YUKIKO : Interview Eric Dinkian

2. Partie 2

Christophe Lemonnier : Jusqu'ici, tu étais ton propre producteur. Mais pour YUKIKO, tu as travaillé avec deux producteurs. J'imagine que ça amène des différences dans la manière de travailler. Qu'est ce que cela t'a apporté ? Des limites ? De nouvelles opportunités ?

Eric Dinkian : Ca ouvre tout en fait ! On a eu de la chance sur YUKIKO car on a vraiment bien travaillé ensemble, avec les producteurs. On a vraiment eu une excellente expérience professionnelle et humaine.

La plupart des gens ont tendance à penser que les producteurs brident les cinéastes. Ta vision des choses, c'est qu'ils t'ont laissé les coudées franches ou qu'ils se sont impliqués dans le projet en te donnant leur avis et leurs points de vue ?

Mais bien sûr ! Les gens ont des clichés dans la tête. Moi, j'écris, je réalise et je fais le montage de mes films. J'ai collaboré avec Nicolas Sarkissian pour le montage de YUKIKO. Mais, concrètement, je suis à l'origine de toute la chaîne narrative.. Mais il ne faut quand même pas fantasmer le rôle d'un auteur / réalisateur. Ce n'est pas quelqu'un qui a tout dans la tête, qui maîtrise tout à 100%, qui sait complètement où il va… Tout se construit au fur et à mesure et c'est très compliqué car chaque strate a une incidence sur les autres. Et YUKIKO est un film qui est très compliqué car il a du être repensé en profondeur à chacune de ses étapes. Un producteur, ce n'est pas quelqu'un qui t'emmerde. C'est quelqu'un qui t'emmerde si tu as le cliché du réalisateur enfant gâté qui se croit génial et qui pense que tout ce qui sort de sa bouche, c'est de l'or. Mais ce n'est pas ça ! Ce n'est pas comme ça qu'on fait des films. Avec les producteurs, c'est une vraie collaboration, effectivement. Ce sont des gens qui, à un moment donné, influencent fortement le film. Mais ils ne violent pas pour autant le réalisateur, bien au contraire. Quand on travaille tous dans le même sens, on se donne du mal pour que le film soit fait du mieux possible. Il n'existe pas encore et il suffit de plusieurs décisions stupides pour foirer le résultat final. Et le réalisateur, c'est loin d'être la meilleure personne pour prendre tout seul la bonne décision au bon moment. Ce n'est pas toujours possible. Comme je te le disais tout à l'heure, les producteurs ont pointé des incohérences dans le scénario de YUKIKO en me disant "Là, tu te la racontes un peu, arrête ! Fais un peu plus confiance à ton histoire !". Ensuite, à moi de dire "Je suis génial ! Bande de cons ! Cassez vous !". Ou bien de me demander pourquoi ils m'ont dit ça, et de relire mon scénario avec ce recul.

Autre exemple, il y a une scène érotique dans YUKIKO. C'est une scène importante et très marquante mais qui n'était pas à l'origine dans le scénario. Elle était juste citée au détour d'une voix-off qui a disparue maintenant. Là, les producteurs te disent que la scène est à peine évoquée alors qu'il serait bien plus intéressant de la voir. Tu te creuses alors un peu la tête pour y réfléchir même si à l'origine je n'avais pas vraiment envie de faire ça. Et au final, c'est une scène qui marche plutôt pas mal et qui marque beaucoup les spectateurs. Le rôle du producteur, c'est ça, au niveau de l'écriture. Ensuite, au tournage, c'est quelqu'un qui se casse les reins pour te donner tout ce qu'il te faut pour bosser même s'il y a forcément des limites. Pierre-Emmanuel Fleurantin et Laurent Baujard se sont vraiment démenés pour le film même si le tournage était spartiate. De même, au montage, ce sont des personnes qui passent et qui donnent leur avis. C'est super important. Tu vois, par exemple, quand j'étais sur le montage. On était à deux doigts de terminer le film mais un truc clochait. On ne savait pas quoi. Et c'est Laurent qui, en le regardant une dernière fois, a soumis la petite idée pour que tout fonctionne. C'est à dire qu'il fallait juste intervertir deux séquences. Quand tu es monteur et que tu as réalisé le film, ce n'est pas forcément une idée qui est très évidente parce que tu l'as tellement pensé dans un ordre particulier que tu as du mal à le voir autrement. Lui, il a un regard différent. On a fait cette modification et le film s'est mis a fonctionner tel que nous le voulions tous.

