Header Critique : AMAZONIA : L'ESCLAVE BLONDE (SCHIAVE BIANCHE : VIOLENZIA IN AMAZZONIA)

Critique du film et du DVD Zone 2
AMAZONIA : L'ESCLAVE BLONDE 1986

SCHIAVE BIANCHE : VIOLENZIA IN AMAZZONIA 

Comme beaucoup de réalisateurs transalpin, la carrière de Mario Gariazzo a été, en grande partie, ballottée au gré des gros succès du cinéma anglo-saxon. LA FUREUR D'UN FLIC arrive deux ans après L'INSPECTEUR HARRY, LA POSSEDEE (titre vidéo) une année après L'EXORCISTE, et on peut faire le même rapprochement entre LA QUATRIEME RENCONTRE et RENCONTRES DU TROISIEME TYPE. Après l'événement cinématographique qu'a constitué LA FORET D'EMERAUDE, filmé au Brésil par John Boorman, Gariazzo remet donc le couvert pour un film d'aventures exotiques se déroulant en Amérique du sud. Mais ici, les moyens ne sont pas les mêmes, et le rôle principale est tenu par Elvire Audrey, dont les états de service étaient alors modestes. Dans le cadre du cinéma populaire italien, ses seules apparitions importantes ont été CRIME AU CIMETIERE ETRUSQUE de Sergio Martino et IRONMASTER, LA GUERRE DU FER d'Umberto Lenzi.

Catherine Miles vit aujourd'hui bourgeoisement à Londres, où elle est mariée à une architecte. Qui pourrait croire, en la croisant, que, adolescente, elle a vécu une tragédie inouïe ? Alors qu'elle a toujours tenu à garder le silence, elle accepte enfin de parler de son aventure à un journaliste. L'ESCLAVE BLONDE nous relate donc l'histoire vraie de cette femme, qui, le jour de ses dix-huit ans, a vu ses deux parents assassinés par une tribu d'indiens d'Amazonie, lesquels l'ont ensuite enlevée et forcée à partager leur vie. Au terme de cette expérience, Catherine Miles en est arrivée à se demander si ceux qui se font passer pour des peuples "civilisés" ne sont pas les vrais barbares…

Au milieu des années quatre-vingts, la vague italienne des films de cannibales gore, qui avait culminé au début de la décennie avec CANNIBAL HOLOCAUST et CANNIBAL FEROX, semble avoir fait son temps. Alors que les sous-Conan et les sous-Mad Max se sont multipliés, l'aventure exotico-horrifique se raréfie, et cherche de nouveaux modèles : PRISONNIERES DE LA VALLEE DES DINOSAURES louche vers A LA POURSUITE DU DIAMANT VERT, par exemple. L'ESCLAVE BLONDE évoque, comme on l'a déjà dit, LA FORET D'EMERAUDE, dans lequel un jeune garçon occidental est kidnappé par une tribu d'indiens, qui l'adopte et l'élève. Ici, Catherine Miles est une adolescente blonde enlevée par les amazoniens avec lesquels des liens vont se créer. Toutefois, plutôt que de trop se rapprocher du film de Boorman, on choisit une vieille formule ayant déjà fait ses preuves, à savoir celle de l'occidental isolé qui doit partager, malgré lui, la vie d'une troupe de "primitifs" (AU PAYS DE L'EXORCISME de Lenzi, LE DERNIER MONDE CANNIBALE…).

Bien que parcourant un chemin bien balisé, L'ESCLAVE BLONDE progresse laborieusement. Les séquences d'horreur gore, relativement rares, sont mal amenées, et handicapées par des maquillages maladroits. Le rythme se fait languide, tandis qu'on se perd dans une ethnologie de bazar (observations de rituels initiatiques…), prétexte à accumuler un maximum de sévices et de détails croustillants. Le spectateur, qui a déjà vu tout cela dans d'autres œuvres moins maladroites, perd patience.

