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Critique du film
LAKE PLACID 1999

 

Une jeune paléontologue se rend sur le site de Black Lake. Un animal sous-marin a dévoré un plongeur et il s'agirait d'un gigantesque crocodile...

LAKE PLACID est un film de Steve Miner, honnête réalisateur de petites productions américaines. Nous lui devons ainsi LE TUEUR DU VENDREDI (le meilleur film de la série des VENDREDI 13), le réussi HOUSE ou encore FOREVER YOUNG, intéressante histoire d'amour fantastique avec Mel Gibson.

Le scénario de LAKE PLACID est écrit par David E. Kelley, surtout connu en tant que  créateur du feuilleton télévisée «ALLY MCBEAL», alors très populaire. Authentique Série B, LAKE PLACID est cependant produit par le grand studio 20th Century Fox. Il bénéficie de moyens corrects et d'acteurs connus. Les rôles principaux sont tenus par Bill Pullman (L'EMPRISE DES TÉNÈBRES, LOST HIGHWAY) et Bridget Fonda (LA RÉSURRECTION DE FRANKENSTEIN, JACKIE BROWN). Les effets spéciaux donnant vie au gigantesque crocodile sont réalisés par l'équipe aguerrie de Stan Winston (ALIENS, JURASSIC PARK).

LAKE PLACID s'inscrit dans la prolifique famille des films de monstres produits par Hollywood suite aux sorties de JURASSIC PARK et du GODZILLA de Roland Emmerich. Et surtout suite au succès d'ANACONDA de Luis Llosa, sorti en 1997, qui marque une démocratisation des effets spéciaux numériques. Ceux-ci deviennent alors réellement abordables pour des films à moyens ou petit budgets.

La mode des animaux tueurs fait donc son retour. Nous assistons à un déferlement de requins (PEUR BLEUE de Renny Harlin), d'araignées (SPIDERS de Gary Jones), de lézards (KOMODO de Michael Lantieri), de chauves-souris (BATS, LA NUIT DES CHAUVES SOURIS de Louis Morneau)...

Ces œuvres, rarement imaginatives, reprennent des schémas mis en place par la science-fiction américaine des années cinquante (TARANTULA, DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE). Et surtout par les films catastrophes des années soixante-dix (LES DENTS DE LA MER, PIRANHAS). Dans cette vague, nous avions déjà vu de redoutables crocodiliens carnivores (avec L'INCROYABLE ALLIGATOR de Lewis Teague et son cousin italien ALLIGATOR de Sergio Martino).

Dans LAKE PLACID, nous apprécions les personnages, vivants et bien interprétés par une troupe de comédiens talentueux. Leurs relations donnent lieu à des scènes amusantes et remarquablement écrites. La réalisation de Steve Miner est une combinaison habile d'efficacité, de maîtrise et de discrétion. Enfin, les effets spéciaux de Stan Winston sont dans l'ensemble très réussis, même si certains mouvements du monstre sont parfois cartoonesques.

Mais LAKE PLACID souffre dans ses scènes d'action d'un manque d'originalité. Steve Miner reprend la stratégie établie par Steven Spielberg pour LES DENTS DE LA MER en ne nous relevant pas l'aspect du crocodile avant le milieu du métrage. Il nous propose quelques plans Gore et en use de nombreuses visions subjectives sous-marines, passant sous les nageurs imprudents ou malchanceux. Tout cela a un air de déjà-vu. Les interventions mordantes du crocodile sont trop rares et ont du mal à convaincre.

LAKE PLACID remplit pourtant son contrat en divertissant avec humour le spectateur et ce sans jamais l'ennuyer. Nous apprécions encore la splendeur du site naturel, remarquablement mis en valeur par Steve Miner.

LAKE PLACID rencontre pourtant un accueil public tiède. Il est suivi rapidement par un petit imitateur : CROCODILE, destiné au marché de la vidéo et réalisé par un Tobe Hooper à la carrière déclinante.

En effet, comme les effets numériques deviennent de plus en plus abordables, les productions mettant en scène des animaux tueurs en pixels se multiplient. Peu importe s'ils ne s'adressent qu'à un public limité, celui-ci répond toujours inexplicablement présent et entretient durant des décennies leur présence sur les marchés du DVD, de la VOD ou des chaînes câblées spécialisées - comme l'américaine Syfy Channel.

Ainsi, malgré son succès moyen, LAKE PLACID connaît pas moins de cinq suites sorties à partir de 2007, date de LAKE PLACID 2. Toutes sont destinées au seul marché du petit écran.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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