Header Critique : LISA ET LE DIABLE (IL DIAVOLO E IL MORTO)

Critique du film et du DVD Zone 2
LISA ET LE DIABLE 1972

IL DIAVOLO E IL MORTO 

En visite en Espagne, une touriste s'égare dans les rues de Tolède. D'une inquiétante rencontre, elle finit par être prise en stop par un couple de bourgeois et leur chauffeur. Ces derniers tombent en panne et sont alors forcés d'accepter l'hospitalité d'une étrange famille de l'ex-aristocratie.

BARON BLOOD est un joli succès et Alfredo Leone demande donc à Mario Bava de réaliser un autre film pour lui. Mieux, il lui laisse toute liberté en ce qui concerne le style du film et son sujet. LISA ET LE DIABLE sera donc un film supervisé à 100% par Mario Bava. Seulement, le résultat final laisse perplexes la plupart des distributeurs potentiels à travers le monde. N'ayant absolument rien de commercial, au contraire de BARON BLOOD, son nouveau film se voit donc bloqué. Pour sortir de ce problème, Alfredo Leone décide de refaire entièrement le montage et d'y ajouter surtout un grand nombre de nouvelles séquences, ce qui aboutira à LA MAISON DE L'EXORCISME dont vous pouvez trouver une critique sur le site.

Fidèle à son habitude de mélanger rêve et réalité, Mario Bava trouve dans cette histoire un terrain rêvé pour perdre son héroïne ainsi que les spectateurs. Une fois que l'action prend place au sein de la grande bâtisse de la comtesse, les événements étranges s'accumulent. La pauvre Lisa se trouve d'ailleurs au centre d'une histoire que n'aurait pas renié Edgar Allan Poe sur le thème de l'amour au-delà de la mort. De quoi dépeindre un univers baroque et macabre où les morts et les vivants se croisent sans vraiment comprendre ce qui se passe réellement. A elle seule, cette histoire aurait pu suffire mais Mario Bava ajoute une couche de complexité avec le diable.

La figure diabolique de LISA ET LE DIABLE est assez éloignée du grand cornu. L'attitude même du personnage censé représenter le diable n'a même pas une attitude maléfique. Il reste inquiétant mais aussi détaché et agissant comme un spectateur aux agissements bien plus horribles des personnages qu'il côtoie. Son influence, peut être… Mais rien ne permet de l'affirmer en dehors du fait que les pauvres mortels sont vus comme de simples mannequins avec lesquels le diable s'amuse avant de les emmener !

Suite à BARON BLOOD, Mario Bava reprend Elke Sommer pour lui donner le rôle titre du film. En mini-jupe dans le film précédent, le cinéaste italien va pousser un peu plus loin l'érotisme face au macabre. D'abord dans un flash back où l'actrice arbore un décolleté suggestif et surtout un déshabillage suivi d'une séquence amoureuse aussi "jolie" que morbide ! Alida Valli (SUSPIRIA) interprète une inquiétante comtesse à la tête d'une excellente brochette d'acteurs dont Telly Savalas qui joue son serviteur, ce qui nous vaut quelques amusantes séquences (la cigarette et la sucette). Dans la biographie, on ne saura pas si la manie de manger des sucettes provient de son rôle dans LISA ET LE DIABLE, on en doute, ou si l'acteur devenu une star par la suite grâce à son rôle dans KOJAK affectionnait ce type de sucrerie. La biographie ainsi que la filmographie sélective sur le DVD omettent d'ailleurs la partie purement fantastique de sa carrière. Etonnant puisque ce DVD contient justement un film fantastique. Aucune trace de TERREUR DANS LE SHANGAI EXPRESS où il côtoyait Christopher Lee et Peter Cushing, pas plus que son rôle de pilote dans CAPRICORN ONE ou sa collaboration dans LES PREDATEURS DE LA NUIT réalisé par Jesus Franco. Tout au plus, il est fait mention de l'un des meilleurs James Bond, AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTE, où il incarnait Blofeld.

La vision de LISA ET LE DIABLE nous permet de comprendre l'embarras des distributeurs de l'époque. Le ton du film, son rythme et même son sujet n'ont strictement rien de commercial. Mario Bava livrait là un film très personnel, un véritable film d'auteur étrange et envoutant, qui pourra encore aujourd'hui être mal compris si on essaye de l'appréhender comme un simple film d'horreur. Vous êtes prévenus !

A l'instar du DVD de BARON BLOOD, l'image de LISA ET LE DIABLE est plutôt décevante même si l'éditeur nous prévient d'entrée de jeu par un carton juste avant le film. Définition limite, grain omniprésent et lissé à la truelle numérique, le rendu ne rend pas hommage au travail de Mario Bava. Il arrive même dans certains plans fixes de voir des morceaux d'image frétiller. Incroyable surtout si l'on s'en réfère à l'image pas géniale non plus de LA MAISON DE L'EXORCISME édité en France chez Films Sans Frontières mais qui n'était pas handicapé par de tels défauts. La rareté et l'état des éléments disponibles pour créer le DVD n'expliquent pas non plus l'apparition d'un tramage visible sur certaines images (un mauvais transcodage ?). Heureusement, la version anglaise du film et le doublage français ne posent pas vraiment de problèmes. Comme sur les deux autres titres de la collection, on notera une piste française un peu plus claire.

En plus d'une petite galerie d'affiches, il nous est donné la possibilité de découvrir des clichés pris sur le tournage de LISA ET LE DIABLE qui auraient pu éventuellement servir pour la promotion du film si celui-ci avait été distribué à l'époque. A côté, on trouvera aussi les photos d'exploitation française de LA MAISON DE L'EXORCISME (que vous pouvez d'ailleurs consulter aussi dans notre base de données).

On retrouve les mêmes extraits de la collection Mario Bava ainsi que les bandes-annonces de la collection Cine Talents édité par One Plus One. Les mêmes que celles des autres volumes critiqués ici même en plus des biographies dont celle de Elke Sommer ou Mario Bava reprises telles quelles, ce qui inclut les petites erreurs. Un texte permet aussi de dresser un historique de LISA ET LE DIABLE et forcément de LA MAISON DE L'EXORCISME.

Second volume de la collection Mario Bava de One Plus One et second court-métrage sans aucun rapport avec le film lui-même. DOMINO CASS' CRAD est en tout cas bien plus rigolo que les courts des deux autres volumes. Carrément pas de rapport avec l'oeuvre de Mario Bava, on peut tout de même se demander s'il n'aurait pas été préférable d'apporter un peu plus de soin au transfert de l'image des films (compression, etc...) plutôt qu'essayer de nous refiler des "machins" en plus comme s'il s'agissait d'une pochette surprise !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
IL DIAVOLO E IL MORTO DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Le Cauchemar de Lisa et le Diable(notes diverses à propos du film)
    • Galerie d'affiches
    • Galerie de photos
      • Bio/Filmographies
      • Mario Bava
      • Elke Sommer
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      • Sylva Koscina
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