Alors que les hommes se livrent à des guerres fratricides autour de Zu, une montagne en plein milieu des territoires des uns et des autres, quelques aventuriers vont affronter les forces du mal pour que la paix revienne dans le monde.
Les années ont passées et ZU reste un film assez étrange. Ceux qui le découvriront maintenant seront peut être tentés de le trouver ridicule. A leur décharge, on pourra effectivement critiquer des goûts artistiques et visuels qui sont à présents dépassés et totalement kitch. Sans s'arrêter là, ils pourraient aussi reprocher au film son aspect trés série TV japonaise à la petite semaine (Bioman ?). Pourquoi pas ? Seulement, ZU, ce n'est pas cela. C'est avant tout un mélange de genre hallucinant et réussi alternant entre comédie cantonnaise, conte de fée, romance, et un aspect trés dessin-animé live. Tsui Hark s'était déjà amusé à mélanger les genres avec ses films précédents (le monstrueux et délirant HISTOIRE DE CANNIBALES, par exemple !) mais cette fois il allait faire partie de ceux qui allait remettre au goût du jour le film de sabre mythologique et fantastique. Ce qui fait de ZU une oeuvre à part, c'est aussi le gigantisme de l'entreprise. Des décors étonnants et colorés, des effets spéciaux que l'on n'avait pas non plus l'habitude de voir dans ce type de film... D'ailleurs, Tsui Hark avait même fait venir spécialement Peter Kuran et Robert Blalack. Deux noms qui ne vous diront peut être pas grand chose mais ce sont deux spécialistes des effets spéciaux qui avaient bossé entre autre sur un certain STAR WARS.
ZU est donc un film délirant, qui part dans tous les sens et bouge à 100 à l'heure. A un tel point qu'il en devient parfois incompréhensible. Incompréhensible? Oui, de par la profusion de personnages, de dialogues, de mouvements... Bien malin serait celui qui essaierait de vous raconter l'histoire en deux minutes. ZU est encore à l'heure actuelle un film étrange et bizarre... Et pourtant, il peut s'enorgueuillir du fait que des films tel que A CHINESE GHOST STORY, THE BRIDE WITH WHITE HAIR ou THE STORMRIDERS n'aurait peut être jamais vu le jour sans lui. Ou plus sûrement, ZU a fait partie de ceux qui ont défriché le terrain pour ces films...
A la fin du film, Tsui Hark fait une apparition en combattant contre Sammo Hung.
ZU peut être considéré comme un film inachevé. Tsui Hark n'ayant pas pu réaliser certaines séquences pour une question d'erreur de gestion du temps de travail. Le producteur lui ayant par la suite refusé du temps pour tourner ce qu'il restait à faire alors que Tsui Hark proposait de le faire gratuitement. Le résultat n'est donc pas exactement celui escompté par le réalisateur.
Le traitement de Zu devait être, à la base, quelque peu différent. De plus, pour le marché américain, une version alternative fut réalisée. Certaines séquences coupées de cette version alternative sont présentes sur le Laserdisc Tai Seng sorti il y a quelques années. Mais vous ne les trouverez pas sur ce DVD. Dommage !
Si la qualité globale de ce DVD est dans la moyenne de ce qui se fait actuellement à Hong Kong, si vous n'y êtes pas un tant soit peu habitué, vous serez peut être déçu. La bande-sonore a été remixée en Dolby Digital 5.1 en cantonnais et mandarin. Le résultat est acceptable. C'est plutot l'image qui pêche un peu. La compression est un peu trop forcée ce qui donne une image qui manque cruellement de précision. Génant puisque dans l'ensemble, le master utilisé semble être de trés bonne qualité. Ne boudons pas la chose, c'est, à l'heure actuelle, la seule possibilité de découvrir ce film sur support DVD (le disque vendu aux USA est identique à celui-ci, il s'agit simplement d'un import officiel).
Il n'y a plus qu'à attendre une sortie française de ce titre chez HK Video en espérant y trouver plus de choses à se mettre sous la dent ainsi qu'une qualité supérieure au niveau de l'image...