Avec la sortie de LES MORTS HAISSENT LES VIVANTS, Elephant nous
gratifie d'un bon spectacle gore. Produite par la Full Moon, l'entreprise
est pourtant le seul fruit de Dave
Parker. Jeune réalisateur et fan absolu de cinéma d'horreur. Ce
film lui permet de le crier haut et fort en multipliant les références,
à commencer par nul autre que Lucio
Fulci (l'évocation de David
Warbeck, la pierre tombale, le sticker sur la voiture et même la
fin du film...). On peut même se demander si, en quelque sorte, le personnage
principal n'est pas une projection du réalisateur.
Un jeune réalisateur embarque quelques amis et ses soeurs dans un hôpital abandonné pour y tourner son film d'horreur. S'ensuit la mise en place des personnages dans ce que l'on pourrait voir comme un CA TOURNE A MANHATTHAN dans le milieu du gore. Pas aussi réussi, c'est vrai car cette première partie du film souffre par moments de passages qui tombent à plat. Il en résulte toutefois plusieurs moments fort savoureux.
Au chapitre des références, impossible de ne pas penser à Rob Zombie dès qu'apparaît le barbu à la grande tignasse. Et ne me dites pas que ce n'est pas flagrant lorsque dans un cimetière, le Monsieur appelle une meute de zombies. Un cimetière de pacotille qui pourrait bien sortir d'un certain PLAN 9 FROM OUTER SPACE. Ou rien à voir, un gag avec une machette qui renvoie à l'astuce utilisée par Tom Savini sur le tournage de ZOMBIE. Plusieurs visions du film seront sûrement nécessaires pour y déceler toutes les allusions et ce même si elles sont souvent appuyés lourdement.
N'ayez pas peur, LES MORTS
HAISSENT LES VIVANTS est loin d'être un fourre-tout bourré de clichés
ou de séquences déjà vues. Au contraire, le film amuse le spectateur
en utilisant un humour parodique pour l'aspect tournage de film et des
situations désopilantes dès que les morts-vivants passent à l'attaque.
De ce point de vue, ça mord, ça déchire, ça décapite et le sang coule
à flots, ce qui fera naître un sourire sur le visage des fines
gueules du gore rigolo.
Le film contient pas mal de plans saturés d'effets stromboscopiques. Le DVD n'apprécie pas trop et durant ces passages, la compression s'affole, laissant apparaître des images pixellisées. Pour le reste, rien à dire si ce n'est que Elephant ne fait pas plus et pas moins que ce qu'il proposait techniquement auparavant pour les Full Moon. On peut aussi apercevoir des rayures gênantes pendant l'une des scènes. Un état de fait qui gâche un petit peu la vision du film. Point de vue sonore, le remix en 5.1 est du même cru. Toujours des graves trop omniprésents, bien que ce problème se soit atténué par rapport aux premiers titres sortis.
En plus de la bande-annonce, ce DVD contient un making of d'une vingtaine de minutes. Un petit documentaire qui n'a pas grand chose à envier à ceux que l'on trouve sur des DVD plus prestigieux. Au programme interviews de toute l'équipe, entrecoupées d'extraits et de scènes de tournage. Mais n'oubliez pas que Elephant ne propose toujours pas de sous-titrage sur ses disques. Le Making Of étant en anglais, il faudra tout de même une certaine connaissance de cette langue pour y apprécier quoi que ce soit. Au passage, le son ne semble pas toujours être synchronisé avec l'image. Ce qui n'est pas forcément un gros écueil en comparaison des détenteurs d'un lecteur Pioneer. En effet, avec ce type de lecteur, il faudra apprendre à lire sur les lèvres puisque tout comme pour THE CREEPS, le son n'est présent qu'une seconde sur deux ! Un nouveau bug (l'hécatombe en ce moment avec HOUSE 2) empêchant la lecture normale du son sur ce bonus.
Pas prétentieux pour un sou, Dave Parker signe avec LES MORTS HAISSENT LES VIVANTS un petit film chaleureux qui a de quoi ravir tous ceux qui s'intéressent sérieusement à l'horreur.