1. Partie 1
Film pour le moins sympathique, SPLINTER a été généralement très bien accueilli dans la plupart des Festivals où il a pu être diffusé. En France, le film a été distribué directement en vidéo par CTV International au travers d'une édition DVD que nous avons déjà chroniqué. Mais nous avons eu l'opportunité de revenir sur ce film que nous apprécions vraiment en posant quelques questions à son réalisateur
DeVilDead : Avez-vous toujours voulu devenir réalisateur ?
Toby Wilkins : Je suis passionné de cinéma depuis l'enfance. Je savais que je voulais faire partie de cet univers et ai donc tout mis en oeuvre afin que cela arrive. Ceci m'a conduit à quitter l'Angleterre et mon foyer londonien pour m'installer à Los Angeles au milieu des années 90. J'ai pris un boulot qui me semblait se rapprocher le plus du monde du septième art. Vers 1999, j'ai commencé à réaliser des courts-métrages afin de décrocher, en 2002, ma première sélection au Festival de Sundance. J'ai appris sur le tas en tirant progressivement partie de mes erreurs jusqu'à pouvoir me considérer comme réalisateur à part entière.
Apparemment, vous n'avez fait aucune école de cinéma ? Comment
avez-vous donc appris la technique et de quelle manière en êtes-vous
venu à travailler dans le domaine des effets spéciaux aux Etats-Unis
?
En arrivant aux Etats-Unis, ma seule qualification était celle de designer graphique. Je me suis dès lors tourné vers la post-production, la création de génériques, de bandes-annonces ou encore de publicités. J'ai cumulé des emplois similaires pendant pas mal d'années en complétant mes connaissances par la pratique de la post-production, des effets spéciaux ainsi que des technologies numériques. A partir de ce moment, j'ai pu réaliser un premier court-métrage au sein duquel j'assumais naturellement plusieurs fonctions : tourner, monter, mixer le son et, bien évidemment, créer le générique ainsi que les effets visuels. Ce que je faisais de mieux, c'étaient les effets invisibles, c'est-à-dire ceux que les spectateurs ne voient pas ou auxquels ils ne font pas attention. Si cela intéresses vos lecteurs, ils ont la possibilité de découvrir certains de mes travaux sur mon site internet : http://tobywilkins.com
Remarqué par Sam Raimi, votre premier court-métrage vous a donné l'opportunité de travailler pour Ghost House Pictures. Pouvez-vous nous en dire plus concernant TALES OF THE GRUDGE et DEVIL'S TRADE ?
Oui, ce fut un grand plaisir de travailler avec Ghost House Pictures. TALES OF THE GRUDGE se compose de trois courts-métrages interconnectés et créés pour la promotion du film THE GRUDGE 2. Cette série de courts a été diffusée sur internet mais on peut également la visionner sur le DVD du film. Ces courts comportent en quelque sorte les germes de certaines idées importantes reprises dans THE GRUDGE 2. La série DEVIL'S TRADE constituait aussi un projet sympa. Il s'agit de sept courts qui ont été diffusés sur un service de vidéo à la demande spécialisé dans l'horreur aux Etats-Unis; FearNet. De surcroît, les oeuvres ont été distribuées gratuitement sur leur site internet. Ces deux projets ont bénéficié de budgets très limités mais ont été tous les deux de bonnes expériences.
Vous êtes le premier réalisateur a avoir prolongé l'univers
de Takashi
Schimizu avec TALES OF THE GRUDGE et, plus récemment, THE
GRUDGE 3. Avez-vous essayé d'adopter le style de votre prédécesseur
ou, au contraire, d'innover en fonction de votre sensibilité ? Peut-être
les deux ?
Nous avons travaillé très dur pour nous assurer que THE GRUDGE 3 s'intégrerait complétement à l'univers des autres opus américains de la franchise (THE GRUDGE). J'ai donc étudié avec attention les deux premiers métrages occidentaux réalisés par Takashi Shimizu. La majeure partie du film se déroule à Chicago dans les mêmes lieux que THE GRUDGE 2. Il était en effet très important de ressentir une véritable continuité par rapport à l'oeuvre précédente. Mais, bien sûr, il est impossible pour un artiste de faire un film sans l'imprégner de son propre style. C'est notamment le cas dans THE GRUDGE 3.
Après DEVIL'S TRADE, est-ce que Ghost House Projects vous a proposé de réaliser d'autres films ou courts qui ne se seraient pas concrétisés ?
Non. Tout est allé très vite. Un projet menant vers un autre pour déboucher directement sur le suivant. Je venais juste de terminer DEVIL'S TRADE lorsque j'ai eu l'opportunité de réaliser SPLINTER. Peu après, j'ai enchaîné sur THE GRUDGE 3 qui est entré en production juste au moment où je mettais la touche finale à SPLINTER. Les deux productions se sont un peu chevauchées. Ce fut une période trépidante et agitée mais les producteurs, de part et d'autres, ont été très compréhensifs et m'ont donné toute leur confiance.