Header Critique : MANIAC COP

Critique du film et du Blu-ray Zone B
MANIAC COP 1988

 

Une vague de meurtres débute à New York. Les témoins de ces assassinats décrivent un tueur en uniforme de policier. Si les autorités ont du mal à y croire, un vent de paranoïa s'empare de la ville. C'est dans ce contexte que l'inspecteur Frank McCrae prend en main l'enquête...

MANIAC COP et son réalisateur, William Lustig, sont issus d'une époque où il était encore possible de réaliser des films d'exploitation sur pellicule puis de les distribuer en salle. Plus de vingt cinq ans après, l'industrie cinématographique a profondément changé que ce soit dans le domaine de la production ou de la distribution. Amoureux du cinéma d'horreur, William Lustig n'hésitait jamais, durant les années 80 et en compagnie de son ami Joe Spinell, à se rendre sur la 42ème rue pour découvrir sur grand écran ce que l'on nomme aujourd'hui les films Bis. Cette fameuse 42ème rue, c'était un peu comme une artère où des salles doubles-programmes du type Le Brady et le Hollywood Boulevard auraient côtoyé des cinémas diffusant des films pornographiques dans l'ambiance d'un Pigalle depuis longtemps oublié. Tout cela a disparu ! Les cinémas ont fermé et ont été remplacés par les magnétoscopes, les lecteurs de Laserdisc, DVD et Blu-ray. Les films ne sont plus tournés sur pellicule, ils sont tournés, post-produits et distribués entièrement en numérique. Du coup, il n'a jamais été aussi facile de faire des films et de les diffuser largement d'un point de vue technique. Et, paradoxalement, la qualité baisse. Les vrais artisans du cinéma ont bien du mal à tourner et ce même s'ils ont déjà de nombreuses oeuvres forts rentables dans leur filmographie. La plupart se sont tournés vers la télévision, le parcours était pourtant généralement inverse quelques décennies en arrière. William Lustig, lui, a toujours l'envie de faire du cinéma mais en attendant une opportunité satisfaisante, il oeuvre à la redécouverte d'un cinéma révolu. Il a ainsi travaillé sur la remasterisation d'anciens films avant de se lancer dans la gestion de droits cinématographiques et de production de suppléments pour les DVD. Cela fait maintenant une bonne dizaine d'années qu'il édite lui-même en Blu-ray et DVD les films d'exploitation qu'il a pu voir dans les salles, en les soignant du mieux qu'il le peut, sans les dénaturer !

MANIAC, VIGILANTE ou MANIAC COP, les meilleurs films de William Lustig, sont donc le fruit d'un cinéma véritablement indépendant, fait avec l'amour de ce type de films. Aujourd'hui, il serait difficile de les refaire tels quels. S'il est question de réaliser un remake de MANIAC COP depuis quelques années, il ne ressemblera certainement pas à cette première version qui tient encore aujourd'hui parfaitement la route dans son genre. La patine cinéma héritée de la pellicule, la brochette de comédiens, la musique de Jay Chattaway et bien évidemment l'écriture efficace de Larry Cohen semblent irremplaçables. Pourtant, MANIAC COP ne trouve ses origines que de manière fortuite. Fruit d'un brainstorming entre Larry Cohen et William Lustig pour une éventuelle suite de MANIAC, le scénariste lâche le titre MANIAC COP. Sur la seule base de ce nom, et sans scénario, on approche quelques comédiens et on filme le défilé des policiers pour la St Patrick, avec l'aide d'un certain Sam Raimi (qui apparaît le temps de quelques secondes). Quelque part, cette genèse n'est pas sans rappeler celle de VENDREDI 13 et cela n'a peut être rien d'une coïncidence puisque MANIAC COP se rattache complètement au genre Slasher. Tout du moins dans sa première partie où l'on suit les agressions brutales et parfaitement mises en scène d'un tueur monolithique. Le Slasher avait déjà eu droit à son soldat, son mineur, ses clowns... Il intègre à présent les rangs de la police ! L'idée semble simple mais il fallait y penser. C'est l'une des marques de fabrique de Larry Cohen, détourner le quotidien et mixer les genres pour obtenir un sujet attirant et surprenant ! MANIAC COP ne déroge pas à cette règle et mélange l'horreur, le film policier et l'action. Dans la dernière partie du film, on retrouve le goût de ces courses-poursuites d'antan relativement réalistes et avec de véritables cascades dénuées d'images de synthèse... Du vrai bon cinéma à l'ancienne, simple et efficace ! A ne pas manquer, donc !

