Header Critique : BARON VAMPIRE (BARON BLOOD)

Critique du film et du DVD Zone 2
BARON VAMPIRE 1972

BARON BLOOD 
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De visite auprès de son oncle, le descendant du Baron Otto Van Kleist essaye d'en savoir un peu plus sur la malédiction qui pèse sur celui qui terrorisait la région en son temps. Armé d'un vieux parchemin, il se met en tête d'aller invoquer l'âme de son lointain ancêtre en compagnie de la jolie étudiante qu'il vient à peine de rencontrer.

Après s'être perdus de vue depuis le tournage de QUANTE VOLTE… QUELLA NOTTE, un film érotique, Mario Bava retrouve le producteur Alfredo Leone pour la mise en chantier de nouveaux films dont GLI ORRORI DEL CASTELLO DI NORIMBERGA. Malgré son titre, le film n'a pas vraiment de rapport, en dehors de quelques points communs, avec LA VERGINE DI NORIMBERGA réalisé une dizaine d'années auparavant par Anthony Dawson (alias Antonio Margheriti) et plus connu en France sous son patronyme de LA VIERGE DE NUREMBERG. Au passage, le DVD de GLI ORRORI DEL CASTELLO DI NORIMBERGA arbore comme titre français un BARON VAMPIRE qui lui fut donné seulement lors de sa sortie très anecdotique dans quelques salles provinciales, quitte à semer la confusion. En effet, un autre film était déjà sorti en France auparavant avec LE BARON VAMPIRE comme titre (notez la subtilité du "LE" !). Le film de Mel Welles datant de la fin des années 60 quant à lui exploite d'ailleurs le thème du vampirisme, ce qui n'est pas du tout le cas du film de Mario Bava. Finalement, c'est le titre anglais qui se veut le plus proche de la réalité avec un BARON BLOOD que l'on pourrait traduire, comme dans le film, par le "Baron Sanguinaire".

BARON BLOOD n'est pas un film qui innove. Tout au plus, il s'amuse à transposer à notre époque une histoire où le gothisme baroque d'un château médiéval est le centre. C'est ainsi qu'aux détours d'un couloir trône fièrement un distributeur de Coca Cola ou que le nouveau propriétaire du château s'empresse d'installer un système sonore pour recréer les cris des suppliciés d'une chambre des tortures qu'il affectionne tout particulièrement. De petites notes amusantes qui participent au charme du film. Toujours dans cette même idée de placer côte à côte dans un même film les vieilles légendes et le progressisme contemporain, les personnages principaux ont bien du mal à avaler cette histoire de malédiction. D'ailleurs, Peter Van Kleist n'y croit pas vraiment lorsqu'il cherche à invoquer l'âme du Baron, un peu comme un ado qui s'amuserait à se faire peur et qui emmènerait au passage sa copine qu'il vient, ici, à peine de rencontrer. Même son oncle, un professeur à l'esprit cartésien, réfute cette idée tout comme le fera la police. Ce n'est que bien plus tard que les trois personnages principaux seront bien obligés de se rendre à l'évidence. Le tout n'est pas amené de façon très subtile mais permet de faire avaler la possibilité du surnaturel dans une époque contemporaine et donc crédibiliser le retour du baron sanguinaire auprès du spectateur ! Pas si bête même si les héros suspicieux à l'encontre du surnaturel étaient déjà légion au cinéma et dont on ne pourra s'empêcher de citer celui de l'excellent RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR.

Les couloirs sombres d'un vieux château, les sorcières et les tortures, Mario Bava connaît ! Et pour cause… Son tout premier film en tant que réalisateur n'est autre que LE MASQUE DU DEMON. Une œuvre impérissable et chaudement recommandée ! Le réalisateur italien se cite d'ailleurs lui-même dans BARON BLOOD avec la résurrection du baron ou alors le visage d'une victime trouée par une vierge de fer. Pas beaucoup de surprises à ce niveau-là mais l'homme connaît bien son affaire et, si le spectacle ne bénéficie pas d'un scénario mirobolant, il réussit tout de même à aligner un grand nombre de séquences mises en image avec un très grand soin (la poursuite nocturne, les jeux de lumière sur les visages…). Voilà qui est assez suffisant pour redorer le blason d'un BARON BLOOD qui ne devait sûrement être à la base qu'un film de commande.

