Un couple de jeunes campeurs s'introduit dans une propriété privée pour se baigner dans ce qui ressemble à une piscine. A un détail près : le réservoir dans lequel ils mettent les pieds contient un banc de piranhas affamés. Ne donnant pas de signe de vie, une jeune femme spécialisée dans la recherche de personnes disparues est envoyée sur place.
Roger Corman ne laisse pas passer une occasion de faire du blé ! Quand Steven Spielberg travaille sur JURASSIC PARK, sa maison de production lance CARNOSAUR. Les barbares musclés sont à la mode, c'est l'opportunité de mettre sur le marché diverses aventures des temps anciens avec DEATHSTALKER ou BARBARIAN QUEEN. Vous vous doutez bien que lorsque ALIEN terrifie le public, c'est le bon moment de mettre en chantier des horreurs spatiales type LA GALAXIE DE LA TERREUR ou MUTANT. Pour revenir à Steven Spielberg, le succès des DENTS DE LA MER ne pouvait pas laisser insensible Roger Corman qui décèle tout de suite le filon. Comme pour toutes ses productions, l'équipe se contentera d'une somme dérisoire et de beaucoup de savoir faire. A l'arrivée, le film remporte un succès non négligeable et engendrera une suite réalisée par un débutant du nom de… James Cameron. L'idée pour cette dernière est tirée de la séquence où Paul Bartel, réalisateur entre autre de LA COURSE A LA MORT EN L'AN 2000, voit l'un des poissons lui sauter à la figure. Dans PIRANHAS 2 : LES TUEURS VOLANTS, ce sont donc toutes les bestioles carnivores qui seront dotées de la faculté de voler ou presque. Rigolo mais loin d'être aussi mordant que les piranhas mis en boîte par Joe Dante. A un tel point que Roger Corman en a produit un remake une vingtaine d'années plus tard sous le titre de… PIRANHA.
Aucune erreur, les scénaristes de PIRANHAS ont assuré puisque tous les ingrédients propres aux DENTS DE LA MER sont présents. La séquence d'ouverture se déroule de nuit et se solde par une dégustation rapide. Pas question d'envoyer trois héros à la pêche en pleine mer sur un vieux rafiot et, pourtant, ils réussissent l'exploit de placer sur l'eau et à la merci des poissons trois personnages plus ou moins proches des originaux ! Les points communs pour peu que l'on analyse les deux films sont légion et le plus évident reste l'attaque de plaisanciers alors que les autorités préfèrent ignorer les propos alarmistes des héros. Joe Dante va même jusqu'à faire un clin d'œil au film de Spielberg lors de la première apparition de Heather Menzies qui joue au jeu video JAWS(LES DENTS DE LA MER en anglais). Un démarquage sans complexes qui a, en plus, le talent de vous endormir sous ses allures moins correctes qu'à l'habitude. A cet effet, nous vous conseillons de jeter un œil à la critique de l'édition américaine.
En vedette, Bradford Dillman n'a jamais eu maille à partir avec des créatures aquatiques auparavant bien qu'il fut la tête d'affiches de films mettant en scène des colonies d'insectes. Avant tout LES INSECTES DE FEU de Jeannot Swarc mais aussi le catastrophique THE SWARM (L'INEVITABLE CATASTROPHE en français pour remplacer la traduction littérale jugée ridicule de L'ESSAIM). Il fait partie de ces seconds couteaux indispensables. Il se retrouve ainsi dans trois opus de la série des INSPECTEUR HARRY ou LES EVADES DE LA PLANETE DES SINGES. C'est aussi le cas de Kevin McCarthy devenu par la suite un acteur récurrent des films de Joe Dante tout comme Dick Miller qui apparaît ici en promoteur d'une base de loisirs aquatiques. Enfin, il est à noter que Barbara Steele, égérie du cinéma d'horreur depuis LE MASQUE DU DEMON, est aussi de la partie.
Le DVD américain n'avait pas de sous-titrage et encore moins de pistes françaises. Cette erreur est réparée avec le disque français puisque les deux options sont présentes. D'ailleurs, la piste originale anglaise en mono d'origine est un poil plus claire en ce qui concerne les dialogues que sur le disque américain. En dehors de cela, il faut déchanter pour tout le reste ou presque !
Avec son transfert anamorphique (16/9) au format cinéma respecté, il aurait été logique que le PIRANHAS français renvoie l'image de l'édition américaine aux oubliettes. Seulement, des spécifications théoriques ce n'est pas toujours prometteur. La preuve puisque le disque français souffre d'une image bien plus sombre et surtout n'est pas d'une définition extraordinaire. Le DVD américain arbore de son côté de couleurs plus pétantes, une meilleure luminosité et un contraste mieux dosé. La comparaison parle d'elle-même ! Le disque américain est plein cadre et révéle plus d'image en haut et en bas. Ces deux parties sont camouflées, comme lors des projections dans les salles de cinéma, sur le disque français mais laisse apparaître un tout petit peu plus d'image sur la gauche et la droite...
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La boîte américaine à l'origine du DVD de PIRANHAS appartient à Roger Corman et il est amusant de constater que c'est justement ce disque qui est, à l'arrivée, le moins avare ! Commentaire audio de Joe Dante, scènes loupées sur le tournage et autres bonus, que nous vous laissons découvrir sur la critique de Pierre-Yves Taczynski, peuplent un DVD pourtant vendu il n'y a pas si longtemps à moins de dix euros dans les FNAC ! Et l'édition française ? Juste une bande-annonce et basta !
Cette édition de PIRANHAS n'a pas que des défauts. En plus du sous-titrage en français ainsi que du doublage dans notre langue, ce disque est vendu sous la barre des quinze euros. Difficile de ne pas craquer malgré une image moyenne, si on la compare avec l'autre DVD existant, et un manque cruel de suppléments !
