En 1978, HALLOWEEN, petite production indépendante, apporte à John Carpenter le succès commercial dont il a besoin pour lancer sa carrière. Il aligne ensuite d'autres réussites, avec FOG et NEW YORK 1997. Le producteur Dino De Laurentiis se montre intéressé par l'idée de produire une suite à HALLOWEEN, mais Carpenter ne souhaite guère la diriger. Il envisage d'en confier la réalisation à son collaborateur Tommy Lee Wallace, mais cette responsabilité échoit en fin de compte à un réalisateur débutant, Rick Rosenthal. Tommy Lee Wallace, quant à lui, dirigera, plus tard, HALLOWEEN III, LE SANG DU SORCIER.
Muni d'un budget de plus de 2 millions de dollars (HALLOWEEN en a coûté à peine plus de 300.000 !), cette suite marque le retour aux affaires de, notamment, Donald Pleasence dans le rôle du Dr. Loomis, Jamie Lee Curtis dans celui de Laurie Strode et Charles Cypher pour le shérif. Par contre, pour interpréter Michael Myers, Tony Moran se voit remplacer par Dick Warlock, un cascadeur expérimenté. Carpenter propose un nouvel arrangement de sa célèbre musique de HALLOWEEN et, avec Debra Hill, produit et écrit cette suite. Une fois le film tourné, il se montre insatisfait du résultat et supervise des scènes additionnelles, notamment des apparitions supplémentaires de Michael Myers et de nouveaux crimes.
Sam Loomis vient d'abattre le maniaque Michael Myers de plusieurs balles de revolver. Et pourtant, le terrible tueur masqué d'Halloween a survécu et a pris la fuite ! Le docteur court prévenir la police tandis que Michael, après avoir trouvé un nouveau couteau, recommence à poignarder des victimes innocentes. Laurie Strode, traumatisée par sa nuit d'horreur, est transportée en ambulance vers l'hôpital de la ville…
Ayant rapporté une fortune pour un investissement minime, HALLOWEEN a rapidement été suivi par une tripotée d'imitations : LE MONSTRE DU TRAIN, LES TUEURS DE L'ECLIPSE, CARNAGE, VENDREDI 13, HAPPY BIRTHDAY, LES YEUX DE LA TERREUR, LE BAL DE L'HORREUR, entre autres. Dès lors, la mise en chantier d'une suite d'HALLOWEEN paraît inévitable. Pour son scénario, John Carpenter choisit la simplicité en faisant de HALLOWEEN II une suite au sens le plus strict du terme. Le prologue reprend, en les arrangeant un peu, les derniers plans du premier film, puis, après le générique, l'action recommence exactement là où elle s'était arrêtée. La nuit d'Halloween ne fait que commencer et Michael Myers continue à tuer tout ceux qui passent à portée de sa lame meurtrière.
Ainsi, HALLOWEEN II commence par nous faire suivre la sinistre cavale de Michael Myers, avant d'adopter le point de vue de Sam Loomis, qui, parcourant la petite ville, tente d'avertir la police que le maniaque court toujours. La seconde partie du métrage se déroule à l'hôpital dans lequel Laurie reprend ses esprit. Alors que, dans le premier film, le tueur ne semble pas viser une victime en particulier, le spectateur apprend ici que, pour une raison d'ordre familiale, il tient absolument à éliminer cette jeune femme.
En faisant démarrer son intrigue à la volée, Carpenter opte pour l'efficacité, mais, par opposition à HALLOWEEN, il évacue toute possibilité de mettre une situation et une atmosphère en place. Ainsi, aucun nouveau personnage ne nous est présenté de façon convaincante, la plupart d'entre eux ayant à peine le temps de lâcher quelques répliques avant de se faire assassiner par le serial killer. HALLOWEEN II, plutôt que de marcher sur les traces de son prédécesseur, imite alors des films du style VENDREDI 13, plus portés, en terme de meurtres et de suspens, sur la quantité que sur la qualité.
Ne serait-ce que par le soin apporté à sa mise en scène, HALLOWEEN II maintient pourtant un niveau de qualité confortable. Le chef-opérateur Dean Cundey, alors loyal collaborateur de Carpenter, restitue un travail à la hauteur de ce qu'il avait effectué sur HALLOWEEN. Les ambiances nocturnes et froides, les mouvements de caméra ample et souples, ainsi que les longs plans filmés à l'aide du système Panaglide (équivalent de la Steadicam mis au point par Panavision et déjà employé magistralement dans HALLOWEEN) apportent une patine luxueuse, élégante, sans aucun rapport avec les petites productions concurrentes.
En partie par manque d'ambition, HALLOWEEN II ne supporte pas la comparaison avec le premier film. Cela ne l'empêche pas de constituer un honnête et luxueux divertissement horrifique, bien mis en scène et pourvu de séquence de meurtres parfois spectaculaires (dont un hommage brûlant aux FRISSONS DE L'ANGOISSE). HALLOWEEN II rencontre, à travers le monde, un certain succès, entraînant la mise en chantier d'un HALLOWEEN III…
En DVD, ce titre a connu des éditions diverses et variées. Aux USA, la plus intéressante semble celle publiée par Universal (zone 1 NTSC), qui propose le film en scope, avec option 16/9, en anglais Dolby Surround et avec des sous-titres français. En Grande-Bretagne, le disque Sanctuary (multizone, PAL) est la seule édition au monde à offrir une interactivité développée pour ce titre, par le biais d'un commentaire audio narré par deux spécialistes du cinéma fantastique ; par contre, il ne propose pas de sous-titres français.
En France, il existe, depuis longtemps, un DVD (zone 2, PAL) sorti par Opening et, depuis, largement diffusé à petit prix, que ce soit individuellement ou au sein d'un coffret regroupant les cinq premiers volets de la saga HALLOWEEN. Nous allons le tester ici.
Elaboré à partir d'une copie française, il nous propose HALLOWEEN II dans son format 2.35 d'origine, avec option 16/9. Hélas, le résultat commence un peu à dater. Si la copie satisfait par sa propreté, le télécinéma tend à cafouiller dans les contrastes de certaines scènes sombres. Le film reste toutefois très regardable et est supérieur aux éditions DVD antérieures tel que le vieux disque américain édité par GoodTimes ou la peu officielle galette d'Integral commercialisée dans les grandes surfaces.
|
|
|
|
|
Par contre, la section bande-son déçoit franchement : alors que le film dispose de pistes Dolby Stereo du moins pour la version originale, ce disque ne comprend que des mixages mono (français et anglais), convenables, certes, mais parfois entachés de petits craquements. Un sous-titrage français optionnel est disponible.
Pour les suppléments, il faut se contenter d'une petite bio-filmographie de Jamie Lee Curtis et d'une filmographie de Donald Pleasence. Un bonus "La saga Halloween" propose, durant 3 minutes, des extraits des cinq premiers films de cette série horrifique.
En fin de compte, cette édition s'avère plutôt passable et ceux qui le peuvent (langue, matériel…) auront sans doute intérêt à s'orienter vers les éditions britannique ou américaine citées ci-dessus.