Bloqué dans un fauteuil roulant, Joseph Cotten est celui qui réussit à s'imposer le mieux dans BARON BLOOD. Après être passé devant la caméra de Orson Welles (CITIZEN KANE et LA SPLENDEUR DES AMBERSONS, quand même !), il apparaîtra dans toutes sortes de films aux genres aussi variés que le drame, le western ou le polar sans oublier le cinéma fantastique. Dans le genre qui nous intéresse, il tourne pour Richard Fleischer (SOLEIL VERT), Irwin Allen (LA CITADELLE SOUS LA MER), Robert Fuest (L'ABOMINABLE DOCTEUR PHIBES) ou Sergio Martino (LE CONTINENT DES HOMMES POISSONS)... Sans complexe, il passe ainsi de productions Hollywoodiennes de renom, à la télévision ou au cinéma Bis européen jusqu'à tourner pour Ruggero Deodato, célèbre réalisateur de CANNIBAL HOLOCAUST, dans S.O.S. CONCORDE, film catastrophe qui a surtout comme qualité son casting généreux. Pour en revenir au fantastique, il fera sa dernière incursion dans le genre avec un rôle minuscule du SURVIVANT D'UN MONDE PARALLELE.

A ses côtés, Elke Sommer joue la touche féminine et sexy. BARON BLOOD ne sera pas sa seule collaboration avec Mario Bava puisque dès l'année suivante, il lui propose d'être le personnage central de LISA ET LE DIABLE. Autre actrice, c'est la sœur d'un certain Ivan Rassimov (AU PAYS DE L'EXORCISME…) qui interprète une médium qui nous vaut d'ailleurs une séquence de spiritisme très réussie visuellement.


Vous dire que l'image proposée sur ce DVD est exceptionnelle serait un mensonge. L'éditeur qui en est conscient nous prévient d'ailleurs avec un carton juste avant le film. Quelques défauts de pellicule font inévitablement leur apparition mais ce n'est pas ce qui dérange le plus. Image granuleuse à souhait passée dans un réducteur de bruit, le résultat délivre quelques passages peu réussis et surtout des mouvements rarement naturels sur presque l'intégralité du film ! Le rendu s'aggrave par un contraste assez étrange qui donne souvent l'impression de regarder une image un peu brûlée.

Vous avez le choix entre la version anglaise ou la version française. Dans les deux cas, il ne s'agit pas de versions originales puisque le film a été post-synchronisé après coup, ce qui est une pratique courante dans le cinéma italien de cette époque. A cet effet, il y a un passage dans la version française où la bande sonore prend de l'avance sur l'image sans que cela ne soit explicable (entre les chapitre 3 et 4). Ou un autre où se produit une sorte de décalage donnant l'impression qu'il manque une ligne dite par Joseph Cotten, ce qui est présent sur les deux pistes sonores (à environ [0'50'10]). D'un point de vue qualité, ce sont de toutes façons deux pistes mono. La version anglaise bénéficie d'une musique un peu en retrait alors que la version française est bien plus claire.

Pour les suppléments, vous aurez le droit à une petite galerie d'affiches suivie d'une autre où vous pourrez découvrir deux jaquettes vidéo. A la limite, il n'aurait pas été plus mal de mettre tout au même endroit, non ?

Les adeptes des tortures vont être heureux de découvrir des textes sur celles présentées ou évoquées dans le film. Un peu de patience car sur chacune d'elle, il faut attendre au moins une trentaine de seconde avant que le texte ne se mette à défiler et découvrir un petit texte replaçant la torture dans son contexte historique puis en citant quelques films la mettant en scène. Les plus impatients passeront donc à côté en pensant qu'il ne s'agit que de la reprise d'une séquence du film et rien d'autre !

Dans le genre bonus incongru, le court-métrage QUE FAIRE QUAND TOUT EST NOIR se pose là ! Si son titre est une question, je répondrais que lorsque tout est noir, on arrête son lecteur de DVD et cela nous évite de se taper les quelques minutes bavardes et dénuées d'intérêt de ce court. A la limite, nous sommes content de trouver des courts-métrages sur des éditions DVD mais dans le cas présent, celui-ci fait un peu tâche car il n'est ni dans le ton du film et loin d'être aussi joli esthétiquement parlant qu'un film de Mario Bava. Alors, que fout-il là ?

Histoire de faire la promotion du reste de la collection, le DVD contient des extraits de LISA ET LE DIABLE ainsi que de UNE HACHE POUR LA LUNE DE MIEL. Vous trouverez aussi des bandes-annonces mais pour une collection n'ayant rien à voir ! Enfin, des biographies bien écrites, quoique en bon pinailleur il est bon de remarquer que OPERAZIONE PAURA n'a rien d'un film d'espionnage, viennent compléter cette édition.

Très connu, BARON BLOOD est pourtant un film mineur dans la filmographie de Mario Bava. Ca ne lui retire en rien toutes les qualités plastiques que le réalisateur à su lui insuffler et à elles seules, il faut bien le dire, cela rend le film fort attractif. Mais l'image de ce DVD ne donne hélas pas toujours fière allure au BARON BLOOD.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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Qualité d'image peu convaincante
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L'édition vidéo
GLI ORRORI DEL CASTELLO DI NORIMBERGA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h37
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • La Panoplie du Baron
      (notes à propos de différentes tortures)
    • Galerie d'affiches et jaquettes vidéo
      • Bio/Filmographies
      • Mario Bava
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      • Massimo Girotti
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