Header Critique : WOLFEN

Critique du film et du DVD Zone 0
WOLFEN 1981

 

A new York, dans le quartier du South Bronx, un homme d'affaires et sa femme sont sauvagement assassinés. L'inspecteur Dewey mène l'enquête, avec l'aide de Rebecca, une psychologue spécialiste du terrorisme. Dans les jours qui suivent, on trouve d'autres victimes toutes horriblement déchiquetées. La présence de poils sur les cadavres intrigue la police qui s'adresse à un expert en loups...

WOLFEN, adapté du roman de Whitley Strieber, présentait un double défi pour les scénaristes et le metteur en scène : représenter le point de vue des "Wolfen" une sorte de loups intelligents qui continuent de vivre parmi les hommes au coeur d'une grande ville et concilier l'élément d'horreur avec la thèse socio-politique du roman. En ce qui concerne le premier facteur, l'efficacité de la mise en scène permet de surmonter largement le problème de la visualisation des loups. WOLFEN doit pour une large part sa réussite à plusieurs prouesses techniques pour le tournage de certaines scènes avec de vrais loups, notamment la fermeture complète du quartier de Wall Street à New York, par des palissades hautes de prés de 5 mètres placées à toutes les intersections de rues ; l'utilisation astucieuse de ce que Robert Blalack, spécialiste des effets optiques (qui avait déjà travaillé sur LA GUERRE DES ÉTOILES), appelle l'"alienvision" (ou vision étrangère) et qui, par une solarisation de la pellicule et une variation des couleurs, indique les différents états - colère, peur ou agressivité - des loups ; enfin, le recours à la "steadycam" par son créateur, Garrett Brown (THE SHINING, EXORCIST 2: THE HERETIC, AU DELA DU REEL, LES PREDATEURS, INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT…) permettant des mouvements de caméra amples et audacieux. Pour le second facteur, le film se présente comme un genre hybride entre le thriller, le film d'horreur et le film à thèse. Michael Wadleigh s'efforce, tout au long du film, de bâtir une apologie de la civilisation naturelle des Indiens, détruite par les hommes blancs en faisant un parallèle avec l'extermination des loups....

Ce mélange de genres au sein même du récit aurait pu nuire à l'homogénéité du film mais il n'en est rien puisque Michael Wadleigh arrive à emmener le spectateur où il veut. En effet, même s'il en a toutes les apparences, WOLFEN n'est jamais un film de loup-garou (ce qui a pu expliquer sa maigre performance au box-office car le film avait été vendu comme un film d'horreur) mais reste du début à la fin un excellent film à suspense qui se permet, lors d'une scène parfaitement remarquable, de retourner comme une peau le mythe du lycanthrope : le personnage interprété par Edward james Olmos, dans son plus simple appareil commence à se déplacer comme un animal et arrive presque à nous faire croire qu'il se transforme en loup simplement par la gestuelle, tout ceci pour démontrer la crédulité de Albert Finney. Certains passages donnent également un ton poétique au film, le débarrassant d'une étiquette de simple thriller.

Curieuse carrière que celle du réalisateur Michael Wadleigh. Auteur de nombreux documentaires pédagogiques pour la télévision, consacrés pour la plupart aux problèmes raciaux, il occupe également la fonction de cadreur et chef opérateur notamment sur WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR (1968) de Martin Scorsese. En 1969, il réalise WOODSTOCK un film de trois heures sur le fameux festival, sous-titré "3 jours de paix et d'amour", qui avec un public de 500.000 personnes marqua les Etats-Unis et fut le point culminant du mouvement hippie. WOLFEN n'est que son second long métrage. Depuis il n'a réalisé qu'un film WOODSTOCK: THE LOST PERFORMANCES qui n'est en réalité composé que de morceaux inédits du concert légendaire de 1969.

Coté interprétation, les acteurs sont impeccables : Albert Finney arrive à introduire un humour distancié dans son jeu et les seconds rôles (Diane Venora, Gregory Hines, Tom Noonan et plus particulièrement Edward james Olmos) sont tous excellents.

L'édition DVD présente le film dans un transfert de très bonne qualité avec son format scope d'origine encodé en 16/9eme et une version originale en stéréo surround ainsi qu'une version française en mono d'origine et des sous-titres français.

Annoncé avec un commentaire audio du réalisateur accompagné de l'acteur Albert Finney, l'édition DVD de WOLFEN se présente à l'arrivée sans ce supplément. Le disque ne contient en réalité qu'une bande-annonce en 16/9, une fiche artistique inutile et un petit texte qui survole rapidement la filmographie des loups-garous.

WOLFEN présente une approche tout à fait originale du mythe du loup en nous offrant une occasion unique de voir le monde à travers d'autres yeux. Une vision à la fois poétique et critique. Mi-dieu mi-diable ces créatures ne sont finalement pas aussi monstrueuses qu'on voudrait nous le faire croire.

Rédacteur : Laurent Marty
2025 ans
3 critiques Film & Vidéo
On aime
Une approche très originale du mythe du loup-garou
Film techniquement et esthétiquement très réussi
Les prises de vues en "alienvision"
On n'aime pas
Que dalle ou presque en bonus comme d'hab'
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
7,50
14 votes
Ma note : -
Autres critiques
L'édition vidéo
WOLFEN DVD Zone 0 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h54
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Bande-annonce
    • Howl-lywood (texte)
    • Fiche technique
    Menus
    Menu 1 : WOLFEN
    Autres éditions vidéo