7. Vers 2013 et au-delà

2013 se profile déjà. Quels choix ? Quelle programmation ? Quelle nouvelle orientation ? Entre l'apparition du digital qui semble vouloir remplacer la projection 35mm et 70mm et la raréfaction des copies 35/70 disponibles sur le marché, le choix est cornélien. Quelques noms ont circulé parmi l'assistance : THE SHOES OF THE FISHERMAN ou encore LAFAYETTE. Ou encore la célébration du 60ème anniversaire du procédé CinemaScope ? Comment intéresser un public encore plus large, sensibiliser à la beauté des images, le grain intangible du 70mm, la sensibilité du son magnétiques 6 pistes, au devoir de mémoire, à la qualité de la diffusion sur support original ?

Dans une ère économiquement en perpétuel mouvement, on se trouve entre deux eaux. La fin de l'ère argentique : par exemple, la Fox a indiqué ne plus livrer de copie 35mm aux exploitants d'ici fin 2013. C'est donc du tout numérique ou la mort dans les salles de cinéma. Le public ne se trouve cependant pas prêt à se faire projeter n'importe quoi, tout du moins une petite partie aujourd'hui. La mutation digitale n'en est qu'à ses prémices, mais c'est la qualité qu'on assassine. Une chance certes pour des budgets minuscules, mais des projections parfois déplorables. Et concernant la France, le qualitatif ne semble pas vraiment la préoccupation première des exploitants. Pour des raisons de coût, principalement, les principaux exploitants resteront sur le 2K. A ce jour, on ne dénombre qu'une petite dizaine de projecteurs numériques 4K en France, dont le Studio 28 à Paris, par exemple. Pire encore, dans certains cas, les projecteurs 4K installés sont retirés en cas de rachat du cinéma. Cité par Le Film Français, le cas de CGR qui a racheté le Ciné Majestic de Chalon en Champagne, pour démonter le projecteur 4K et le remplacer par du 2K. Un comportement de marchand de soupe, au détriment de la qualité offerte au public, et en le prenant un peu au passage pour un idiot. Mais bon, faut-il attendre de la qualité de la part d'un réseau qui s'affaire surtout avec des multiplexes bas de gamme et de l'exploitation d'hôtels ? A suivre.

Position inverse en Grande Bretagne et aux USA, où la bascule vers le 4K tend à devenir la norme, surtout avec l'arrivée de films comme BILBO LE HOBBIT ou encore AVATAR 2. Nous en avions déjà parlé l'année dernière avec la chaîne Apollo qui avait axé son choix technique sur le 4K, il en est de même avec Vue et bientôt Cineworld, ainsi qu'Hollywood Theaters, Arclight, Alamo Drafthouse, Regal et AMC aux USA.

Un festival dédié aux formats larges est un piège en lui-même. L'insertion de projections numériques dans la programmation se situe à mi-chemin entre se tirer une balle dans le pied et garder la possibilité de voir et revoir des films faits pour être projetés sur écran géant. Quitte à sacrifier la qualité de la projection, tant il était évident cette année de la différence criante entre le support argentique et numérique. Un grand écart qu'il faudra cependant maintenir dans l'intérêt et le besoin d'une telle manifestation. Trop de numérique finira par éloigner les vrais amateurs d'images larges et le Widescreen Film Festival de Bradford est nécessaire au travail de mémoire et de sensibilisation aux générations futures. Un devoir de partage de la connaissance et du plaisir de voir des films dans toute leur splendeur originelle.

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Dossier réalisé par
Francis Barbier
Remerciements
Bill Lawrence et toute l’équipe du Widescreen Weekend, Jean-Luc Peart, Jan-Hein Bal et Marina Lavroff pour les traductions russes