Je me suis pris HITCHER en pleine tête lors de la fête
du cinéma de 1986. Ne sachant pas vraiment ce à quoi j'aurais
pu m'attendre et juste après la vision de la suite de LES
DIEUX SONT TOMBES SUR LA TETE, le film me fit l'effet d'une bombe.
Rien d'étonnant non plus à ce que le film ait raflé
le grand prix du festival de Cognac. Un festival du film policier alors
que pourtant l'intrigue tire irrémédiablement vers le
film d'horreur. Un vrai thriller horrifique en somme !
Qui est et d'où vient Ryder ? On ne le saura jamais. On le découvre simplement un soir d'orage lorsqu'il est pris en auto-stop au bord d'une route désertique. On n'apprendra rien de son passé. Personnage machiavélique, il n'a finalement qu'une chose en tête : s'amuser avec sa nouvelle proie. Plus qu'une victime, c'est un bourreau qu'il recherche. Le choix se fait dès qu'il est expulsé de la voiture de Halsey. Le jeu commence. Le tueur joue avec sa victime pour le pousser à l'éliminer. Une relation trouble s'installe alors entre les deux hommes. Au final, Halsey finira par comprendre qu'il est le seul à pouvoir arrêter Ryder. Il a été choisi et rien ne pourra empêcher l'inévitable. Il n'y a pas d'idée de vengeance derrière cela comme on pourrait être tenté de le croire. Les raisons de l'exécution en deviennent alors plus troubles. Une bonne dizaine d'années avant SEVEN, on rencontre un tueur qui manipule ses victimes pour les amener à réaliser ses desseins. Toutefois, on oublie le "pourquoi" pour laisser seulement la place au "comment". Le personnage étant de toute façon à la limite du surnaturel, cela renforce l'aspect cauchemardesque.
Ryder est interprété par Rutger Hauer. Valeur montante au début des années 80, il a finalement sombré dans des productions peu ambitieuses voire fauchées. Dans le rôle principal de HITCHER, il donne une prestation envoûtante, charismatique et inquiétante. Etrangement, C. Thomas Howell est tombé, lui aussi, dans le cinéma Z (voir nos critiques de DEAD FIRE et DEVIANTS). Pourtant, ce jeune acteur avait un certain talent et après sa prestation dans OUTSIDERS, on aurait imaginé une plus belle carrière. HITCHER fut en quelque sorte le chant du cygne de ces deux acteurs. Jennifer Jason Leigh quant à elle a bien mieux réussie que ses deux compagnons masculins. Elle partagea d'ailleurs la vedette de LA CHAIR ET LE SANG un an auparavant avec Rutger Hauer (un autre grand rôle pour lui).
Robert
Harmon, le réalisateur, n'a pas, lui non plus, fait une carrière
mémorable. Pourtant, HITCHER, son premier film augurait
le meilleur. Une réalisation présentant des images dans
un scope parfait et qui donne une force peu commune au film. Lors de
sa sortie, dégager une telle énergie n'était pas
monnaie courante et généralement on ne trouvait cela que
dans de petits films dont personne n'attendait rien comme HIDDEN,
par exemple. Des carambolages aux moments de tension les plus stressants,
c'est un sans faute. Par la suite, entre production TV et même
un Jean-Claude
Van Damme, Robert
Harmon ne s'est apparemment pas remis de HITCHER. Le film
porterait-il une malédiction ?
Mais n'oublions pas que HITCHER ne serait rien sans le travail du scénariste Eric Red. Aux dernières nouvelles, il aurait eu maille à partir avec la justice pour une histoire d'accident de voiture qui aurait provoqué plusieurs morts. Laissons les potins pour s'attarder sur son travail qui inclut une majorité de films fantastiques ou de thrillers bien poisseux : AUX FRONTIERES DE L'AUBE, BLUE STEEL, BODY PARTS... Quelques années après HITCHER, il passera lui-même derrière la caméra pour quelques films fort sympathiques dont l'excellent COHEN AND TATE.
Le premier des choix que vous aurez à faire sur le menu sera celui de la langue des menus. Avec un peu de curiosité, vous vous apercevrez que le logo Studio Canal apparait si l'on choisit Francais alors que c'est celui de Warner dans le cas contraire. Le DVD de HITCHER est donc destiné à plusieurs marchés européens. On est ensuite accueilli sur le menu du film par une animation en 3D où l'on croise à toute allure des voitures de police, un hélicoptère et un camion. Ensuite, la route continue de défiler pendant que l'on peut faire des sélections. Etrangement, le menu des langues ne présente pas la version italienne pourtant annoncée sur la jaquette. Les versions anglaise et française sont quant à elles bien présentes. Le disque américain présentait un remix dans la bande-son en Dolby Digital 5.1. Celui-ci n'avait rien d'extraordinaire et n'apportait pas grand chose au mix Dolby Stéréo d'origine. L'édition française présente simplement la version Dolby Surround d'origine plutôt efficace pour l'époque.
Pour l'image, il faut bien avouer que le disque américain délivre une image moins approximative. Toutefois, le DVD français affiche malgré tout une image trés cinéma et un format un tout petit peu plus large que son homologue Zone 1.