Header Critique : CIRQUE DES VAMPIRES, LE (VAMPIRE CIRCUS)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE CIRQUE DES VAMPIRES 1971

VAMPIRE CIRCUS 

Au XIXème siècle, la vie redevient paisible après que les villageois de Schtettel aient empalé le Comte Mitterhaus. Ce dernier avant d'expirer avait tout de même maudit ses bourreaux en promettant un funeste avenir à leurs enfants. Forcément, ces dernières paroles reviennent à l'esprit des habitants lorsqu'une maladie s'abat sur les environs. C'est alors qu'une troupe de cirque vient s'installer pour divertir les environs. Et, au cas où vous n'auriez pas fait attention au titre du film, certains d'entre eux sont des vampires !

Le producteur américain Wilbur Stark ne s'en cache pas. Le cinéma d'horreur, ce n'est pas du tout son truc. D'ailleurs, après un passage par la case télévisuelle, il va plutôt œuvrer sur des métrages plus sulfureux voire carrément olé-olé. Ainsi, il va co-écrire et produire L'INCESTE avec Romy Schneider mais aussi co-réaliser LES CHATOUILLEUSES VOLCANIQUES, un soft-porn qui sera classé X lors de sa sortie en France. Son intérêt pour l'épouvante, le cinéaste le trouve dans l'appât du gain. Il lui paraît ainsi plutôt facile d'aller voir une connaissance, Michael Carreras à la Hammer Films, pour lui proposer une idée et monter rapidement un métrage. Il propose donc une histoire de vampires au sein d'un cirque. Une idée sur laquelle Michael Carreras pose une option en attendant qu'on lui amène quelque chose d'un peu plus tangible. Quelques semaines plus tard, Wilbur Stark revient avec sous le bras un traitement écrit par son compatriote américain expatrié George Baxt. Celui-ci a bien plus d'affinités avec le genre puisqu'il a déjà participé à l'écriture du SPECTRE DU CHAT, au sein de la Hammer Films, ou encore CITY OF THE DEAD. Mais il s'avère qu'il est aussi le scénariste du CIRQUE DES HORREURS ce qui paraît, à première vue, logique puisque son premier traitement d'une vingtaine de pages va poser les bases de ce qui deviendra LE CIRQUE DES VAMPIRES. Mais, en réalité, le monde du spectacle tel qu'il est dépeint dans CIRQUE DES HORREURS n'a pas grand chose à voir avec celui du CIRQUE DES VAMPIRES. En tout cas, le film aurait pu ne jamais être tourné car James Carreras, père de Michael, est franchement dubitatif devant ce projet qu'il juge vulgaire. Même si le père et le fils ne sont pas en très bon termes, le patriarche de la Hammer Films ne fera pas plus qu'exprimer son manque d'enthousiasme. Il ne reste plus alors qu'à écrire un véritable scénario à partir des bases déjà établies et ce sera Judson Kinberg qui en assumera l'écriture.

Dans le même temps, où presque, Michael Carreras a l'idée d'adapter Neither The Sea Nor The Sand de Gordon Honeycombe au cinéma. Il a l'intention d'en confier la réalisation à Robert Young qui n'a alors à son actif que des courts ainsi que des publicités. Cette adaptation cinématographique va finalement tomber à l'eau car la Hammer ne réussit pas à sécuriser les droits de l'ouvrage. C'est d'ailleurs la Tigon qui en fera un film sous le titre évident de NEITHER THE SEA NOR THE SAND en 1972. Naturellement, Michael Carreras dirige donc son poulain vers LE CIRQUE DES VAMPIRES qui n'a, à vrai dire, pas de grand rapport. Le tournage débute avec le remplacement d'un acteur qui souffre de douleurs à l'estomac dès le premier jour. Du coup, Anton Rodgers laisse sa place à Laurence Payne qui arrive alors que le film est déjà lancé. Un petit souci sans importance pour lancer un tournage qui ne sera pas des plus faciles car le peu d'expérience de Robert Young va se heurter à une industrie cinématographique qui a l'habitude de fonctionner comme une horloge suisse. Ainsi, lorsque la Hammer fixe un budget dans lequel il est inclus la durée du tournage, il n'est pas question de dépasser les limites imposées. C'est hélas ce qui va se produire avec LE CIRQUE DES VAMPIRES qui prend du retard. Au bout des six semaines prévues, le tournage s'interrompt alors qu'il reste une poignée de séquence à filmer. Bien que le réalisateur essaie de négocier quelques jours supplémentaires avec la production, le montage débutera avec ce qui est déjà dans la boîte et rien de plus ! Il faut préciser que la Hammer ne produit pas qu'un seul film à la fois et que les tournages se succèdent. Six jours après la fin des prises de vues du CIRQUE DES VAMPIRES, une partie de l'équipe et des acteurs seront déjà occupés sur DRACULA 73.