Donc, entres autres, il t'apporte une remise en question…

Voilà, c'est ça… Il t'apporte une autre perspective. Ils ont un rôle créatif super important. Il faut leur laisser ce rôle important mais en ayant un seuil limite où il ne faut pas te déposséder non plus. Mais c'est un accord tacite que l'on trouve. C'est une vraie collaboration. Les gens ont souvent le cliché du méchant producteur. Dans un court-métrage, c'est d'autant plus faux puisque le producteur donne de l'argent et il ne va jamais le revoir. Parce qu'un court-métrage, ce n'est pas rentable ! Non, ce sont des gens passionnés qui t'aident énormément.

C'est un passage obligé de mettre des nanas à poil ?

Oh, elles ne sont pas nues !

C'est vrai, elles ont des coups de marqueurs sur le corps…

Elles sont topless et on a dessiné sur leurs torses !

Tiens, je vais être désagréable… Pourquoi les motifs qui sont sur les deux comédiennes sont aussi simplistes ?

Des motifs complexes auraient fait une image superbe mais ça aurait aussi donné quelque chose d'un peu "too much". Le personnage n'est pas un artiste, c'est un chirurgien qui a une certaine vision du corps. Les deux jeunes femmes sont très belles mais, comme il voit des corps ouverts à longueur de temps, il s'est fait une idée de la beauté mais vu de l'intérieur. D'un point de vue organique ! C'est un peu bizarre ce que je dis. Mais c'est l'idée. Deux filles nues, ça ne lui suffit pas, il faut qu'il essaie d'imaginer leur organisme et c'est limite ça qu'il va trouver sexy. Donc, il dessine pour se donner un appui mais il n'est pas artiste. Et puis bon, son but est de coucher avec le filles… Si il passe la nuit à faire des petits dessins…

Pourquoi pas ?

Pourquoi pas ! Mais tu as raison, ça aurait fait une image superbe. Mais c'est aussi là où tu risques de faire un péché d'orgueil esthétique au détriment d'une certaine fluidité narrative.

Pourquoi les deux jeunes femmes sont dos à dos ? On pense à des gémeaux…

C'est un peu pareil que pour l'architecture. Tu as un chirurgien qui couche avec deux étudiantes. Il fait une partie chimique avec de l'alcool et de la drogue. Il couche avec les filles. Voilà, c'est la séquence qui doit te permettre de raconter ton histoire. Ensuite, tu te poses la question de savoir comment tu vas rendre la chose intéressante. Le coup des dessins c'est parce qu'un corps nu, ça ne lui suffit pas. Il a besoin d'avoir une représentation des organes. On peut imaginer qu'il trouve ça beau. Ensuite, deux femmes plutôt qu'une parce que tu peux te permettre de créer une mini séquence avec de minis enjeux. Donc, c'est un homme qui ne peut pas faire l'amour normalement. Il a besoin de quelque chose d'un peu spécial. Alors, les deux corps, c'était effectivement toujours dans l'idée de faire quelque chose de joli et de tordu en même temps. A cheval entre le bizarre et le beau avec une notion de malsain qui est très diluée. On est d'abord mal à l'aise et finalement on s'y sent bien. Et puis ça donne un peu de profondeur à une séquence. Le chirurgien couche avec deux étudiantes, une qui semble habituée et l'autre qui semble être ici pour la première fois. Ca permet d'installer un petit jeu de pouvoir, l'air de rien, entre les deux filles. Du coup, une scène aussi bête et attendue qu'une scène d'amour, on la creuse pour l'intégrer à l'univers. Les corps jumeaux, c'était avant tout pour faire ça.

Tu parles de la drogue. Tu n'as pas peur que certaines personnes pensent que la finalité du film, c'est de dire "La drogue, c'est mal ! Coucher avec ses étudiantes, c'est pas bien !".

Ben… Oui, c'est pas bien ! (Rire) C'est évident que ce n'est pas bien !

Pourquoi ?

