Etudiants, le vampire Edward et l'humaine Bella continuent de s'aimer entre deux cours jusqu'à un incident. Edward prend alors la décision de quitter le pays et Bella pour ne jamais revenir. Cette dernière sombre alors dans la dépression sous le regard de ses proches…
Depuis la parution du premier livre en 2005, la saga vampirique écrite par Stephenie Meyer connaît un gros succès à travers le monde. Quatre livres sont parus en suivant les aventures romantiques et fantastiques d'un couple mixte. Les ouvrages narrent les problèmes sentimentaux d'une adolescente et d'un vampire bien plus mature même s'il est dans le corps d'un jeune homme. Tout cela pourrait apporter un peu de sang neuf aux histoires de vampires si cela n'était pas traité à l'eau de rose et non dans le rouge carmin. Evidemment, la première adaptation cinématographique, TWILIGHT, suivait cette direction romantico-nunuche et le second long métrage pour le cinéma, TWILIGHT CHAPITRE 2 : TENTATION, n'a pas l'intention de traumatiser les spectateurs et, par extension, les fans des œuvres littéraires d'origine. Cela paraît d'ailleurs plutôt logique puisque le premier film avait rapporté énormément d'argent ! La réalisatrice Catherine Hardwicke se voit tout de même remplacée par Chris Weitz. Peut être une façon pour la production de proposer une vision ou une sensibilité différente à chaque métrage puisque le troisième opus est mis en scène par David Slade (30 JOURS DE NUIT) avec une date de sortie prévue pour 2010.
Chris Weitz a déjà touché à une adaptation littéraire avec LA BOUSSOLE D'OR mais on semble aussi oublier que le cinéaste est coupable d'un très médiocre remake du CIEL PEUT ATTENDRE, lui-même déjà une adaptation du DEFUNT RECALCITRANT. Le cinéaste prend donc les rênes de TWILIGHT CHAPITRE 2 : TENTATION et tente d'apporter ici ou là quelques «belles images» parfois répétitives à l'instar du reflet d'un personnage dans l'œil d'une créature. Les comédiens sont souvent filmés en introduction comme dans des publicités en prenant la pose sur une musique pop-rock. Le résultat, visuellement, n'est, à vrai dire, pas très classe surtout que la plupart des effets spéciaux ne sont pas exactement ce que l'on a pu voir de meilleur en image de synthèse sur un grand écran. Mais, après tout, ce n'est pas le plus important, c'est surtout l'intrigue qui prime. Et, là, ce n'est pas vraiment non plus une réussite. On y retrouve une nouvelle fois l'analogie entre l'appétit du sang et l'attirance sexuelle. Un concept assez curieux où l'on découvre donc une petite confrérie de vampires qui prône l'abstinence avant "le mariage" (avant une alliance qui vous lie à jamais). Cela résume d'ailleurs assez bien le côté très mièvre du métrage voire ses fondements bougrement moralisateurs. Le héros vampire de l'histoire, même lorsqu'il se trouve à des milliers de kilomètres, continue d'exercer son influence en donnant des leçons à sa belle sous la forme d'une sorte de conscience bénéfique. Signal d'alerte représenté par une silhouette vaporeuse, il essaie d'empêcher la jeune écervelée de faire des bêtises ! Autant de mises en garde que l'adolescente s'empresse parfois d'enfreindre pour mieux se brûler les ailes et ce sans aucun résultat probant. Bien plus sage, les héros vampires ont donc eu le temps de mûrir leurs attitudes au fil des siècles et nous sommes, du coup, très loin des adolescents fêtards de GENERATION PERDUE qui, et c'est un comble, semblent bien plus réalistes que les conformistes étudiants de TWILIGHT.
Rebelle mais pas trop, ce serait le credo des TWILIGHT. Par exemple, un groupuscule de loups-garous se donne en spectacle en arborant un look homo érotique à la David DeCoteau ou bien en émule de Lou Ferrigno dans L'INCROYABLE HULK, on ne sait pas trop. De vrais durs à cuire à l'allure aussi ridicule que leurs retrouvailles lors d'un moment de détente. Une confrérie qui semble aussi assurer le contrôle de l'immigration dans la région puisque l'on peut apprendre qu'elle raccompagne manu militari à la frontière les indésirables. Un bout de dialogue plutôt étrange, surtout de nos jours, puisque l'on pensait qu'ils envoyaient plutôt au cimetière leurs ennemis. Même avec toutes ses bizarreries et ses séquences risibles, TWILIGHT CHAPITRE 2 : TENTATION est un redoutable spectacle pour qui n'adhère pas aux interminables regards langoureux, dialogues creux et bisous chastes. Avec son très commun triangle amoureux, sous couvert de mythes fantastiques revus au goût du jour, l'intrigue du film se fait assez vite insipide et les deux heures de projection se font lourdement sentir !
