L'action de LA MOUCHE 2 se situe quelques mois après les évènements du premier opus réalisé par David Cronenberg. Cette séquelle, réalisée par Chris Walas, essaie de marcher sur les traces de son prédécesseur, en reprenant les ingrédients qui avaient fait recette dans LA MOUCHE. Mais comme je me plais à le dire, il ne suffit pas d'avoir les ingrédients, encore faut-il savoir les doser et les mélanger subtilement. Ce n'est malheureusement pas le fort de Chris Walas, qui s'improvisait à la réalisation pour la première fois avec ce film, et à qui l'on aurait eu envie de dire, à l'époque, de rester aux effets spéciaux, domaine qu'il maîtrise très bien. Car, rendons à César ce qui appartient à César, il a quand même travaillé sur les effets spéciaux de quelques productions à succès, dont bien sûr LA MOUCHE, SCANNERS, déjà avec David Cronenberg, ou encore ENEMY. Il semble d'ailleurs beaucoup apprécier son mentor, au point de lui faire un petit " clin d'œil " dans le film, sorte d'hommage au talent qu'on lui reconnaît tous. Ainsi, un gardien lit "The Shape Of Rage", le livre du docteur de CHROMOSOME 3. Des clins d'oeil, on peut considérer qu'il y en a quelques autres. Probablement insérés par les scénaristes. Ainsi, on peut remarquer la séquence de la cellule du chien (et d'un autre personnage) qui fait quelque peu penser à CURSE OF THE FLY. Seconde suite du film original de 1958.
Pourtant, le manque d'imagination de LA MOUCHE 2 est étonnant. A la fois suite et remake, le seul élément nouveau est amené par la naissance du fils de Seth Brundle, et sa croissance exceptionnelle. En effet, il grandit de quatre ans par année d'existence, ce qui fait qu'à l'âge de cinq ans, il en fait déjà vingt. Bartok Industries s'intéresse de très près à ce spécimen, et son PDG s'approprie la paternité de ce garçon dont la mère est passée de vie à trépas pendant l'accouchement. Doté d'une remarquable intelligence, le garçon est sollicité pour finir l'oeuvre de son père, jusqu'au jour où il réalise qu'il se fait manipuler. Là, il décide de fuir.
Il ne se passe pas grand chose de passionnant dans cette suite pour laquelle pas moins de quatre scénaristes sont pourtant intervenus. Tout d'abord, Mick Garris, qui présente son script à une production pas très convaincue qui met sur le coup les frères Wheat, alors qu'ils venaient tout juste de commettre le CAUCHEMAR DE FREDDY. Mais cela ne convient toujours pas à l'ambitieux Chris Walas, qui décide de demander à Franck Darabont, scénariste et réalisateur des EVADES et plus récemment de l'excellent LA LIGNE VERTE, d'intervenir aussi. Ce dernier signera la "triste" fin de cette séquelle poussive.
Vendu dans le même packaging que LA MOUCHE, LA MOUCHE 2 a pourtant une image inférieure. On ne compte pas les plans manifestement bruités. Une petite déception puisqu'il s'agit d'un film mineur. On n'en retiendra que la satisfaction d'obtenir les deux films. Certains ne manqueront pas de souligner le fait que LA MOUCHE 2 n'aurait sûrement pas été viable seule. L'inclure dans le même package que le premier film permet ainsi à l'éditeur de le vendre un peu plus cher. Une frange des acheteurs, dont nous faisons partie, ne s'en plaindront pas. Au contraire… On peut voir dans LA MOUCHE 2 un supplément comme un autre. Et puisque l'on en parle, comme pour le premier film, l'édition française (européenne) gagne une featurette par rapport au DVD américain. A côté de cela, on retrouve des interviews qui semblent n'être rien de moins que les chutes de ce qui a été utilisé pour monter la featurette. On n'y apprend finalement pas grand chose.