Robert Young partait avec un handicap, celui de ne jamais avoir tenu les rênes d'un long métrage. Car LE CIRQUE DES VAMPIRES n'est pas une production aisée puisqu'il nécessite de travailler avec des animaux et particulièrement une panthère. La production va engager plusieurs artistes de cirques pour réaliser les numéros d'acrobates mais aussi de manière a apporter une ménagerie à l'écran. La dresseuse Mary Chipperfield qui travaille dans des cirques depuis son enfance va ainsi s'occuper spécifiquement des félins. Mais le plus curieux, c'est que Robert Young, malgré l'aspect dangereux et compliqué des séquences avec la panthère, va se montrer plutôt heureux de son expérience de tournage avec des animaux. La plupart des cinéastes ayant tendance à s'en plaindre, le réalisateur en redemande… Plutôt que d'utiliser les habituelles fausses chauves-souris, il choisi d'en filmer des vrais sur le plateau. Un choix carrément surprenant dans le cadre des métrages de la Hammer Films qui aurait tendance à aller au plus simple. Comme d'habitude, la production recycle les décors précédents. Ainsi, LE CIRQUE DES VAMPIRES s'installe dans des versions remaniées des décors des SEVICES DE DRACULA. Déjà repris en parti auparavant de COUNTESS DRACULA qui les avait récupéré sur une grosse production britannique (ANNE DES MILLE JOURS). Enfin, plutôt que filmer quelques séquences, des petits bouts de pellicule sont repris l'air de rien des CICATRICES DE DRACULA et de LUST FOR A VAMPIRE.

Poussant le bouchon de l'érotisme toujours un peu plus loin, le film dénude quelques actrices et insère un numéro de danse lascive avec une femme tigre. Une séquence plutôt bizarre car, au final, le personnage est plutôt sous exploité. Ce reproche, on pourra d'ailleurs le faire à propos d'autres personnages qui semblent manquer de consistance au même titre que certains rebondissements. Difficile de savoir si l'interruption du tournage est la raison de ce problème de cohérence. Mais LE CIRQUE DES VAMPIRES est aussi un film qui chamboule un peu le vampirisme tel qu'on le connaît habituellement. Les figures imposées du genre sont bien présentes mais le métrage expose de curieuses variations avec ses métamorphoses en panthère. Un animal dont plusieurs séquences ne sont pas sans rappeler le classique LA FELINE. On notera, par exemple, la transformation très réussie dans un escalier qui, bien qu'elle soit plus explicite, emprunte un peu de la poésie du film de Jacques Tourneur. Une autre transformation n'est pas non plus sans ramener le souvenir de l'astuce qui permet de transformer Frank Langella en loup dans le DRACULA de John Badham réalisé une demi-douzaine d'années plus tard. Enfin, on ne peut pas ignorer une filiation avec La Foire des Ténèbres de Ray Bradbury. Le livre expose ainsi l'arrivée d'une fête foraine itinérante où les habitants de la ville attirés par monts et merveilles deviennent la proie d'un sinistre personnage. Si l'on ne peut pas réellement affirmer une influence, LE CIRQUE DES VAMPIRES utilise tout de même dans son intrigue une baraque de miroirs aux comportements étranges et met aussi en scène un duo d'enfants durant une petite partie de l'histoire. Justement, l'interaction avec les miroirs fait partie des meilleurs passages d'un film qui est clairement tiraillé entre le traitement gothique classique de la Hammer Films et des expérimentations assez inhabituelles. A la lecture du premier scénario, James Carreras s'était inquiété de la violence du film. A l'écran, il faut bien le reconnaître, LE CIRQUE DES VAMPIRES est généreux en effets sanguinolents et en victimes déchiquetés, peu importe que ce soit des hommes, des femmes ou des enfants. La violence exacerbée prend même un côté surréaliste lors d'une mort peu banale par crucifix géant.

Bien qu'une production quelque peu ambitieuse de part son traitement et son approche, La distribution du CIRQUE DES VAMPIRES va jouer l'économie. On retrouve pas mal de seconds rôles habitués des productions de la Hammer Films tels que Thorley Walters ou bien David Prowse (le comédien qui deviendra l'anonyme silhouette de Dark Vador dans STAR WARS). Mais il n'y a clairement pas de noms «connus» en tête d'affiche comme ce fut le cas, par exemple, de Eric Porter pour LA FILLE DE JACK L'EVENTREUR ou bien Andrew Keir et les autres grandes figures emblématiques de la maison de production anglaise. A l'évidence, LE CIRQUE DES VAMPIRES était un projet mineur dans la chaîne de production de la Hammer Films. Aujourd'hui, le métrage reste mineur mais il apparaît assez intéressant de le voir en raison de son étrangeté au sein dans la longue filmographie du studio britannique.

Déjà sorti en France en 2003 avec le magazine Mad Movies, LE CIRQUE DES VAMPIRES a fait des réapparitions à plusieurs reprises en DVD sur le marché français. Le métrage vient s'insérer à présent dans la collection «Les Grands Classiques de l'Horreur» mais si la jaquette change, le contenu du DVD reste le même. De son affiliation avec Mad Movies, le DVD hérite d'ailleurs toujours d'une présentation de l'un des journalistes du magazine. Mais, honnêtement, la petite minute introductive s'avère plutôt décevante et survole très vaguement et approximativement son sujet. Bien plus satisfaisants d'un point de vue informatif, les suppléments sont aussi complétés par un texte sur l'histoire de la Hammer Films et des biographies de Adrienne Corri et Thorley Walters.

En ce qui concerne le film en lui-même, le transfert 16/9 de l'image est une belle surprise. Ainsi, la copie présentée est plutôt propre, même si on peut y déceler quelques petites tâches, et le DVD offre une image assez bien définie donnant l'occasion de revoir le film dans de bonnes conditions. On notera ici ou là quelques petits soucis très mineurs de fixité qui ne gâcheront pas la vision. Pour accompagner l'image, on a le choix entre un doublage français ou la version originale anglaise sous-titrée. Dans les deux cas, il s'agit de pistes en mono d'époque qui assure le minimum et ce sans anicroche.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
VAMPIRE CIRCUS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Présentation du film (1mn45)
    • La Hammer Films (texte)
      • Biographies
      • Adrienne Corri
      • Thorley Walters
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