Header Critique : GRAVEYARD SHIFT (LA CREATURE DU CIMETIERE)

Critique du film et du DVD Zone 2
GRAVEYARD SHIFT 1990

LA CREATURE DU CIMETIERE 

Avec le succès de son roman "Carrie", rapidement transposé au cinéma par Brian De Palma, Stephen King accède à la gloire littéraire et enchaîne les best-sellers se voyant souvent transposés au cinéma par de grands cinéastes. Se suivent ainsi le téléfilm LES VAMPIRES DE SALEM de Tobe Hooper, SHINING de Kubrick, DEAD ZONE de Cronenberg, CHRISTINE de Carpenter… Les succès sont tels que King s'attèle à l'écriture d'histoires courtes pour le cinéma (CREEPSHOW) et que, faute de romans, les compagnies de production se tournent vers des oeuvres plus mineures, parmi lesquelles des nouvelles. HORROR KID transpose le texte court "Les enfants du maïs", King lui-même, quand il décide de réaliser son premier long métrage pour le cinéma, adapte sa nouvelle "Poids lourds" sous le titre de MAXIMUM OVERDRIVE.

A la fin des années quatre-vingts, se tourne une transposition de son roman SIMETIERRE réalisée par Mary Lambert, adaptation sur laquelle Ralph Singleton travaille en tant que directeur de production. A cette occasion, il entend parler de la nouvelle "Poste de nuit", écrite par Stephen King aux alentours de 1970, alors qu'il était encore inconnu, et incorporée au recueil de nouvelles "Danse macabre". Il en acquiert les droits et découvre qu'un scénariste nommé John Esposito en a écrit une adaptation plusieurs années auparavant. Ce script est repris et retravaillé afin de rester le plus fidèle possible au texte d'origine.

Finalement, Ralph Singleton qui, jusque-là, n'a fait de la mise en scène que pour la série télévisée CAGNEY ET LACEY, le réalise avec un budget plutôt modeste (aux alentours de 10 millions de dollars). Il réunit une troupe de comédiens alors habitués aux seconds rôles, aux petites productions et à la télévision : Andrew Divoff (qui n'avait pas encore été le WISHMASTER), David Andrews (CHERRY 2000), Stephen Macht (GALAXINA)… Surtout, la vraie guest star du métrage est Brad Dourif, lequel incarne un vétéran du Vietnam reconverti dans la dératisation…

John Hall, un travailleur itinérant, arrive dans une petite ville industrielle du Maine. Il y prend un poste d'ouvrier dans la filature de coton Bachman, tout en ignorant que son prédécesseur a mystérieusement disparu quelques jours auparavant. Warwick, brutal contremaître de cet atelier, monte une équipe de volontaires pour nettoyer et désaffecter le sous-sol du bâtiment, laissé à l'abandon depuis des années. Ils ignorent que l'endroit est infesté par des hordes de rats, lesquels ont fait leur nid sous le cimetière voisin…

Comme on le voit, l'argument de LA CREATURE DU CIMETIERE reste très proche de la nouvelle, et l'adaptation signée par John Esposito reste, elle aussi, fidèle à l'esprit du texte de Stephen King. Toutefois, le nettoyage du sous-sol ne commence ici que tardivement, la première moitié du métrage préférant décrire en détails l'ambiance de la petite ville, les rapports entre les travailleurs de la filature, ainsi que la personnalité brutale et démesurée de Warwick.

Filmées en décors naturels, ces séquences apportent une authenticité réelle, établissant fermement les différents tempéraments des protagonistes. La seule touche d'humour que se permet alors LA CREATURE DU CIMETIERE s'avère être la présence du détraqué qu'interprète Brad Dourif, personnage n'apparaissant que relativement peu au cours du film.

La seconde partie, dans le sous-sol de l'usine, se montre carrée, sans surprise, mais sans réelle faiblesse non plus. La première qualité de ces passages sont sans doute ses décors, de plus en plus décrépis, de plus en plus moisis et puants, nous entraînant vers un enfer de boue, de sang, d'eau pourrissante et d'os brisés. La descente apocalyptique des nettoyeurs vers cet empire des ténèbres culmine avec la découverte d'époustouflantes catacombes et du chef des rats, créature mutante dans la grande tradition des années quatre-vingt, avec animatronique et suintements répugnants…

Malheureusement, qui dit transcription fidèle d'une nouvelle, dit forcément étirement d'une intrigue assez mince, voire franchement maigrichonne pour "Poste de nuit". Certaines séquences s'avèrent donc redondantes (les brimades infligées à John Hall par ses collègues, Warwick harcelant ses employées…), d'autant plus que nous avons affaire à une histoire somme toute bien linéaire et très prévisible.

LA CREATURE DU CIMETIERE reste donc un petit film d'horreur sérieux, mais sans prétention, un honnête divertissement du samedi soir… Toutefois, il ne connut qu'une carrière assez moyenne et, en France, il sort dans une certaine indifférence. Ralph Singleton ne tournera pas d'autres longs métrages par la suite.

En DVD, LA CREATURE DU CIMETIERE a déjà été publié aux USA en 2002 par Paramount (zone 1 NTSC), dans une édition offrant un télécinéma 16/9 et une copie au format 1.85, ainsi que des bandes-sons en anglais (remix 5.1), français et espagnol (Dolby Stereo).

En zone 2, c'est Columbia qui se charge de l'éditer, avec notamment un disque sorti en Grande-Bretagne.

Commençons par les choses qui fâchent : ce disque zone 2, contrairement à qui est indiqué sur sa jaquette, ne propose pas de télécinéma 16/9. LA CREATURE DU CIMETIERE se voit bien proposée dans son format 1.85 d'origine, mais il faut se contenter d'un transfert 4/3 aux couleurs assez ternes et à la définition juste correcte. On note aussi une dominante rosâtre assez curieuse, qui rappelle parfois le visionnage d'un film en Technicolor bichrome. Mais peut-être est-ce un trait visuel d'origine ? Le film reste regardable, notamment grâce à la bonne propreté de la copie et à une compression discrète, mais tout cela est un peu décevant pour un DVD publié chez un gros éditeur.

La bande-son est disponible dans des mixages Dolby Stéréo d'origine de bonne qualité en anglais, en français et en espagnol. En italien, le son n'est, curieusement, qu'en simple stéréo. Enfin, des sous-titres dans ces quatre langues sont présents.

En guise de bonus, il faut se contenter des bandes-annonces du DRACULA de Coppola, de VAMPIRES, VOUS AVEZ DIT VAMPIRES ? et de NUITS DE TERREUR. Columbia n'a pas cru utile de procurer celle de LA CREATURE DU CIMETIERE

Bref, cette édition zone 2 s'avère minimaliste et ne correspond pas tout à fait aux exigences techniques d'un DVD récent. Toutefois, pour les acheteurs équipés de lecteurs zone 2 ou souhaitant avoir accès à la version originale sous-titrée, il reste la seule solution pour le moment…

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
GRAVEYARD SHIFT DVD Zone 2 (Angleterre)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Angleterre (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Spanish Dolby Digital Stéréo Surround
Italian Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
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      • Nuits de Terreur
      • Vampires, Vous avez dit Vampires ?
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