Etudiant et peintre à ses heures, Alex est à la recherche d'un nouvel appartement. Il finit par trouver l'appartement sans défaut ni cafard mais il est bien loin d'imaginer que le soucis majeur sera les habitants des autres appartements…
Amoureux de l'horreur depuis sa petite enfance, Gregory Lamberson rejoint l'école des Arts Visuels de New York au début des années 80 où son professeur n'est autre que Roy Frumkes. Il dirige quelques courts-métrages et rentrent inévitablement en contact avec les autres cinéastes en herbe en activité à New York. C'est ainsi qu'il travaillera en tant que régisseur sur I WAS A TEENAGE ZOMBIE ou assistera Frank Henenlotter pour ELMER, LE REMUE MENINGE. Entre ces deux films, il produira, écrira et dirigera son tout premier long métrage avec un budget de 50.000 dollars récolté sur trois ans de production : SLIME CITY. Depuis, Gregory Lamberson a continué son chemin en réalisant d'autres films d'horreur qui devraient d'ailleurs tous sortir en 2005 chez E.I. Cinema dans des éditions DVD (UNDYING LOVE et NAKED FEAR).
Connaissant le parcours de Gregory Lamberson, il n'est pas surprenant de trouver de nombreux points communs entre SLIME CITY et des films tel que STREET TRASH ou BASKET CASE. De petits films réalisés avec des queues de cerises et des équipes pratiquement débutantes mais débordant d'enthousiasme. Comme les deux autres films cités, SLIME CITY, en plus de développer son histoire horrifique, décrit un contexte social : l'univers des sans-abri pour STREET TRASH, l'hôtel et le quartier sordide de New York dans BASKET CASE. Peut être moins innovateur car moins marqué, SLIME CITY fait un peu de même en dressant furtivement un cliché des quelques étudiants qui gravitent autour du personnage principal. Certains des dialogues sont d'ailleurs à ce propos plutôt bien vus.
Dans sa première partie, SLIME CITY rappelle vaguement ROSEMARY'S BABY. Nouveau locataire d'un appartement, le personnage principal se retrouve abusé par les gérants de l'immeuble et se retrouve à engloutir une substance non identifiée. Par la suite, le film de Lamberson se lance dans le gore avec une certaine réussite grâce à des effets spéciaux, certes pas toujours au point, mais plutôt généreux dès qu'il s'agit de faire couler diverses matières visqueuses et sanguinolentes ! On y dénotera d'ailleurs divers emprunts plus ou moins marqués à d'autres grands films du genre comme THE THING et, bien entendu, RE-ANIMATOR.
«Le film qui va vous faire gerber !» clame fièrement la jaquette de SLIME CITY. Une accroche quelque peu exagérée dans le sens où SLIME CITY a plutôt un ton comique plus ou moins affirmés tout au long du métrage. De même, il est difficile d'affirmer que ce film bénéficie des effets spéciaux les plus répugnants jamais portés à l'écran. Une seule séquence réussit quelque peu à susciter le dégoût mais celle-ci se déroule dans l'obscurité et n'a probablement pas nécessité autant d'effets sanglants que d'autres passages vus dans SLIME CITY. Quoi qu'il en soit, SLIME CITY contient assez de qualités pour pallier son aspect parfois très fauché !
Après une exploitation éclair dans une salle de cinéma aux Etats-Unis, le film est distribué en vidéo par un éditeur qui finit par disparaître en mettant la clef sous la porte ! SLIME CITY se retrouve alors dans les limbes cinématographiques avant que le film ne ressorte en VHS une dizaine d'années plus tard en 1998 dans une version remaniée. Ce Director's cut n'ajoute quasiment pas de séquence (en dehors d'une transition) mais en retire pour, de la bouche du cinéaste, obtenir un rythme plus soutenu. Etrangement, ce n'est pas cette version qui sort chez Uncut Movies mais le montagne original.
L'image plein cadre manque de contraste et de profondeur dans les noirs sans compter une définition moyenne et du bruit vidéo. D'un autre côté, le film fut tourné en 16mm et il ne fallait donc pas s'attendre à des miracles surtout en ce qui concerne un titre à la distribution très limitée et de surcroît dans son montage original. Le film est proposé avec une piste sonore annoncée en stéréo mais qui est finalement assez peu dynamique. Il s'agit bien entendu de la version originale anglaise qu'il est possible de visionner avec un sous-titrage en français amovible.
La galerie de photos proposée dans les suppléments est plutôt fournie et l'on peut entre autre y découvrir des affiches et divers clichés. Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est «Making Slime», d'une durée de sept minutes, qui revient sur la création du film. Si la durée est courte, ce documentaire donne de nombreuses informations sur le film accompagnées d'images prises sur le tournage ou d'extraits de court-métrages du cinéastes. Grâce à lui, SLIME CITY prend même une dimension encore plus sympathique. La bande annonce originale du film est visible sur le DVD ainsi que celles des autres titres parus chez Uncut Movies.
SLIME CITY est resté dans l'obscurité durant de nombreuses années et, grâce à Uncut Movies, il est enfin possible de découvrir en France ce premier film plutôt réussi compte tenu de son budget ridicule... SLIME CITY est une véritable rareté qui ne demande qu'à sortir de l'oubli !