Nous avions déjà abordé le cas de ZU : LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE avec le disque chinois sorti il y a quelques années déjà. Nous vous conseillons d'ailleurs de lire la critique de ce disque car nous n'aborderons pas le film de la même façon ici. Depuis quelques années, nous attendions aussi la sortie de la collection HK pleine de promesses, dont ZU devait être l'un des premiers titres. Le moment du bilan est donc arrivé !
Le temps a passé et ZU reste toujours un film bien étrange. Ses effets spéciaux ont pris un vilain coup de vieux. Qu'importe, la folie entraînante de l'entreprise ne vous lâche pas. Dès les premières minutes où l'on assiste a une caricature comique des guerres fratricides de la Chine médiévale jusqu'à un final ultra coloré à la limite d'une boîte disco des années 80. Aucun problème, on reste toujours comme un con, le sourire aux lèvres à suivre les péripéties d'un jeune soldat et d'un moinillon. Deux personnages naïfs, gentils tout plein, au beau milieu de tous les problèmes du monde. D'un côté les gentils et de l'autre les méchants, ce n'est pas plus difficile et c'est d'ailleurs de cette façon que le moinillon résume la situation. Pour résumer, les gentils tapent sur les méchants et inversement sans que personne ne donne l'impression de pouvoir gagner. Peut-être parce que personne n'a l'idée de tendre la main à son prochain et de s'unir contre les problèmes : la guerre entre autre. Où des gens se retrouvent à se taper dessus alors qu'ils habitent des villages voisins et n'ont finalement aucune idée du pourquoi de leur lutte. C'est un peu toute l'histoire de l'humanité. Le héros naïf n'est pas un hasard. Il ose dire qu'il suffit simplement d'entraide et de tolérance pour que tout rentre dans l'ordre. Mais que peut bien faire un pauvre gars au milieu d'un tel chaos ? Rien et c'est probablement ce que répondraient la plupart des gens. Pourtant, pour qu'il y ait du changement, il faut bien que cela commence quelque part. Alors, rempli de bonnes intentions, notre jeune soldat se retrousse les manches et emmène avec lui un jeune moinillon tout aussi naïf que lui sur le chemin de la raison. Tout le message du film est là. Pour qu'il y ait un quelconque changement, il faut agir et s'entraider sans se dire que les autres le feront pour vous.
L'édition chinoise de ZU posait quelques problèmes. Ce nouveau DVD, de surcroît français, les balaye. Tout d'abord, vous ne trouverez pas de remixage tonitruant sur ce disque. Pas plus que de bande-son Arkamys. Place à la version originale en Mono. Pas de bidouillage, c'est parfois mieux que d'obtenir n'importe quoi. Alors que certains crient déjà à l'arnaque parce qu'il n'y a pas de Dolby Digital 5.1 pour la version française d'un TERMINATOR 2, le parti-pris est donc étonnant d'un point de vue commercial. Il est pourtant bien logique dans la simple idée de respecter l'oeuvre. On passera rapidement sur la version française car depuis le temps que nous visionnons ZU en version cantonaise, il nous est totalement impossible de dissocier cela du film.
Le disque chinois présentait une belle copie du film mais était affligé d'une compression aléatoire. L'image était alors confuse et dénuée de piqué. Vous ne serez pas surpris de l'apprendre, ce nouveau DVD gomme tout cela. Entre les deux disques, la copie semble la même. Mais l'image est nette et la compression à peine visible. La copie du film plutôt jolie comporte des défauts de pellicule. Toutefois, il faut savoir qu'une telle copie peut être considérée comme excellente pour un film chinois. A Hong Kong, la notion de conservation des films étant bien floue.