En intégrant MANIAC COP dans sa première salve de titres pour sa «Midnight Collection», Carlotta fait mouche ! Mais beaucoup moins en proposant le film sans aucun supplément. Même l'édition DVD précédente, pourtant très discutable, proposait une longue interview. Ici, rien ou presque ! Peut-être pour nous rappeler l'époque de la VHS où les suppléments n'existaient quasiment jamais. Mais en 2016, il y a de quoi tiquer car MANIAC COP bénéficie de nombreux suppléments depuis le temps du Laserdisc aux Etats-Unis. Les éditions DVD et Blu-ray successives dans les autres pays ont étoffé la partie informative sur le film. L'éditeur aurait pu, au moins, proposer les bandes-annonces des autres titres de la collection. Même pas ! Il faudra donc se contenter de celle de MANIAC COP.

Du point de vue de l'image et du son, comparer le précédent DVD français et cette nouvelle édition en Blu-ray de MANIAC COP n'a pas de sens puisque c'est le jour et la nuit. C'est le même film mais la qualité n'a strictement rien à voir. Le Blu-ray édité par Carlotta propose une image en haute définition qui explose littéralement le vieux transfert 4/3 d'Edito. Le précédent DVD ne respectait pas le cadrage original, découvrant largement le haut et le bas de l'image, anéantissant au passage la vision du film tel qu'on avait pu le voir dans les salles. Le Blu-ray propose le cadrage cinéma avec un souci du détail et une stabilité de l'image qui laisse pantois pour ce film en particulier !

Pour le son, Carlotta ne reprend pas le mixage 5.1 du doublage français qui avait été bricolé par Edito. L'éditeur nous la joue «roots» et ne propose qu'une piste en mono d'origine pour le doublage français d'époque. En ce qui concerne la version originale sous-titrée, Carlotta propose le choix entre un mixage 5.1 et la piste d'origine en Stéréo. En réalité, il s'agit d'une piste en «Ultra-Stéréo», le film ayant été mixé ainsi à l'origine. Pour simplifier, il s'agit d'une version concurrente, et moins onéreuse, du Dolby Stéréo Surround permettant de décoder un canal central ainsi qu'un autre d'ambiance à partir de deux canaux stéréo. Trêve de technique, cette piste devrait ravir les puristes ! Surtout que la seconde piste audio en version originale est émaillée d'un petit défaut. En effet, le mixage 5.1 est plutôt agréable mais durant quelques minutes il est légèrement décalé par rapport à l'image. Cela survient lors de l'arrivée à la prison jusqu'au flash-back du médecin. Un souci assez curieux mais néanmoins réel ! Une fois prévenu, il suffit d'opter plutôt pour la piste stéréo que l'on peut donc décoder avec un processeur surround, en standard dans la plupart des amplis audio/vidéo.

L'avantage du Blu-ray de MANIAC COP, ce n'est certainement pas ce qu'il apporte en plus du film. En fait, c'est avant tout son prix de vente, fixé aux alentours d'une quinzaine d'euros, la qualité de l'image et la possibilité de voir le film avec des options francophones. Le doublage français, bien sûr, mais aussi des sous-titrages dans notre langue. Car si MANIAC COP 2 et MANIAC COP 3 sont disponibles aux Etats-Unis en Blu-ray avec sous-titrage français, le premier MANIAC COP ne dispose d'aucune option de ce type en dehors de la France ! Cela permet donc de redécouvrir le film avec une excellente image mais aussi de partager MANIAC COP plus librement avec son entourage, souvent réfractaire à l'absence de doublage ou de sous-titrage.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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Du cinéma à l'ancienne, simple et efficace !
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Pas de véritable supplément
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L'édition vidéo
MANIAC COP Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Carlotta
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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