Je ne sais pas. Si tu te drogues et que tu prends ta bagnole le matin pour aller opérer des gens comme le héros de YUKIKO… C'est pas bien ! Personnellement, la drogue, non ! La drogue en tant qu'anti douleur dans un milieu clinique, je trouve ça formidable. Pour ce rôle là, merci. Mais à des fins ludiques, je trouve ça stupide. Dans un film, tu balances des situations qui sont intéressantes. Et les situations intéressantes flirtent forcément avec les interdits. Mais tout cela sert surtout l'histoire d'un homme qui n'assume pas ses erreurs. Parce qu'en réalité, la drogue, ce n'est pas du tout un thème qui m'intéresse. Je suis très circonspect quand je vois des mecs comme Gaspar Noé qui sont capable de bâtir des films entiers là dessus. Ca me rend extraordinairement perplexe.

Donc, tu n'aimes pas le dernier film de Gaspar Noé ?

Il y a des trucs biens. Et puis des trucs extraordinairement mauvais. Mais c'est un autre débat. Techniquement, c'est très impressionnant mais c'est aussi assez puéril. D'une puérilité si forte qu'elle compromet assez largement le film.

Restons dans le sexe parce que c'est plus vendeur ! Quand on en avait parlé, avant que tu tournes cette scène, tu n'avais pas l'air totalement à l'aise avec le fait de filmer des comédiennes nues… C'était facile genre "Vas y cocotte, tu te fous à poil et moteur !" ?

Etant pudique, je sais ce que ça demande. Après, ce qu'il faut comprendre, c'est que tu n'as pas fait forcément beaucoup de choses avant ce court-métrage. Donc, tu as une réputation extraordinairement faible. Tu leur demandes beaucoup et elles n'ont même pas la garantie d'un résultat final qualitatif. Tu leur demandes de se mettre nues dans un film alors que ce sera peut être la dernière des merdes. Et peut être qu'elles vont traîner ça comme un boulet durant toute leur vie professionnelle. C'est quand même pas évident à demander. Comment ça se passe sur un plateau ? Il faut prendre énormément de pincettes. Il faut la jouer extrêmement cool. C'est la moindre des choses. Surtout, à mon sens, il faut vraiment être soucieux de vraiment bien réussir la scène pour que les comédiens en soient content. Mais vraiment ! Que ça ne dégrade pas leurs corps.

Comment tu as convaincu les comédiennes ? Parce que dans leur cas, elles passent une grande partie de leur temps de présence nue…

Les choses sont claires. C'est établi sur un papier. Donc, il n'y a pas de mauvaises surprises. On est aussi passé par un directeur de casting. Ca aide. En tout cas, on a toujours été extrêmement clairs concernant le contenu de la scène. Ensuite, c'est du relationnel, on explique ce que l'on veut faire. Mon but, ce n'était pas de faire une scène érotique dans le sens "séquence de cul". Il y a d'autres choses qui se tricotent, si je puis me permettre. Donc bien expliquer que c'est une scène avec de la nudité mais que ce ne sera pas une scène classique. Après, les comédiennes disent "oui" ou "non". Là, ce fut "oui" pour Elodie Bouleau et Maud Myers. Après, sur le tournage, on a essayé d'avoir tout le tact possible pour que ça se passe bien. Et il n'y a pas eu de problème. Même si ce n'est pas évident quand tout le monde se retrouve nu. Mais bon, là, elles étaient en culotte. Et puis avec deux corps qui doivent bouger en même temps, il y a des ratés. Notre maquilleuse, Iris Mirnezami, qui est aussi danseuse, les dirigeait. C'est vite devenu un numéro de chorégraphie. Donc, ça s'est bien passé.

Comment s'est fait le choix de Thomas Jouannet ?

On n'avait pas de référence physique pour ce personnage. On a vu avec le directeur de casting qui nous a fait des propositions, il nous a montré des photos. Il y avait Thomas Jouannet au milieu. On s'est arrêté tout de suite sur Thomas car c'est un excellent acteur que l'on aime beaucoup. On lui a envoyé le scénario en croisant les doigts. Il l'a lu et ça lui a plu. Il n'avait encore jamais joué de rôle comme ça. Il a donc accepté de nous rencontrer. On a discuté pour qu'il s'assure que nous étions sérieux. On s'est lancé et ça s'est très bien passé.