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Les deux gros bonus de cette édition sont l'interview de Tsui Hark ainsi que son commentaire audio. Tout du moins sur le papier. Parce que dans la réalité, l'interview dure huit minutes et s'avère moins passionnante que prévue. Le commentaire audio quant à lui est assez particulier. Plutôt que de laisser le réalisateur commenter le film dans son intégralité comme c'est souvent le cas, l'option a été prise de ne commenter que cinq scènes du films. De plus, on peut y voir le réalisateur pendant toutes ses interventions. On notera aussi que la vie ne s'arrête pas dans les bureaux où a été réalisé le commentaire audio puisque deux personnes passent derrière Tsui Hark comme si de rien n'était. Plus intéressant que l'interview, peut-être parce que la vision des images donne matière au réalisateur à parler et à se remémorer des anecdotes. Comme le fait que le film aurait dû être tourné en scope mais en raison du coût élevé de la réalisation des effets spéciaux en format large (2.35), il a fallu se tourner vers un format plus restreint.
Le bilan de l'interview et des commentaires nous laisse pourtant un peu sur notre faim. Pas de réel historique du film alors qu'il y avait plus que matière à cela. Pas plus que ne sont évoqués en détails tous les problèmes d'une telle production dans un tel environnement. On y apprendra seulement qu'une partie de l'équipe était loin d'être convaincue par le projet alors que l'autre moitié était enthousiaste. Pas de trace non plus de la version américaine du film. Des scènes avaient été tournées spécialement après le tournage avec Yuen Biao pour modifier l'histoire. Des scènes se déroulant à notre époque où l'on peut imaginer que tout le film n'est que le délire d'un personnage (Yuen Biao) se retrouvant finalement à l'hôpital. On pouvait voir quelques-unes de ces scènes sur le Laserdisc américain édité par Tai Seng il y a quelques années.
La galerie de photos présente seulement ce que l'on suppose être les photos d'exploitation chinoises du film. Elles sont plutôt jolies et, heureusement, la galerie n'en contient que huit. En effet, la présentation est automatique. Vous devez attendre que chacune des images défile devant vous sans que vous n'ayez aucun contrôle. Impossible non plus de réaliser une avance rapide pour passer à la suite. Un autre supplément souffre du même problème. Ce sont les filmographies. Avant d'y accéder, vous pourrez lire une courte biographie mais une fois que vous aurez choisi de visionner une filmographie, la liste se déroule devant vos yeux sans que vous ayez le moindre contrôle, une fois de plus. Moins gênant puisque ce type de bonus est rapidement périmé. Une faute de goût dans l'interactivité du DVD.
Le (les ?) concepteur a eu l'idée d'une interface permettant de passer à toutes les sections du disque quelle que soit la page où vous vous trouvez. A ce propos, Vous pouvez vous amuser en découvrant neuf des écrans respectant l'interactivité de ce DVD. Cliquez ici pour y accéder.
La bande-annonce est identique à celle que l'on trouvait sur le édition chinoise. On peut y découvrir très rapidement des images de tournage ainsi que Tsui Hark en compagnie des spécialistes des effets spéciaux que le réalisateur avait fait venir des Etats-Unis. Le Teaser de THE LEGEND OF ZU donne le ton. Le tâtonnement en matière d'effets spéciaux chinois est terminé ! Quelques secondes pour vous donner une furieuse envie de voir ce nouveau film. Enfin, ce ne sont pas des bandes-annonces mais de courts clips que vous trouverez dans la section "HK Vidéo". Un montage en musique plutôt plaisant des titres sortis ou à venir (on l'espère) en DVD.
Depuis que l'on attend la collection HK en DVD, on rêve de l'édition parfaite. Surtout en ce qui concerne des films tels que ZU. A trop rêver, le DVD entre nos mains, il naît un soupçon de déception. La présentation sous la forme de Digipack, très joli au demeurant, n'est pas une option que nous apprécions. Trop fragile par rapport à un boîtier standard. Relativisons tout de même, la qualité de cette édition a de quoi nous ravir amplement. Après tout, il s'agit de la meilleure version existante... avant quand ?