Les étudiantes de la maison Thêta Pi font une mauvaise blague au petit ami de l'une d'entre elles. Pour se moquer du copain volage, elles mettent en scène la mort accidentelle de la jeune femme avec laquelle il est en train de flirter. Hélas, la blague tourne court par accident...
Durant les années 80, le succès de VENDREDI 13 va initier une très longue liste de slashers plus ou moins inspirés avec, parmi ceux-ci, THE HOUSE ON SORORITY ROW. Pas inintéressant, le film de Mark Rosman n'a pourtant jamais réellement marqué les esprits et il apparaît assez étonnant qu'une nouvelle adaptation cinématographique soit initiée plus de vingt ans après. D'autant plus que comme beaucoup de remakes, SORORITY ROW ne reprend pas grand chose du film original. L'intrigue en elle-même conserve surtout l'accident qui lance l'histoire et la fête organisée dans une maison d'étudiantes à l'université. Pour le reste, il faudra vraiment chercher la petite bête pour trouver de grandes ressemblances avec le film des années 80. Malgré cela, SORORITY ROW réussit à proposer un véritable slasher plutôt «vintage» dans son approche.
SORORITY ROW ne cherche clairement pas à réinventer un genre en s'imposant comme le renouveau du slasher. Au contraire, le film suit la recette balisée à l'extrême façonnée il y a une vingtaine d'années. Tout au plus, le film se permet de forcer le trait sur les mœurs de nos étudiantes de manière à rester en adéquation avec son époque. Mais, à vrai dire, dans les années 80, les jeunes victimes de l'époque se faisaient déjà trucider par un insaisissable tueur alors qu'elles étaient en train de batifoler. Aujourd'hui leurs écarts de conduite se font plus explicites, au même titre que les dialogues se parent d'un langage fleuri. Cela donne d'ailleurs l'occasion d'offrir un aspect plutôt «fun» à ce métrage dans lequel un assassin encapuchonné applique un décompte mortel. L'occasion d'aligner scène de douches, réparties grivoises et, bien évidemment, quelques meurtres mis en œuvre avec un minimum d'inventivité et pas mal d'humour noir. A ce titre, la mort d'un étudiant dans un conduit s'avère aussi amusant que machiavélique alors qu'un meurtre perpétrée avec une bouteille a de quoi surprendre. A l'évidence, les auteurs de SORORITY ROW ont bien compris les ingrédients du slasher et ne cherche pas à proposer un métrage qui va péter plus haut que son derrière. C'est ce qui rend l'effort aussi appréciable pour ce qui est, à l'arrivée, un pur slasher aussi décontracté que très décomplexé. Enfin, son réalisateur, Stewart Hendler, emballe son film avec un certain savoir-faire et ce dès le générique et un long plan séquence, plutôt complexe en raison des figurants, que l'on ne s'attend pas à voir dans ce type de métrage. Pas de quoi faire de SORORITY ROW un incontournable de l'horreur sur grand écran mais le film réussit tout simplement son pari d'un spectacle enjoué et divertissant. Ce qui est déjà plus que largement sympathique !
En France, SORORITY ROW ne sera pas distribué dans les salles et fera donc ses armes directement en vidéo. Assez bizarrement, l'éditeur français, M6 Vidéo, a choisi de proposer un titre francophone qui était pourtant déjà attribué depuis bien longtemps. En devenant SŒURS DE SANG pour son exploitation en DVD, le métrage risque de prêter à confusion avec l'un des grands films de Brian De Palma portant le même titre depuis les années 70. A l'insertion du DVD, il faudra passer par trois bandes-annonces, dont celle de l'excellent PANDORUM, avant d'atteindre le menu principal. Ces bandes-annonces promotionnelles ne seront d'ailleurs plus accessibles par la suite via les écrans de navigation.
Sur le DVD, SORORITY ROW se pare d'un transfert 16/9 au format cinéma respecté (2.35). Très appréciable, l'image se fait plutôt jolie et ne devrait pas décevoir. La version originale ainsi que le doublage français sont proposés, tous les deux, au choix, en Dolby Digital 5.1 ou en stéréo. Ceux qui sont équipés d'un ampli home cinéma se porteront tout naturellement vers les pistes 5.1 plutôt "rentre dedans". Le mixage du film joue d'ailleurs assez souvent avec des ambiances sonores très contrastées, par exemple en passant du cœur d'une fête où la musique joue à fond avec les abords, bien plus calmes. Bien entendu, un sous-titrage français est disponible pour ceux qui voudraient suivre la version originale sans pour autant comprendre parfaitement la langue anglaise.
Une fois le film terminé, l'accès au menu des suppléments révèle pas mal d'options. Toutefois, dans l'ensemble, il faut reconnaître que cela n'est pas très passionnant. Les scènes coupées n'amènent pas grand chose de neuf et on peut facilement les qualifier de gras qui fut élagué en salle de montage de manière à serrer le rythme du film. De même, la fin alternative propose une version plus explicite concernant l'identité de la menace qui serait amené à venir hanter les lieux. Plus sympathique, une Featurette a été découpée en cinq parties alors qu'à l'évidence, au départ, il s'agit d'un même segment puisque seule la dernière partie affiche un générique de fin. Les cinq parties qui composent «Les règles du Slasher Movie» se focalisent chacune sur un élément constitutif du genre. A vrai dire, vous n'apprendrez rien de bien transcendant mais cela permet tout de même de comprendre que les auteurs ont bien cerné le mécanisme du slasher et exposent quelques uns de ses rouages dans SORORITY ROW. Toutes les actrices du film se retrouvent quant à elles dans un montage d'interviews et d'extraits dans «Confessions et anecdotes». Une dizaine de minutes un peu vide. Toutefois, à l'instar des modules dédiés au slasher, cette Featurette, bien que dénuée de véritable substance, n'est pas désagréable à suivre !
Bien moins enthousiasmant, «La mort frappe toujours deux fois» propose de revoir toutes les mises à mort du film collées bout à bout. Une enfilade meurtrière qui n'a pas de véritable pertinence une fois que l'intrigue est évacuée. Lorsque l'on passe à «Sous les douches», on peut du coup être amené à penser que nous allons pouvoir nous rincer l'œil en compagnie des actrices dans le plus simple appareil. Rien à voir, on peut assister à un montage de ce que l'on suppose être, à défaut d'explication concrète, une répétition avec des assistants à la place des comédiens de toute la séquence se déroulant dans les douches. Enfin, il est encore possible de visionner cinq minutes d'un bêtisier qui, comme souvent, ne fera pas forcément rire.