Le père Loomis, désemparé par la découverte d'un étrange cylindre gardé secret par l'église, fait appel à des scientifiques pour percer le mystère de ce qui serait l'essence même du mal absolu.
En disgrâce suite à l'échec cinglant des AVENTURE DE JACK BURTON, John Carpenter retourne à de petits budgets. Avec beaucoup moins d'argent mais une grande liberté, il met en scène PRINCE DES TENEBRES, l'un des films majeurs de sa filmographie, où l'on pourra déceler l'influence évidente de certains de ses succès artistiques du passé (ASSAUT, HALLOWEEN, THE THING…). PRINCE DES TENEBRES n'en est pas pour autant une redite et réussit à mêler deux univers antinomiques que sont la religion et la science. Mais pas la peine de revenir en détail sur le film puisque Eric Dinkian a déjà écrit une critique de PRINCE DES TENEBRES que nous vous conseillons de lire pour en apprendre un peu plus sur le métrage lui-même.
Plutôt sombre, PRINCE DES TENEBRES n'est pas ce que l'on pourrait appeler un film facile à transférer en vidéo. Le disque américain présentait justement un contraste très appuyé qui posait problème lors de certaines séquences sombres. Le disque français bénéficie par contre d'un tout nouveau transfert qui pourra paraître un peu plus terne mais qui propose un contraste et des couleurs plus réalistes. Toutefois, l'image est légèrement recadrée puisqu'il manque de petites portions d'image à gauche et à droite. Sur certains plans, il y a même une petite perte en haut de l'écran. Il ne s'agit pas d'un charcutage comme sur INVASION LOS ANGELES mais le disque de PRINCE DES TENEBRES, comme les autres disques européens, ne respectent pas vraiment le format cinéma d'origine.
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Enregistré à l'origine en Ultra Stéréo, un système surround utilisant une technique matricée similaire au Dolby Stéréo, PRINCE DES TENEBRES est proposé sur ce DVD avec la piste d'origine mais aussi un nouveau mixage en Dolby Digital 5.1. Cette dernière piste a le mérite de donner une plus grande clarté et un meilleur dynamisme à l'ensemble de la bande-son sans pour autant ajouter des effets artificiels. A moins de ne pas pouvoir faire autrement, on vous conseillera d'éviter le doublage français. Non pas qu'il soit mauvais techniquement, présenté lui aussi en mixage mono d'époque ou en Dolby Digital 5.1, mais plutôt en raison d'un doublage qui plante un peu le film d'un point de vue artistique.
Spécialement pour les quatre Carpenter à sortir à la même date (le 24 juin), Studio Canal a fait le déplacement jusqu'à Los Angeles pour rencontrer John Carpenter et enregistrer de petites présentations de chacun des films. Assez courte, celle de PRINCE DES TENEBRES fait un rapide tour d'horizon plutôt concis et direct. La plupart des informations se retrouvent dans le commentaire audio mais, contrairement à FOG, cette petite présentation évite la redondance à l'excès. De plus, étant donné qu'il n'y a pas d'autres documentaires dédiés au film lui-même en dehors de l'analyse de séquence par le réalisateur, cette petite interview est un bon résumé pour ceux qui n'aiment pas les commentaires audio.
L'analyse de la fin du film par John Carpenter est plutôt une amère déception. En effet, ce bonus est carrément inutile dans le sens où le réalisateur nous est présenté face à un écran de télévision qui diffuse le film alors que John Carpenter n'a pas l'air enclin à raconter quoi que ce soit. Au mieux, il donne quelques informations moins complètes que celles très détaillées du commentaire audio, et dans le pire des cas, il paraphrase ce qui se déroule à l'écran lorsqu'il ne se tait pas purement et simplement !
C'est donc le commentaire audio enregistré par le réalisateur en compagnie de l'acteur Peter Jason qui est apparu dans tous les films de Carpenter depuis PRINCE DES TENEBRES à l'exception des MEMOIRES D'UN HOMME INVISIBLE et VAMPIRES. Contrairement à l'analyse de séquence, John Carpenter est extrêmement à l'aise et n'arrête pas de parler de divers sujets, et Peter Jason le relance pour lui poser des questions souvent pertinentes sur sa façon de travailler. Par exemple, à son initiative, John Carpenter vient à parler de sa façon de travailler sur la musique et son affinité avec un compositeur tel que Bernard Herrmann plutôt que John Williams.
C'est aussi l'occasion de parler de la présence de Alice Cooper qui s'est faite en partie par un échange de bons procédés. Plus tard, Carpenter reparlera de la musique dans le cinéma en citant comme exemple TAXI DRIVER ou RAGING BULL. Parfois le commentaire tourne aux échanges entre amis mais rapidement les deux hommes reviennent au film pour apporter de nouvelles informations.
La bande-annonce du film fait apparaître un plan n'existant pas dans le film. Difficile de savoir s'il a été réalisé pour la petit bande promotionnelle ou s'il s'agit d'un morceau non utilisé dans le montage final. C'est assez bref puisque l'on peut voir la main de Jameson Parker toucher le miroir avant que celui-ci n'explose. Parmi les derniers suppléments, le disque contient une galerie composée de divers clichés photographiques et quelques filmographies.
Visionné dans de bonnes conditions, dans le noir et le son réglé à un bon volume, PRINCE DES TENEBRES est un film d'horreur qui instaure une ambiance angoissante. Ce DVD nous donne l'occasion d'en profiter grâce au nouveau mixage 5.1 et au transfert vidéo même si celui-ci est légèrement recadré. La petite présentation de Carpenter et le commentaire audio sous-titré en français devraient finir de convaincre les plus réticents.