Une vieille dame, bien sous tous rapports, vient s'installer dans une
pension. Les autres locataires l'accueillent sans se rendre compte qu'ils
viennent d'ouvrir la porte au démon !
On peut voir STITCHES de deux manières différentes : avec de l'indulgence ou de la sévérité. STITCHES a de bons côtés. L'idée de base est inventive nous narrant la manière dont un démon s'ingénie à corrompre ceux qui l'entourent pour s'approprier leurs âmes. Le démon dont il est question ici n'hésite pas à changer de visage pour influencer de manière perverse ceux qui seront ajoutés à une collection d'âmes déjà bien fournie. Au rang des bonnes idées, on ajoutera aussi cette fameuse collection présentée d'une étonnante façon ainsi que l'utilisation d'un esclave/espion très particulier. Ce ne sont donc pas les bonnes idées qui manquent
De bons ingrédients ne suffisent pas toujours pour faire monter la sauce. Le réalisateur et le scénariste n'ayant pas réussi à y ajouter le grain de folie nécessaire, on regarde tout ce petit monde discutailler sans que jamais on ne soit réellement captivé. STITCHES n'ayant pas non plus de gros moyens pas plus que de grands acteurs devant la caméra, son récit se déroule assez platement. Un peu d'humour, un peu de gore supplémentaire ou tout autre petit plus aurait pu améliorer le film mais rien ne vient épicer l'histoire. Cela stagne rapidement laissant le spectateur avec une fin largement ouverte comme beaucoup d'autres titres Full Moon.
Ce qui surprend une fois que l'on a fini de regarder STITCHES, ce sont les premières minutes du film : une séquence de couture démoniaque à l'ambiance glauque. Elle détonne avec le reste du film. On peut même se demander si elle n'a pas été ajoutée par la suite tant elle tranche avec la suite. Elle a au moins le mérite de commencer le film sur les chapeaux de roue tout en nous présentant le vrai visage de la mamie maléfique.
L'éditeur Elephant a récupéré un transfert 16/9 du film. Bonne nouvelle puisque c'est celui-ci qui nous est proposé sur le DVD. Hélas, le bonheur s'arrête ici. La compression extrême de l'image anéantit toute idée d'élever le niveau de qualité. Dommage surtout que l'éditeur arrive de temps à autres à réaliser des disques à l'image très acceptable tels que celui de URBAN GOTHIC ou celui du CERVEAU DE LA FAMILLE.
Depuis quelques temps déjà, il semblerait que Elephant ait décidé d'abandonner le remix des bandes sonores originales en Dolby Digital 5.1. C'est le cas de presque tous les disques de cet éditeur que nous avons eu entre les mains dernièrement. Il n'y aura pas grand monde pour se plaindre dans le sens où tant qu'il n'y aura pas de sous-titrage, l'utilisation de la version originale sera limitée aux anglophones. Comme d'habitude, le mix 5.1 du doublage français n'a rien de transcendant. Une grosse dynamique sonore mais qui manque singulièrement de naturel.
Comme presque toujours, les bonus se limitent à la bande-annonce et au clip promotionnel présentant de courts extraits des productions Full Moon (et Empire). Petite nouveauté, depuis quelques temps, l'éditeur nous propose des filmographies. Cela se présente sous la forme d'écran fixe qui change sans que vous n'ayez à faire quoi que ce soit. A vrai dire, elles ne présentent que de manière succincte les films dans lesquels chacun a travaillé. On notera que Neal Stevens, le réalisateur, était le producteur de NIGHT FLIER mais aussi le scénariste de 13 FANTOMES, remake d'un film de William Castle (13 GHOSTS). De quoi être inquiet pour ce dernier
STITCHES est un film sans véritable saveur et son DVD ne viendra pas rehausser cet état de fait. Il jouerait même en sa défaveur. Tant pis ! Mais nous aurions de quoi nous plaindre bien plus dans le cas d'un SIDESHOW ou des MORTS HAISSENT LES VIVANTS. Ici, on ne fera que le noter tant le film est mineur parmi les autres productions Full Moon.