L'ESCLAVE BLONDE trouve ses marques à partir du moment où Catherine s'insère dans la vie de la tribu, et commence à vivre une romance contrariée avec Umukai, le beau guerrier. Dès lors, le film adopte un ton mêlant une grande candeur à la plus extrême roublardise (toutes les tentatives de nous faire croire que le récit se base sur une histoire vraie, le pompon allant aux images de la "vraie" Catherine, "enregistrée pendant sa captivité"). L'ESCLAVE BLONDE tourne alors à un mélange de film d'aventures et de roman-photo, sur fond de superbes paysages amazoniens. Assumé avec un premier degré imperturbable, ce cocktail aboutit à un résultat d'autant plus attachant que tout le travail de reconstitution de la vie des indiens recourt à une stylisation aussi artificielle que naïvement charmante.

Certes, il est facile d'énumérer les faiblesses de L'ESCLAVE BLONDE : emploi patent de stock-shots, répliques involontairement drôles, moyens limités (mais il semble bien que le tournage ait eu lieu dans une région raisonnablement tropical)… Pourtant, ce divertissement sans prétention s'avère plutôt réussi, voire émouvant dans la description de sa romance très "fleur bleue". Comment ne pas être ému par les larmes de Catherine Miles lorsque, dans le confort urbain de Londres, elle repense à son beau guerrier d'Amazonie, son premier et seul grand amour ?

L'ESCLAVE BLONDE, qui a eu droit, en son temps, à une sortie en salles en France, a déjà été publié en DVD en Europe, notamment par l'éditeur hollandais Italian Shock dans une édition déjà testée sur DeVil Dead. Il arrive en France dans la collection "Cannibales Anthologie" (même si le cannibalisme n'y tient qu'une part assez réduite) de Neo Publishing, sous un titre rallongé : AMAZONIA, L'ESCLAVE BLONDE.

Le film est proposé dans une très belle copie dans un format panoramique 1.77. On repère quelques saletés et rayures, tandis que les écarts de qualité et de granulation entre les plans (stock shots, problèmes de raccords lumières…) ne passent pas inaperçus (mais ce sont des défauts d'origine). A côté de cela, le résultat est vraiment superbe, avec notamment une gestion des couleurs et des lumières vraiment magnifique ainsi qu'une compression la plupart du temps indécelable, même dans certains plans très sombres. C'est du très beau travail, qui écrase sans problème le DVD hollandais (plein écran sans les caches du format panoramique, avec léger recadrage) dont l'image semblait aussi fade que surexposée.

Italian Shock
Neo Publishing

On note que la copie Italian Shock s'ouvrait sur un carton en anglais remerciant les autorités ayant permis la consultation des "archives" du "vrai procès" de Catherine Miles, carton aussi présenté au début des copies italiennes : la disparition de ce petit détail censé renforcer le "réalisme" de cette "histoire vraie" n'est pas une perte très grave, même si elle est légèrement regrettable. De plus, sur l'édition Neo, une séquence est en nuit américaine alors que le disque Italian Shock offrait une image en plein jour. Cette scène apparaît plus cohérente de nuit par rapport à la suite...

Italian Shock
Neo Publishing

La bande-son est proposée, en mono d'origine (codée sur deux canaux), ou bien en français, ou bien en anglais. Dans les deux cas, le résultat est honnête. Même si on remarque des petits craquements par endroits, l'ensemble reste toujours clair et compréhensible. Enfin, un sous-titrage français amovible complète cette édition totalement à même de satisfaire les francophones. On peut regretter l'absence de la piste sonore italienne…

La section suppléments est relativement limitée en ne proposant qu'une fiche technique et quelques filmographies. On peut tout de même se régaler d'un festin de bandes-annonces dédiées aux films de cannibales publiés chez Neo Publishing.

Bref, ce disque propose L'ESCLAVE BLONDE dans de très bonnes conditions, et rend ce film parfaitement accessible à tous les francophones. Son seul défaut (absence de la piste italienne) étant, pour le moment, partagé par toutes les éditions de ce film, il n'a pas de réelle concurrence.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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Un sympathique film d'aventures horrifico-exotico-romantique
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Pas de piste audio italienne
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L'édition vidéo
SCHIAVE BIANCHE : VIOLENZIA IN AMAZZONIA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Neo
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h26
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • Amazonia : L'Esclave Blonde
      • Cannibal Ferox
      • Le Dernier Monde Cannibale
      • Cannibalis : Au Pays de l'Exorcisme
      • Filmographies
      • Mario Gariazzo
      • Elvire Audray
      • Neal Berger
      • James Boyle
      • Jessica Bridges
      • Dick Campbell
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