Dans son chemin à travers l'espace, un gigantesque astéroïde
vient gêner la survie de la race humaine. La Nasa monte rapidement
une équipe abracadabrante qui devra se frotter à la loi
de Murphy. Quand la situation est désespérée, cela
ne peut qu'empirer. Notre héros portant le nom de Harry, et non
de Murphy, tout finira par s'arranger dans une mignonne union fraternelle
et maritale !
1998 était l'année des trucs spatiaux qui tombent sur notre bonne petite planète qui n'en demandait pas tant ! DEEP IMPACT sortait en effet plus ou moins à la même période. Ce qui frappe le plus lorsque l'on se passe ces deux films, c'est l'impression de suivre la même histoire. Plutôt logique dans le sens où les possibilités sont assez minimes. On envoie donc une mission dans l'espace à bord d'une navette et celle-ci doit déposer une bombe sur l'astéroïde. Ce qui change radicalement, c'est plutôt le traitement. Alors que DEEP IMPACT fait plutôt dans le sérieux en s'intéressant beaucoup plus à l'humanité qui reste derrière, ARMAGEDDON fait totalement l'inverse. L'humanité n'y apparait que par images colorées nous présentant différents endroits du monde. Au centre d'ARMAGEDDON, il n'y a donc que les héros. Ceux qui vont influencer l'histoire. Les milliards d'êtres humains qui sont répandus à la surface de notre planète ne font absolument rien alors que le ciel va leur tomber sur la tête. Non, ils prient ou regardent le ciel. Je n'ai jamais vu si peu de panique chez mes contemporains dans une telle situation ! DEEP IMPACT amène une vision plus réaliste de ce qui pourrait arriver. Pourtant, ARMAGEDDON fonctionne à merveille, justement parce qu'il ne nous donne pas une vision pessimiste et noire à nous mettre sous la dent. Les personnages sont caricaturaux à l'extrème et les clichés fusent sans arrêt. La partie du film la plus réussie est, à mon avis, toute la préparation de l'équipe de fêtards qui vient parodier de manière sympathique L'ETOFFE DES HEROS (THE RIGHT STUFF).
Sur le commentaire audio, Michael Bay explique qu'il ne faut jamais, au grand jamais, tuer un chien au cinéma. Un chien ou un enfant, bien sûr ! C'est comme ça, c'est la règle. Il n'est pas question ici de militer pour le génocide de la gente canine au cinéma mais personnellement, je pensais naïvement que les plus grands films sont justement ceux qui ne suivent pas les règles. Ceux qui les inventent ou passent au delà. Cette question de règle fait alors penser que Michael Bay n'est finalement qu'un faiseur de belles images. Toutefois, je n'apprécie pas le style de Michael Bay. Un montage rapide et une mise en image des scènes d'action epileptique. BAD BOYS et THE ROCK était, pour moi, loin d'être des réussite. Dans le genre, Jean Marie Poiré avait d'ailleurs signé deux films effroyables : LES ANGES GARDIENS et LES VISITEURS 2... Mais je m'égare. Le style en question passe, à mon étonnement, assez bien sur ARMAGEDDON. Les images, hors des scènes d'action pure, sont magnifiques. Un peu trop parfois... A un tel point que l'on pourrait penser à une pub Benetton. Néanmoins, comme le dit le réalisateur lui-même, toujours sur le commentaire audio, il s'agit d'un film qui n'a d'autre ambition que celle de divertir.
Encore une fois, nous n'avons
rien contre le divertissement. Et ce film l'est, il n'y a pas à
douter la-dessus. Nous nous interrogeons plutôt sur le fait que
le marketing viennent empiéter sur le scénario. Ainsi,
à la grande interrogation de la présence d'une mitrailleuse
sur les véhicules, on apprend, par le réalisateur visiblement
gêné, que les enfants adorent les armes et les camions.
Et lorsqu'il est question de faire des jouets... Une pratique qui ne
date pas d'hier, les produits dérivés sont devenus monnaie
courante pour rapporter encore plus d'argent au moment de la sortie
d'une énorme machine cinématographique. Dans le cas présent,
on obtient tout de même un élément fort incongru.
Et ce même si le réalisateur nous explique qu'une scène
coupée venait auparavant donner un semblant de justification.
Reste une image en point d'interrogation. A la première vision au cinéma du film, j'avais été étonné par ce plan où l'on peut voir deux fenêtres dont l'une est à moitié recouverte par un drapeau américain. A chacune d'elle, des personnages regardent vers le ciel l'explosion de la victoire. N'est il pas quelque peu idiot de regarder une chose que l'on ne voit pas ? Je pensais obtenir la réponse à ce petit mystère. Un message caché du réalisateur ? Un symbole subversif au milieu d'un film qui caresse le spectateur dans le sens du poil (ce qui ne fait pas forcément de mal) ? Grosse déception puisqu'il semblerait que je sois le seul à voir ce plan ahurissant et à me poser des questions...
Les deux DVDs américains ont une qualité d'image équivalente. Chacun bénéficie d'un transfert 4/3. Une image 16/9 aurait amélioré le rendu de l'image et la résolution pour donner encore plus de réalisme aux jolies images et effets spéciaux. Pas de surprise côté son, c'est du Dolby Digital sur-vitaminé et la plupart des spectateurs pourront à loisir tendre une oreille vers leurs enceintes d'ambiance pour y déceler du bruit : musique, ambiance et effets sonores directionnels. Le double disque Criterion amène son lot de suppléments inédits avec en premier lieu deux commentaires audio. Un travail de titan de la part de cet éditeur qui ne sera hélas pas profitable à la plupart de ceux qui n'ont pas une bonne connaissance de l'anglais. Un sous-titrage anglais est présent sur le film et c'est tout. Pour tous les suppléments, commentaire audio compris, il faudra vous fier à vos oreilles !
Le disque Criterion propose un montage plus long que celui présenté dans les cinéma. Les changements n'ont pas de quoi fouetter un chat. Une scène présente le personnage, joué par Bruce Willis, rendant une visite à son père placé dans une maison de retraite. Aussi bougon, râleur et fonceur que son fils... Rien d'exceptionnel dans cette rencontre plutôt décevante si ce n'est une petite pointe de tristesse. La seconde scène, plus amusante, se passe à bord de la station Mir. Le personnage joué par Owen Wilson fait un discours bien démago au cosmonaute russe sur le fait qu'il n'y a pas ici de nationalités. Bien que le personnage en question soit effectivement sincère, le russe le regarde comme si on essayait de le prendre pour un idiot. En dehors de ces deux scènes, je n'ai pas noté d'autres modifications entre les deux versions du film.
A moins que vous ne cherchiez à regarder un film pour autre chose que les images et le son, ARMAGEDDON touche son but. Divertir le plus large public possible. Même ma mère avait trouvé le film amusant lors de sa sortie en salles alors qu'elle est franchement loin de s'intéresser à ce genre de films. Prototype du film pop-corn, le producteur s'est entouré d'une équipe énorme, d'un casting prestigieux, d'un réalisateur efficace et d'un sujet propice aux débordements pyrotechniques. Avec de tels moyens mis en oeuvre, difficile de ne pas obtenir un succès... On ne peut d'ailleurs pas décemment dire que ce film est mauvais. Ce serait un jugement assez idiot alors qu'il existe tant de films qui techniquement ou scénaristiquement sont inregardables !