Suite au triomphe de SCREAM, sorti aux USA dans les tous derniers jours de 1996, le Slasher fait son grand retour. Précédant de peu l'inévitable SCREAM 2, SOUVIENS-TOI... L'ÉTÉ DERNIER de 1997, basé sur un scénario de Kevin Williamson comme SCREAM, est un succès.
En 1998, le mouvement s'accélère. Reviennent ainsi des personnages classiques du Slasher, en particulier Michael Myers et Laurie Strode/Jamie Lee Curtis dans HALLOWEEN, 20 ANS APRÈS, qui marque le retour aux affaires du réalisateur Steve Miner (LE TUEUR DU VENDREDI et MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS, respectivement second et troisième volet des VENDREDI 13). Ce nouveau film de la saga HALLOWEEN, sorti trois ans après le confus HALLOWEEN 6, s'avère hélas insipide.
Chucky, la poupée qui tue, fait aussi son come-back, sept ans après un CHUCKY 3 vite oublié, pour le très réussi LA FIANCÉE DE CHUCKY de Ronny Yu. Mariant le Gore et la comédie noire pour un résultat mordant, il est bien éloigné des films pour adolescents comme SCREAM ou SOUVIENS-TOI... L'ÉTÉ DERNIER.
Toujours en 1998, la Major Columbia s'empresse de sortir un SOUVIENS-TOI... L'ÉTÉ DERNIER 2. Columbia, fort du succès du premier SOUVIENS-TOI... L'ÉTÉ DERNIER, lance aussi un autre Slasher avec URBAN LEGEND, reprenant une formule très semblable. Il s'agit du premier film de Jamie Blanks, jeune réalisateur australien passionné de John Carpenter et ayant auparavant travaillé sur des vidéos musicales, notamment pour le groupe INXS.
URBAN LEGEND surfe sans complexe sur la vague du Néo-Slasher lancé par SCREAM en 1996. Son casting est composé en grande part de jeunes acteurs issus de la télévision américaine, appelés pour certains à devenir populaires. Nous trouvons ainsi Jared Leto, que révélera vraiment REQUIEM FOR A DREAM en 2000 et qui sera oscarisé en 2013 pour son rôle dans DALLAS BUYERS CLUB. Nous trouvons aussi Tara Reid, qui deviendra une vedette des comédies adolescentes grâce au succès d'AMERICAN PIE en 2000.
Parmi ces visages juvéniles, nous reconnaissons des visages qui ont déjà marqué le cinéma fantastiques en tant qu'acteurs enfants, comme Alicia Witt (sœur de Paul Atréides dans le DUNE de David Lynch) ou Danielle Harris (petite vedette de HALLOWEEN 4 et HALLOWEEN 5, LA REVANCHE DE MICHAEL MYERS).
Nous retrouvons aussi des vétérans marquants du genre, en particulier Robert Englund (Freddy depuis LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven en 1985) ici en professeur de folklore urbain, Brad Dourif (la voix de Chucky depuis JEU D'ENFANT) en pompiste bègue ou le canadien John Neville (SHERLOCK HOLMES CONTRE JACK L'ÉVENTREUR).
Dans une université américaine, des étudiants suivent le cours du professeur Wexler consacré aux légendes urbaines. Ces rumeurs qui circulent, que tout le monde croit vraies et qui sont en fait des inventions... Pourtant, sur le campus, des meurtres commencent à être commis : ils ont la particularité de reconstituer ces légendes urbaines...
Il ne faut pas s'attendre à des miracles avec URBAN LEGEND. La réalisation est impersonnelle et malgré de nombreux mouvements de grue, fait penser à un téléfilm. Jamie Blanks est incapable de créer une atmosphère. Il semble croire que filmer des scènes dans une nuit d'orage suffit à les rendre angoissantes. Ce n'est malheureusement pas le cas ici.
Les personnages sont caricaturaux. Le portrait de la voisine de chambre Gothique, dépressive et obsédée sexuelle, va très loin dans la bêtise et le réactionnaire. Ou alors les protagonistes sont insipides et antipathiques. L'interprétation est lamentable, le dernier quart d'heure étant à ce titre un désastre. Jamie Blanks cherche à nous faire sursauter en utilisant les effets et les rebondissements les plus éculés. Au moins quatre personnes portent le même manteau que le tueur dans l'université ! Les meurtres, bien que relativement originaux, sont filmés avec un manque de nervosité consternant.
Malgré tous ces défauts, URBAN LEGEND se laisse regarder sans trop d'ennui et rencontre un succès satisfaisant. Dans la foulée, Columbia s'empresse de produire un URBAN LEGEND 2 : COUP DE GRÂCE qui sort en 2000 - encore plus médiocre que son prédécesseur ! Le public ne suit plus et la vague du Néo-Slasher s'essouffle déjà. Elle se voit tournée en dérision la même année avec la parodie SCARY MOVIE. La saga URBAN LEGEND se conclura en 2005, en plein succès du support DVD, avec URBAN LEGENDS : BLOODY MARY, destiné au seul marché de la vidéo.