Dans le compartiment voyageur d'un train, cinq hommes font la connaissance
du docteur Schreck. Il prétend pouvoir lire l'avenir grâce
à son jeu de tarots. Tout d'abord amusés, ils se prennent
tous au jeu et découvrent le funeste destin qui les attend
La Hammer Films reste la maison de production la plus connue dans le domaine du fantastique britannique. Un peu moins renommée, la Amicus n'en a pas moins produit un grand nombre de films qui partageaient assez souvent les mêmes acteurs et techniciens. C'était ainsi le cas de Peter Cushing ou Christopher Lee qui apparaissent justement dans LE TRAIN DES EPOUVANTES. Après le succès de ce film, très vite, la Amicus prend l'initiative de produire d'autres films à sketches. La plupart fort réussis et regroupant pléthore d'acteurs à la réputation déjà acquise (Vincent Price, John Carradine, Donald Pleasence, Ingrid Pitt ). Citons ASILUM, LE CAVEAU DE LA TERREUR, FRISSONS D'OUTRE-TOMBE, HISTOIRES D'OUTRE-TOMBE ou l'ultime film de la maison de production, LE CLUB DES MONSTRES. Milton Subotsky, l'un des deux fondateurs de la Amicus, signe d'ailleurs le scénario de pas mal des films du studio dont celui du TRAIN DES EPOUVANTES.
Toute première anthologie d'horreur produite par la Amicus, LE TRAIN DES EPOUVANTES met en scène cinq histoires reliées par une sixième dont la chute prévisible assez rapidement n'en reste pas moins savoureuse. Peter Cushing interprète le rôle du docteur Schreck qui raconte chacune des histoires. Autant dire que l'acteur fait partie de ceux qui apparaissent le moins sur la totalité du métrage, ce qui peut paraître assez étonnant puisque le film fait partie d'un coffret au nom de Peter Cushing.
Les deux premiers sketches sont des mises en bouche assez moyennes mais qui ont le mérite de donner essentiellement le ton dans le compartiment du train. C'est donc une histoire de loup-garou un peu expédiée et un segment narrant les mésaventures d'une famille face à une plante peu commode qui nous sont proposés. L'histoire de la plante étant assurément la plus faible mais elle nous permet surtout de découvrir Bernard Lee dans un rôle différent de celui qui aura fait sa célébrité, c'est à dire M, le patron de James Bond dans tous les films de la franchise jusqu'au décès de l'acteur.
Le troisième sketch
est déjà un peu plus enlevé avec son côté
musical affirmé. Un musicien copie la musique d'une divinité
vaudou pour connaître le succès. Ce qui provoquera des
mésaventures, certes peu horrifiques mais en tout cas très
sympathiques ! On notera que le personnage principal passe à
un moment près d'une affiche portant le nom du film mais aussi
en tant qu'acteur celui du docteur Schreck !
S'ensuit l'une des meilleures histoires du film où un critique
d'art (Christopher
Lee) ne supporte pas les humiliations répétées
d'un artiste d'avant-garde. Michael
Gough (CRIMES
AU MUSEE DES HORREURS) joue comme à son habitude avec
brio un peintre facétieux qui n'aurait peut être pas dû
pousser le bouchon trop loin. Un sketch tour à tour humoristique,
dans la partie qui égratigne le critique d'art, et horrifique
dès qu'une vengeance en appelle une autre bien plus insolite.
Le cinquième sketch met en avant un Donald Sutherland au tout début de sa carrière. Jeune docteur d'une petite ville aidé par un médecin plus âgé, il doit bien se rendre à l'évidence que sa femme n'est autre qu'une vampire. Encore une fois, l'horreur et l'humour se partagent le sketch surtout dans la chute tout aussi amusante que machiavélique.
Des quatre films du coffret, LE TRAIN DES EPOUVANTES arbore le transfert le plus réussi. Respectant le format cinéma d'origine 2.35 en 16/9, le rendu est très acceptable sans crier au génie. A noter que la copie utilisée provient d'Allemagne si l'on en juge par le titrage du film. Par contre, le générique de fin provient manifestement d'une autre source puisque dès qu'il commence, l'image perd une grande partie de sa définition pour afficher un résultat très imprécis voire flou !
Comme pour les autres films du coffret, nous avons droit ici à la version originale sous-titrée ou au doublage français. Les deux pistes sonores en mono d'origine s'en tirent plutôt bien surtout en ce qui concerne la version anglaise du film. Les sous-titrages français sont brûlés sur l'image et le disque double couche contient en réalité deux fois le film. Une version avec la piste sonore anglaise et les sous-titres appliqués sur l'image et une autre avec le doublage français, donc dénué de textes sur l'image.
Pas la trace d'un seul supplément en dehors du chapitrage. Mais peut-on considérer un chapitrage sur un DVD comme un bonus ou comme une option minimum du support ? Quoi qu'il en soit, l'éditeur n'essaie pas de vous le refiler comme une valeur ajoutée, ce que d'autres n'hésitent pas à faire ! Ici, si l'on doit considérer des suppléments, ce sont donc les trois autres disques contenant L'ILE DE LA TERREUR, LA CHAIR DU DIABLE et LE VAMPIRE A SOIF.
LA CHAIR DU DIABLE et LE TRAIN DES EPOUVANTES sont les deux films les plus réussis du coffret "Peter Cushing". On s'amusera à noter que les deux ont comme réalisateur Freddie Francis et que Christopher Lee partage l'affiche avec Peter Cushing. Au prix de ce coffret, s'il n'y avait eu dans la boîte que LE TRAIN DES EPOUVANTES nous aurions déjà été plutôt contents. Les trois autres films viennent augmenter le plaisir de son achat même si la qualité technique ou artistique n'est pas toujours au rendez-vous des autres films !