Header Critique : HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER (HENRY, PORTRAIT OF A SERIAL KILLER)

Critique du film et du DVD Zone 2
HENRY, PORTRAIT D’UN SERIAL KILLER 1986

HENRY, PORTRAIT OF A SERIAL KILLER 

Laissant derrière lui des cadavres en déambulant sur les routes des Etats-Unis, Henry s'accorde une halte. Pendant quelques temps, il s'installe dans l'appartement d'Otis, ancien taulard qui arrondit ses fins de mois de pompiste en dealant de l'herbe aux étudiants. La routine des deux hommes va être chamboulée par l'arrivée de Becky, la nièce d'Otis…

Le tout premier essai cinématographique de John McNaughton s'impose comme l'un des meilleurs métrages à propos de tueurs en série. Tourné en 16mm, au milieu des années 80 et avec un tout petit budget, HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER tente de nous faire partager l'existence assez banale d'un duo de tueurs. Minimaliste et sans outrance, le métrage se rapproche ainsi de films comme LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL, lui aussi inspiré de faits réels. HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER n'est donc pas des plus explicites en matière de violence en dehors de quelques images chocs. L'horreur du film de John McNaughton n'est donc clairement pas dans le sang qui coule et les découpages gores. HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER n'en reste pas moins un film d'horreur qui se situe plus dans un registre psychologique que dans sa représentation purement graphique.

Si HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER fait directement référence aux véritables Henry Lee Lucas et Otis Toole, le métrage n'est en rien une représentation factuelle de la réalité. John McNaughton et Richard Fire réinventent l'histoire pour mieux nous présenter ses personnages. L'intrigue nous dépeint ainsi l'initiation aux meurtres en série d'un exécrable Otis par l'inquiétant Henry. Un apprentissage qui donne au film une véritable progression mais qui donne aussi l'occasion d'exposer la personnalité complexe d'Henry, tueur en série qui a tout de même sa propre morale et son propre code de conduite. On le découvrira tout au long du film avec, entre les deux hommes, une jeune femme tout aussi paumée qu'eux dans leur univers sordide. C'est ce qui donne toute sa force au film, tout en lui conférant un aspect réaliste assez effroyable !

Après avoir eu quelques soucis pour distribuer HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER, le métrage restera bloqué durant quatre ans, John McNaughton va continuera sa carrière de cinéastes en réalisant des films très variés qui s'éloignent considérablement de l'univers de son premier long-métrage. Il va ainsi mettre en scène un amusant BORROWER avec son extra-terrestre arracheur de têtes, le film de gangster MAD DOG & GLORY produit par Martin Scorsese ou encore le thriller SEX CRIMES.

Nous avions déjà chroniqué HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER au moment de sa première sortie française en DVD. Déjà en 2002, le film était proposé dans une belle édition sur deux disques. Douze ans plus tard, Filmedia réédite le film et s'il y a toujours deux DVD, le contenu s'avère assez différent. Pour commencer, l'éditeur propose de voir le film grâce à un transfert en haute définition. Toutefois, il ne nous sera pas donné la chance de le découvrir dans toute sa dimension puisque Filmedia ne commercialise pas le film en Blu-ray. Il faudra donc se contenter d'un double DVD qui se montre meilleur que l'édition précédente, au moins en ce qui concerne la compression. Mais il ne faut pas s'attendre à un miracle, le métrage ayant été tourné en 16mm à l'origine et avec peu de moyens, l'image reste assez brute de décoffrage. Il en va de même pour les deux pistes sonores, chacune étant codée sur deux canaux. On ne saurait trop vous conseiller de regarder le film en version originale sous-titrée mais vous pouvez tout de même opter pour le doublage français !

Les gros changements avec l'édition DVD parue en 2002 se situe dans les suppléments. Toutefois, une partie d'entre eux est reprise directement de l'édition DVD précédente. On retrouve l'interview d'une trentaine de minutes du réalisateur ainsi que l'intervention de Stéphane Bourgoin à propos des tueurs en série ainsi que quelques minutes d'interviews du véritable Otis Toole. On retrouve aussi les biographies et filmographies qui n'ont pas été mise à jour. Gênant puisqu'une douzaine d'années s'est écoulée mais aussi et surtout parce que la filmographie de Michael Rooker était plutôt optimiste en 2002 avec la mention de L'AVENTURIER de Christophe Gans. Cette adaptation de Bob Morane n'ayant jamais été concrétisée à l'arrivée, cela fait un peu tâche en 2014 !

Enfin, le documentaire d'une cinquantaine de minutes, «Profession Profiler», a disparu. Mais il est remplacé par un documentaire réalisé en 2005 par Blue Underground pour le compte de MPI. Ce documentaire rassemble une bonne partie des personnes ayant travaillée sur HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER. Evidemment, il se montre redondant avec l'interview de John McNaughton mais ce documentaire est beaucoup plus attrayant dans sa forme. Il est même carrément exemplaire ! En plus de donner la parole au réalisateur, scénariste, producteurs et comédiens, il offre des images inédites que ce soit des documentaires de John McNaughton mais aussi de HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER. Il permet ainsi de découvrir des scènes coupées assez inattendues. La cinquantaine de minutes de ce documentaire devient ainsi le compagnon incontournable du film !

Le documentaire est si bien fait qu'il fait un peu de l'ombre au reste des suppléments. Par exemple, la partie consacrée à la version censurée anglaise n'a que bien peu d'intérêt. De même, la conversation entre John McNaughton et un critique britannique n'apporte pas grand chose de vraiment pertinent. Au moins, on peut aussi voir une partie du story-board original sonorisé par la musique du film. Pour ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur la véritable histoire d'Henry Lee Lucas, le deuxième disque propose une trentaine de minutes, issue d'une série documentaire, dédié au tueur en série. Cela apporte un complément ainsi que des images d'archives à l'interview de Stéphane Bourgoin. Par contre, on peut tout de même déplorer le grand nombre de fautes (orthographes, grammaires et mots manquants) dans les sous-titrages d'une partie des suppléments. Un véritable souci pour cette édition «Collector 2DVD» qui frôlait pourtant le sans-faute !

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Démontage du mythe cinématographique du tueur en série
Magnifique édition
Le documentaire sur le film
On n'aime pas
Des soucis sur certains sous-titrages des suppléments
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L'édition vidéo
HENRY, PORTRAIT OF A SERIAL KILLER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h19
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making-of (52mn33)
    • Bande-annonce
    • Henry Lee Lucas (26mn08)
    • Conversation entre John McNaughton et Nigel Floyd (22mn15)
    • Le film censuré en Angleterre (15mn)
    • Le story-board (5mn)
      • Interviews
      • John McNaughton (34mn)
      • Stéphane Bourgoin (30mn)
    • Rushes inédits d'une interview de Ottis Toole (7mn)
      • Filmographies
      • John McNaughton
      • Michael Rooker
      • Stéphane Bourgoin
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