Dans une petite ville, un dieu chinois, Guan Di, se met à décapiter les habitants de la région. Pour contrer cet adversaire surnaturel, un fan pense tout de suite à son idole, Bruce Campbell, acteur des EVIL DEAD. Il va alors prendre le parti de l'enlever pour qu'il terrasse Guan Di…
Depuis sa première apparition au cinéma, Bruce Campbell a été définitivement associé à son personnage de EVIL DEAD. Pourtant, depuis, le comédien n'arrêtera pas de tourner pour le cinéma ou la télévision dans des œuvres, il est vrai, généralement moins marquantes lorsque l'acteur est mis en avant. Bruce Campbell va porter l'héritage de EVIL DEAD, EVIL DEAD 2 et L'ARMEE DES TENEBRES, en devenant une personnalité culte du cinéma horrifique et ainsi, participer à des conventions où il rencontre de nombreux fans. Cette expérience des conventions, il va la retranscrire dans un petit documentaire réalisé par ses soins et qui sera ensuite distribué sur l'une des éditions DVD de EVIL DEAD. Quelques années plus tard, la branche cinéma de Dark Horse Comics lui propose un projet de film où il sera amené à incarner son propre rôle. Une nouvelle façon pour le comédien de s'amuser avec pas mal de dérision de son statut de personnage culte. L'écriture du film est assurée par Mark Verheiden qui a déjà participé à pas mal de productions Dark Horse (TIMECOP, THE MASK…) ou bien œuvré à la télévision sur des séries telles que BATTLESTAR GALACTICA ou HEROES.
Le scénariste de MY NAME IS BRUCE avoue s'être inspiré d'une série de bande dessinée publiée à la fin des années 40, The Adventures of Alan Ladd, où l'acteur de L'HOMME DES VALLEES PERDUES vivait de véritables aventures sous son propre nom. Au cinéma, on pense plutôt à un plus récent GALAXY QUEST qui s'amusait à croquer les fans de STAR TREK ainsi que les comédiens de ce type de série télévisée. L'intrigue suit le même principe. Des fans enlèvent des comédiens en pensant qu'ils sont aussi héroïques que les personnages incarnés à l'écran. Dans le cas de Bruce Campbell, un fan de l'acteur pense tout de suite à lui lorsqu'une créature surnaturelle menace la petite bourgade où il habite. Bien sûr, le comédien n'a rien à voir avec le personnage de Ash qu'il incarne dans la série des EVIL DEAD. Dès lors, le métrage joue sur ce contraste et le comédien se fait un plaisir de casser son image. Si l'acteur n'est pas Ash, le comédien incarne ici avec beaucoup de second degré une version de lui-même qui n'est, à vrai dire, certainement pas non plus le véritable Bruce Campbell. Peu importe puisque son interprétation d'un comédien pas forcément très reluisant, et forcé de jouer dans de petites productions sans grande envergure, s'avère plutôt croustillante. De quoi oublier les quelques facilités du métrage qui utilise, parfois, des gags un peu puérils comme lors d'une danse ou bien un épilogue qui donne l'impression de ne pas faire preuve de beaucoup d'imagination.
Etant donné que MY NAME IS BRUCE joue beaucoup sur la personnalité présumée de Bruce Campbell, le film accumule les clins d'œil à la filmographie du comédien. On notera aussi d'autres clins d'œil plus portés vers le cinéma horrifique à l'instar d'une amusante allusion à CANDYMAN. De plus, le film donne des rôles à des acteurs ayant joués dans les EVIL DEAD comme Ellen Sandweiss, Dan Hicks ou encore Timothy Patrick Quill. Enfin, on notera que Ted Raimi, frère de Sam Raimi, incarne ici trois rôles et plus particulièrement celui d'un agent qui s'occupe de la carrière de Bruce Campbell. Les parties du film exposant une certaine critique du milieu cinématographique de la série B s'avèrent d'ailleurs les meilleurs moments de cet amusant MY NAME IS BRUCE.
MY NAME IS BRUCE est sorti très discrètement au cinéma du côté des Etats-Unis mais le film s'est surtout forgé un succès lors de sa distribution en vidéo. Assez pour envisager la mise en chantier d'une suite qui est, en ce début d'année 2010, en cours de pré-production sous le titre de BRUCE VS. FRANKENSTEIN avec toujours la même équipe derrière la caméra. Bruce Campbell y assurera toujours la réalisation tout en incarnant son propre rôle à l'écran.
Un peu tardivement, MY NAME IS BRUCE tente l'assaut du marché vidéo français. Ainsi, M6 Vidéo distribue le film de Bruce Campbell en DVD avec un transfert 16/9 plutôt bien fait sans pour autant être exceptionnel. On notera par exemple, des soucis vidéo, par exemple sur le générique au début. Les pistes audio, particulièrement la version originale anglaise en 5.1, n'impressionnent pas spécialement non plus. Le doublage français est, quant à lui, proposé seulement en stéréo. Si les qualités audio et vidéo de ce DVD n'ont pas de quoi transformer le disque en modèle de démonstration, il n'en reste pas moins que la retranscription est des plus honnêtes et permet de découvrir le film dans de bonnes conditions.
La jaquette du DVD nous promet plus d'une heure et demie de suppléments. Dès le départ, un making-of d'une heure ouvre le bal. Rythmé et emballé sur un ton humoristique, il se suit très agréablement même si, au bout, on n'en sort pas spécialement très informé sur la création du film. Toutefois, ce survol permet de découvrir l'envers du décor et les particularités d'un tournage à petit budget. Le reste des suppléments sera encore moins sérieux puisque la plupart des vidéos évoluent dans le domaine de l'humour. Des échanges verbaux le plus souvent délirants mais qui n'informent en rien sur la création du film. Parmi ceux-ci, on notera que le faux film que tourne Bruce Campbell dans MY NAME IS BRUCE a droit à ses propres suppléments. Ainsi, on peut voir la bande-annonce de CAVEALIEN 2 ainsi qu'un making of à propos de son tournage. Enfin, quelques bêtisiers sont camouflés sur l'interactivité du DVD.