Sans emploi, John Nada traverse l'Amérique en quête d'un boulot pour échouer à Los Angeles. Là, il va découvrir que le monde ne tourne pas vraiment rond puisque des extraterrestres se camoufleraient insidieusement parmi les humains.
Critique de l'inégalité sociale et de l'abrutissement de masse, INVASION LOS ANGELES est un film coup de poing de la part d'un John Carpenter très énervé contre un système gouverné par l'argent. Et cet argent, il n'en a pas beaucoup pour réaliser tout d'abord PRINCE DES TENEBRES, film d'horreur sans concession, et donc INVASION LOS ANGELES. L'énorme bide des AVENTURES DE JACK BURTON ayant échaudé les studios et John Carpenter à l'idée de travailler main dans la main. Mais pour vous faire une idée plus approfondie de INVASION LOS ANGELES, nous allons faire comme d'habitude. Vous reporter à la critique du disque américain où Eric Dinkian faisait un large topo sur le film. A quoi bon vous redire ce qui a déjà été dit ou pire recopier un texte déjà rédigé pour la critique du DVD sorti aux Etats-Unis !
INVASION LOS ANGELES était déjà sorti depuis quelques temps déjà en Angleterre et en Allemagne. Le transfert utilisé ici semble être le même que chez nos voisins européens puisque le film a été recadré de façon très visible ! Ainsi, par rapport au cadrage d'origine, il manque une grande partie de l'image sur le côté gauche et le côté droit. En fonction des plans, il manque aussi quelques petits bouts d'image en haut ou en bas. Il est difficile à présent de connaître la raison de ce recadrage, une pratique assez commune puisque les films sont rarement présentés dans leur format exact à la virgule près, mais qui est assez important ici. Parmi les étranges recadrages, on se souviendra des éditions DVD de MARATHON MAN ou de certains transferts du montage original de APOCALYPSE NOW mais dans ce dernier cas, c'était un choix artistique du directeur de la photographie. Dans le cas de INVASION LOS ANGELES, il ne s'agit pas non plus d'un recadrage Pan & Scan sauvage qui handicape de façon dramatique les plans du film mais une telle perte d'image mérite d'être notée. Enfin, par rapport au disque américain, le disque français propose des couleurs et des noirs un peu plus affirmés.
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Heureusement pour le son, l'éditeur ne s'est pas amusé à trafiquer les bandes sonores. Vous aurez d'ailleurs le choix entre les mixages d'origine ou de nouvelles pistes en Dolby Digital 5.1. Ces dernières seront d'un plus grand dynamisme tout en étant bien plus enveloppantes mais elles ne dénaturent pas pour autant le travail sonore fait à l'origine. Par contre, rien ne peut sauver le doublage français enregistré en mono et raté d'un point de vue artistique tout en modifiant le sens de certains dialogues.
De la même façon que les trois autres films de Carpenter à sortir sur DVD à la même date (FOG, NEW YORK 1997 et PRINCE DES TENEBRES), une présentation du film a été enregistrée à Los Angeles par John Carpenter. Celui-ci fait un rapide tour d'horizon des informations importantes à donner concernant la création du film et le tournage. Une sorte de rapide condensé du commentaire audio qui est, lui, largement plus fourni.
John Carpenter a presque toujours réussi à créer des commentaires audio conviviaux et qui se laissent suivre sans déplaisir tout en révélant aux spectateurs anecdotes et autres trucs concernant la création de ses films. Il en va de même pour ce commentaire où il prend la parole avec Roddy Piper. Comme souvent lorsqu'il enregistre un commentaire avec un acteur, ils se renvoient la balle de façon plutôt décontractée.
Les Coulisses camouflent les quelques minutes de la Featurette promotionnelle de l'époque. Un court documentaire où l'on peut découvrir des morceaux d'interviews de John Carpenter, Roddy Piper ou Meg Foster mais aussi et surtout des séquences de tournage. Une bonne part de ce petit document s'intéresse d'ailleurs au long affrontement musclé entre Roddy Piper et Keith David. Ne zappez pas trop vite au moment du générique de fin car passé celui-ci, vous pourrez découvrir un autre bout de Featurette qui parle de la musique du film et où l'on peut voir quelques images de sa création.
La bande-annonce et des filmographies terminent la liste des suppléments spécifiques à INVASION LOS ANGELES. Mais le disque contient aussi un documentaire d'une quarantaine de minutes qui s'avère être un projet d'étude de la Femis. Ce document est en fait une longue interview de John Carpenter entrecoupée d'extraits de ses films. A l'issue de celui-ci, il faut bien avouer une petite déception. En effet, parfois les questions posées à John Carpenter n'ont pas l'air de l'éveiller plus que ça alors qu'il répond simplement par l'affirmative. De plus, sur les quarante minutes, il y a de longs passages de remplissage sans intérêt comme l'utilisation à outrance de longs extraits des films et surtout le pèlerinage de l'équipe du documentaire sur les lieux de tournage de PRINCE DES TENEBRES ou FOG qui donnent des images sans aucune voix-off et seulement sonorisées par la musique de John Carpenter. Un peu vide donc si l'on excepte une ou deux réponses du réalisateur.
Alors que John Carpenter expliquait qu'il filmait par le passé en 2.35 pour l'amour du format ou qu'il s'arrangeait qu'il ne soit pas possible de réaliser des Pan & Scan trop voyants de ses films, il y a de quoi être fort surpris par le recadrage dénué de raison de INVASION LOS ANGELES. Cette perte non négligeable d'image ne devrait gêner que les aficionados de Carpenter, dont nous faisons partie, puisqu'elle ne respecte pas le cadrage d'origine. Si l'on fait abstraction de ce problème, cette édition DVD même si elle comporte des bonus indigents vaut tout de même la peine ne serait-ce que pour le commentaire audio indissociable pour l'instant de ce recadrage.