Lorsqu'un riche entrepreneur est retrouvé en petits morceaux dans un parc en compagnie de sa femme, la police de New York fait appel à l'un de ses limiers pour mener l'enquête. Mais d'autres sanglants meurtres viennent épaissir le mystère surtout qu'il s'agit cette fois de sans abris…
Avant de devenir un film, Wolfen est un livre de Whitley Strieber qui s'avère être un écrivain assez étrange. Ce n'est pas tant parce qu'il est l'auteur de livres qui auront inspiré à l'écran WOLFEN, LES PREDATEURS ou encore, de façon moins évidente, LE JOUR D'APRES. La bizarrerie du personnage provient surtout du fait qu'il affirme avoir été enlevé par des extraterrestres. Il a raconté la chose dans un livre qu'il aura lui-même adapté pour le cinéma dans COMMUNION où Christopher Walken tient son propre rôle. Un film pour le moins étrange qui tient surtout à faire le jour sur le nombre d'enlèvements extraterrestres plutôt que d'offrir de véritables réponses. Quoi qu'il en soit, l'écrivain n'a pas encore connu de rencontres du troisième type en 1978 lorsque son premier livre, Wolfen, rencontre le succès. Le cinéma américain connaît un regain d'intérêt pour les loups-garous avec la mise en chantier de HURLEMENTS et LE LOUP-GAROU DE LONDRES au début des années 80 ce qui suscite l'engouement pour le livre de Whitley Strieber dont on planifie la mise en chantier. Assez bizarrement, la réalisation en sera confiée à Michael Wadleigh dont ce sera le seul et unique long métrage de fiction qu'il mettra en scène. Sur ce film, l'expérience avec la maison de production ne s'est pas déroulée sous les meilleurs auspices et le film sera d'ailleurs remonté sans son accord.
Le film que l'on a découvert sur les écrans au début des années 80 et celui qui est sorti en DVD n'est donc pas celui que voulait son réalisateur. Pourtant, en l'état, WOLFEN est un film fantastique qui s'élève largement au-dessus de la mêlée des films horrifiques produits en série. Avec son traitement purement adulte et la portée sociologique du récit qu'il décrit, le film de Michael Wadleigh se met de lui-même en marge du film de loup-garou traditionnel. A vrai dire, ce métrage n'est pas vraiment un film de loup-garou et il sera assez mal perçu à l'époque. Et, même encore de nos jours, certains spectateurs n'ont pas totalement compris ce qu'étaient les créatures du film. Toutefois, on ne peut pas entièrement laisser de côté l'appartenance de WOLFEN au genre puisqu'il contient tout de même des références au loup-garou ainsi qu'une séquence très surprenante de lycanthropie où l'excellent Edward James Olmos se met à traquer le héros du film…
La balade à laquelle nous convie WOLFEN dans New York n'a rien d'une carte postale pleine de lumière. Au contraire, le film nous entraîne dans des quartiers en ruines où essaient de survivre des sans abris. Une illustration évidente du thème central du film que l'on ne dévoilera pas plus en détail. Si le film a échappé à Michael Wadleigh, il n'en reste pas moins une œuvre très réfléchie qui sonne finalement plus comme un thriller politico-sociologique qu'un simple film d'horreur. Le film contient bien quelques séquences choc qui font sensation mais elles s'inscrivent avant tout dans le rythme de l'enquête mené par le personnage d'Albert Finney. Avec son physique de personnage bourru, l'acteur donne un côté réaliste à son personnage et il embrayera juste après sur un film de science-fiction avec LOOKER de Michael Crichton. A ses côtés, on trouve Gregory Hines qui tournera par la suite des films qui mettront en avant la variété de ses talents comme dans COTTON CLUB ou SOLEIL DE NUIT. Déjà cité, Edward James Olmos incarne avec beaucoup de talents son personnage alors que Diane Venora, Tom Noonan ou Dick O'Neill s'avèrent déjà bien plus commun à l'écran.
Quatre ans après la sortie du DVD américain, que nous avions chroniqué auparavant, voici donc une édition française de WOLFEN. Comme d'habitude chez Warner, il s'agit ici d'une sorte de clone du DVD américain. On retrouve donc le même visuel pour la jaquette avant, pourtant très différent de l'affiche française de Landi, et une image similaire en dehors du fait qu'elle est à présent au format PAL. Car il faut souligner que Warner fait partie des rares éditeurs qui délivre des images quasiment identiques en terme de couleurs et de cadrages partout dans le monde (que ce soit en NTSC ou en PAL).
DVD américain |
DVD français |
Ce nouveau DVD offre donc un transfert 16/9 de qualité et au format cinéma respecté. Les images tournées par Michael Wadleigh y sont retranscrites de belle manière !
Seulement deux pistes sonores sont proposées mais ce sont les plus importantes. Ainsi, on retrouve la version originale en stéréo surround et le sympathique doublage français d'époque en simple mono. D'un point de vue technique, la piste anglaise laisse sur le carreau la française avec les effets enveloppants de la vue subjective des Wolfen ou en mettant bien en valeur la musique de James Horner.
Déception du côté des suppléments puisqu'il n'y a rien du tout, du tout ! Le DVD américain n'était pas non plus très fourni mais il proposait au moins la bande annonce et un bref texte en anglais qui survolait de manière non exhaustive les loups-garous à Hollywood. Rien de très enthousiasmant mais c'était tout de même largement mieux que le «rien du tout» proposé ici.
La bonne nouvelle, c'est que cela va tout de même permettre de redécouvrir WOLFEN dans de bonnes conditions techniques en France. L'édition spéciale reste à faire, tout comme le Director's Cut, mais ce n'est pas gagné…