Pour ton troisième court-métrage, tu reprends une nouvelle fois Karin Shibata

On est une équipe. On se suit et tant que ça se passe bien, pourquoi changer ? C'est compliqué pour les comédiens car les profils des personnages ne correspondent pas forcément. Mais quand tout colle sans problème, pourquoi se relancer dans un casting ? Alors qu'on a une relation de confiance depuis longtemps, on a appris à travailler ensemble… C'est pareil pour le chef opérateur, pour l'ingé son… Tu vois, on parle du look du film. Le chef opérateur a un rôle très important. Moi, je n'arrive pas avec des story-boards à l'aquarelle qui sont pile poil. Ce sont eux qui font les images, c'est important que l'on soit sur la même longueur d'onde.

Tu as travaillé avec elle sur un quatrième projet… Tu peux nous le présenter ?

On peut appeler ça un court-métrage musical. Ce n'est pas vraiment un court. Ce projet, c'est une "commande" pour une exposition artistique dont le thème central est la spirale. L'expo héberge différentes techniques, peintures, sculptures… La directrice, qui est aussi artiste et à l'initiative du projet, voulait intégrer de la vidéo. Elle connaissait notre travail et elle nous a donc demandé de faire une vidéo d'art qui soit visible dans une exposition et au milieu d'autres œuvres. Comme c'est une exposition, les visiteurs vont regarder, vont passer à autres choses puis revenir… C'est assez différent d'un film classique en terme de structure. J'avais une idée que j'avais mise de côté et c'était justement l'occasion de la réaliser. On a pris notre équipe habituelle de manière très légère car nous n'avions pas besoin de beaucoup de monde. On a mis en scène Karin encore une fois dans des architectures urbains qu'elle taggue frénétiquement. On a construit les images autour de la musique d'un groupe qui s'appelle El Nino et qui sort un 4 titres. On leur a demandé le disque en pistes séparées et on a tout remixé.

Tu as une équipe qui est plutôt soudée. Lorsque vous commencez à faire des courts avec une approche professionnelle, c'est très sombre alors qu'auparavant vous faisiez des vidéos amusantes…

On aime faire des choses amusantes. On adore. On est super déconneur en fait ! Quand on voit nos courts-métrages, on doit sûrement penser que l'on est super glauque. Ce n'est pas du tout le cas. On a fait des choses comiques, avec aucune autre ambition que de faire rire avec des gags plutôt limites. On est la génération des Nuls. On faisait ça et on aimerait bien continuer. Mais le problème c'est que cela nécessite beaucoup de temps et c'est assez compliqué. Perso, je trouve que la comédie, c'est vachement difficile. C'est limite ingrat. A l'écriture, c'est génial. A la mise en scène, ça devient un peu compliqué. Quand tu écris un gag, il te fait marrer. Tu le testes sur ta compagne qui rigole et tu te dis que c'est pas mal. Tu le testes sur les copains et tout le monde est mort de rire. Là, c'est super de faire de la comédie. Et puis quand tu commences à répéter avec les comédiens, tu commences à tourner, une prise, deux prises… Ton gag qui te faisait tant rire, tu ne peux plus le voir ! Ca empire quand tu passes au montage et que tu finalises ton film. C'est horrible ! Plus rien ne te fait marrer, tu es dans la loose complète. Et puis quand tu le projettes, les gens se remettent à rire… Là, ça va mieux. Mais il y a un sas où faire le film devient très désagréable.

Tu parles souvent comme si tu faisais partie d'une équipe et c'est vrai que les personnes qui travaillent avec toi sont souvent les mêmes. Tu te vois donc comme un chef d'équipe ou comme un dictateur ?

