Header Critique : STAGEFRIGHT (BLOODY BIRD)

Critique du film et du Blu-ray Zone A
STAGEFRIGHT 1987

BLOODY BIRD 

Pendant les répétitions d'une comédie musicale, une jeune femme de l'équipe est assassinée par un tueur qui vient de s'évader d'un institut psychiatrique. Plutôt que faire une pause, le metteur en scène du spectacle décide de tirer profit de cette publicité malheureuse pour s'enfermer avec ses comédiens pour travailler d'arrache-pied. Mais le tueur rôde encore…

En 1987, si des réalisateurs confirmés sont primés au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz, David Lynch pour BLUE VELVET et David Cronenberg pour LA MOUCHE, un jeune cinéaste sort du lot avec son tout premier long-métrage de fiction en tant que réalisateur ! Michele Soavi n'est pas pour autant un débutant dans le monde du cinéma puisqu'il a déjà traîné sur de nombreux tournages en Italie, travaillant entre autres pour Dario Argento ou Joe D'Amato. C'est d'ailleurs grâce à ce dernier que Michele Soavi a l'opportunité de mettre en boîte son premier film. La maison de production de Joe D'Amato, Filmirage, confie un tout petit budget au cinéaste pour mettre en image un scénario très basique de George Eastman (Luigi Montefiori). Les qualités de BLOODY BIRD, on ne les trouve pas vraiment dans le canevas très linéaire de son intrigue, pas plus que dans l'interprétation... C'est bel et bien la mise en scène qui fait de ce petit métrage une œuvre surprenante et a donc raflé le prix de la «Section Peur» à Avoriaz cette année là !

Au milieu des années 80, la vague de Giallo italien est déjà franchement retombée. Et le Slasher à l'américaine commence lui aussi à s'essouffler sérieusement. Pourtant, BLOODY BIRD est un film qui se place à la croisée de ces deux influences cinématographiques. L'intrigue est très linéaire et se résume assez simplement par l'évasion d'un psychopathe qui fait un carnage autour et dans un théâtre. Les raisons de ses actes resteront très floues mais, après tout, il était interné dans un asile psychiatrique tout comme le tueur du HALLOWEEN de John Carpenter. L'unité de temps est d'ailleurs assez semblable puisque la majeure partie de l'action du film se déroule durant une seule nuit. Mais si BLOODY BIRD se montre direct dans son approche de l'intrigue, Michele Soavi apporte un grand soin esthétique à son film. En cela, il se rapproche très nettement du Giallo. Ainsi, le réalisateur joue beaucoup avec les faux-semblants et les points de vue et ce dès les premières minutes du film. Dans BLOODY BIRD, le tueur se substitue ainsi au comédien mais aussi au metteur en scène pour réaliser son propre spectacle morbide dont il est l'architecte et l'acteur. Le concept plutôt malin est ici poussé à l'extrême lors de deux des plus mémorables séquences du film. Le voyeurisme et le fétichisme cher au Giallo sont aussi très présents dans BLOODY BIRD. Si Mario Bava avait anticipé le Slasher avec un Giallo brutal, LA BAIE SANGLANTE, une quinzaine d'année plus tard, Michele Soavi opère donc le chemin inverse en apportant esthétisme et finesse dans un jeu de massacre primaire !

En DVD, BLOODY BIRD est sorti en 2006 chez Néo Publishing. Huit ans plus tard, il est temps de passer à la vitesse supérieure avec une édition Blu-ray. Et si nous ne parlons pas ici d'une édition française, elle a tout de même quasiment que des avantages. En effet, le Blu-ray américain édité par Blue Underground propose le film dans sa version anglaise, adoubée par Michele Soavi, avec des sous-titrages français ! De plus, le disque n'est pas protégé par un codage régional et il est donc possible de l'utiliser sur n'importe quel lecteur Blu-ray en France. Seul bémol, les sous-titrages sont absents des suppléments et le doublage français n'apparaît pas ici. Cependant, il est bon de garder à l'esprit qu'il est difficile de voir cela comme un défaut puisque, à l'origine, cette édition est destinée au marché nord-américain.

Encore une fois avec Blue Underground, l'image nous est proposé avec un transfert en haute définition de très belle tenue. On redécouvre le film avec une image détaillée et colorée. Le travail de Michele Soavi est restitué à la perfection, il n'y a qu'à revoir la courte scène de l'aquarium avec l'infirmière pour s'en assurer. Comme déjà dit auparavant, le disque ne propose que de l'anglais pour les pistes audio. On pourra choisir entre la version originale en stéréo surround ou bien avec un nouveau mixage en DTS HD Master Audio 5.1. Ce dernier n'est pas des plus spectaculaires mais accomplit sa tâche très correctement !

En attaquant les suppléments, une impression de déjà-vu se fait sentir. Et pour cause puisque la plupart des interviews étaient déjà utilisées sur le DVD français paru en 2006. Mais elles sont proposées de façon différente. Là où les interviews de Michele Soavi, Luigi Montefiori et Giovanni Lombardo Radice se croisaient dans un documentaire d'une cinquantaine de minutes, nous les retrouvons ici de manière séparée. Et si les suppléments n'ont pas de sous-titrage français, il est bon de rappeler que Giovanni Lombardo Radice s'exprime dans cette interview dans notre langue ! Enfin, on peut aussi voir une interview du comédien David Brandon mais aussi du compositeur de la musique, Simon Boswell, ainsi que du maquilleur Pietro Tenoglio. Voilà de quoi rendre cette édition Blu-ray franchement fournie surtout que l'on peut encore consulter la bande-annonce et une galerie de photos !

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Un habile mélange entre le giallo et le slasher
Une belle édition en haute définition !
On n'aime pas
Film par moment inégal
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Autres critiques
L'édition vidéo
DELIRIA Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Blue Underground
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.85 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
English DTS Master Audio Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • Theatre Of Delirium, interview de Michele Soavi
    • Head Of The Company, interview de David Brandon
    • Blood On The Stage Floor, interview de Giovanni Lombardo Radice
    • The Sound Of Aquarius, interview de Simon Boswell
    • The Owl Murders, interview de Pietro Tenoglio
    • Bande-annonce
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