites véhicule bien entendu des valeurs positives et tout le monde se réconcilie au gré des secousses ou vient en aide à son prochain dans le plus parfait désintéressement. Du grand nombre de personnages développés, un seul s'avère finalement irritant sous la forme d'une adolescente asthmatique parti faire du camping avec son papa divorcé. Mais dans l'ensemble, tout cela passe assez bien surtout si l'on prend en compte qu'il s'agit ici d'un gros produit télévisuel.
M6 Vidéo propose donc MAGNITUDE 10.5 avec une jaquette où l'on nous prévient que le «Big One» n'a jamais été proposé sur un écran avec autant de moyens et de réalisme. On ne leur en voudra pas, nous avons déjà vu des jaquettes beaucoup plus raccoleuses. En terme de réalisme, on l'a déjà dit, MAGNITUDE 10.5 n'est certainement pas une référence puisqu'il traite certaines des catastrophes en dépit du bon sens. Encore une fois, l'important n'est pas là de toutes façons ! Par contre, l'éditeur propose les deux parties de la mini-série avec un transfert 16/9 assez surprenant dans le sens où les autres disques sortis à travers le monde sont en plein cadre tel que MAGNITUDE 10.5 a été diffusé sur les petits écrans américains. Ne bénéficiant pas d'élément de comparaison, il est difficile de dire s'il y a ici un recadrage (avec perte d'image) pour nous offrir l'option 16/9 ou si John Lafia avait prévu lors du tournage l'éventualité d'un cadrage plus proche d'une image cinéma. Ce qui est certain, c'est que le DVD ne délivre pas une image à la netteté exemplaire et qu'un grain assez affirmé touche la majeure partie de l'action. En dehors de ces constatations, l'image reste très regardable.
Tremblement de terre et diverses catastrophes associées devraient être à même de remuer vos installations 5.1 dans tous les sens. Ca tombe bien, le DVD est pourvu de deux pistes audios. La version originale anglaise, pourvue d'un sous-titrage, et le doublage français offrent tout deux du Dolby Digital 5.1. Pourtant, le résultat n'atteint pas les sommets des productions récentes à destination des salles obscures. Le rendu sonore est tout de même très honnête et, bien évidemment, les bandes son se déchaînent surtout lors des passages les plus destructeurs.
Le DVD américain était livré avec un commentaire audio de John Lafia sur toute la durée de MAGNITUDE 10.5. Le disque français ne reprend pas ce supplément et il faudra donc se contenter d'une bande-annonce (absente du disque américain) et de celles d'autres films de l'éditeur tel que POST IMPACT ou LE MEDAILLON.
En abordant MAGNITUDE 10.5 comme un simple divertissement télévisuel, on peut difficilement être déçu puisque cette mini-série ne lésine pas sur les catastrophes à sensations. Tout cela n'est pas à prendre très au sérieux et rien n'est vraiment nouveau mais cela permet de passer une longue soirée plutôt agréable en voyant tout ce petit monde secoué dans tous les sens !