C'est du travail d'équipe mais très cadré. Car il arrive par moment que tu sois obligé de reprendre le pouvoir. Trouver cet équilibre est difficile. C'est pour ça que lorsque l'on travaille avec les mêmes personnes. Parce qu'on sait que tout ira bien. Il ne faut pas se prendre pour un dictateur. On peut le faire mais ça n'ira jamais au delà de ton idée première. Par exemple, je suis monteur à la base. Je peux monter le film. Mais je ne peux pas cadrer ni faire la lumière. C'est un domaine où je n'aurais pas nécessairement les bonnes intuitions. Ma collaboration avec le chef opérateur est très importante car je ne peux pas prendre les décisions à sa place. Après, on ne peut pas non plus être ouvert à tout le monde et à tout. Parce que faire un film, c'est un chaos. Le temps passe vite et tout est un problème. Donc, il faut être assez discipliné. Il faut avancer et il y a pleins de corps de métiers différents. Et certains d'entre eux rentrent parfois en conflit. Si quelqu'un veut bien faire son métier, c'est au détriment de quelqu'un d'autre. Sur un tournage, tu fais donc aussi de l'arbitrage de manière à ce que tout le monde puisse travailler dans les meilleures conditions possibles même s'ils ne travailleront jamais dans de bonnes conditions. C'est difficile de rationaliser. Il y a des moments où on ouvre et des moments où on ferme un peu plus. C'est pour ça que le travail de préparation est très important aussi. Parce que plus on est clair sur ce que l'on veut faire et ce que l'on veut raconter, plus ce sera simple de laisser un peu de liberté au tournage. D'être ouvert à de nouvelles idées car puisqu'on maîtrise le noyau, tous les petits détails qui arrivent en plus ne vont pas nous en détourner. Moins on prépare et moins on maîtrise son sujet et plus on devient dictateur sur un tournage. Parce que forcément, avec le moindre petit truc qui change l'équation, on panique total ! C'est donc quelque chose qui s'équilibre au cas par cas.

Quelque chose m'a frappé. Ton premier court-métrage avait des effets spéciaux omniprésents, moins dans le second et encore moins dans YUKIKO. C'est une volonté de faire moins d'effets ?

Ca nous a un peu calmé sur le premier court-métrage avec quand même une post-production de deux ans ! En gros, on redessinait sur des visages, pour les déformer, image par image. Ca a été un truc de fou furieux parce que l'on a truqué l'équivalent de sept à huit minutes du film de cette façon. Et c'était ultra laborieux et ultra chiant ! Dans YUKIKO, il y a encore des effets numériques mais ce sont des effets invisibles. Par exemple, à la fin, il y a du sang qui coule sur les pavés. Au tournage, l'écoulement de sang générait de la mousse. Ce n'était pas possible, ça faisait bain moussant. Mais les plans étaient importants et on n'avait pas la possibilité de les retourner en corrigeant le problème. Dans ce cas là, on retouché les plans grâce aux effets spéciaux. Il doit y avoir quand même une vingtaine de plans numériques dans YUKIKO. Mais ils ne sont pas évident à remarquer.

Pourquoi est-ce que ta compagne a eu droit à son gros plan et pas moi ?

Quand on a tourné la scène dans l'amphi, vous avez tous eu des gros plans. Mais on a coupé les hommes au montage. Parce que le héros est un homme. Il couche avec ses étudiantes et il est poursuivi par une femme. On s'est donc dit que comme l'amphithéâtre est une zone un peu imaginaire, que ses étudiants ont connaissance de ce qui se passe et qu'ils le jugent, ça paraissait intéressant de ne montrer que des femmes en gros plan. Ca donne l'impression qu'il s'agit d'un homme sous les regard des femmes. C'est une thématique qui n'était pas forcément très présente au début. Au montage, c'est devenu un petit truc en plus.

Tu sais que ta réponse me pose un problème. Parce qu'au départ, je pose la question pour déconner et tu me files une réponse intelligente et ça m'oblige à la garder  !

Ben, écoutes, ça va devenir un jeu. Comme ça, les spectateurs vont devoir essayer de te trouver. Car on te voit, quand même !

Et, à part, ça, c'est quoi la suite ?

Alors, la suite… On va remonter le petit film qui est passé en expo. Ce ne sera pas prêt avant septembre 2010 et ce sera distribué directement sur le net. Sinon, avec mes chers producteurs, on travaille à un nouveau projet. Là, on est à un stade d'écriture. On a beaucoup de travail à ce niveau là. Ce sera du long. Ce sera très difficile à faire. Ca va être une vraie épreuve d'endurance aussi bien pour construire le projet que pour se donner les moyens et les opportunités pour le faire. Donc, on se lance dans l'aventure du long métrage à partir de maintenant...

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Christophe Lemonnier
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