Wilbur Whateley, un jeune homme venant de la petite ville côtière de Dunwich, se rend à l'université Miskatonic à Arkham afin d'y consulter un ouvrage de sorcellerie extrêmement rare : le terrible Necronomicon. Mais le professeur Armitage, spécialiste des grimoires occultes, refuse de lui en donner la permission. Toutefois Wilbur rencontre Nancy, une étudiante, qui accepte de le raccompagner à Dunwich... Elle ignore que ce garçon est l'ultime rejeton d'une lignée de sinistres sorciers, adorateurs de créatures impies venant de dimensions étranges !
THE DUNWICH HORROR est tiré de "L'Abomination de Dunwich", une des nouvelles les plus célèbres de l'écrivain américain Howard P. Lovecraft. La petite ville campagnarde de Dunwich, tout comme la cité d'Arkham, sont censées se situer dans l'état américain du Massachusetts. Mais en vérité, ces lieux ont été inventés par Lovecraft, qui les a utilisés plusieurs fois dans différentes nouvelles, assurant ainsi une cohérence géographique à son oeuvre. De même, le fameux livre appelé Necronomicon, tout comme de nombreux grimoires cités dans ses nouvelles, est une pure invention. Notons que ces créations fictives ont beaucoup influencé les amateurs de Lovecraft : on ne compte plus les films où on croise un exemplaire du Necronomicon (EVIL DEAD est l'exemple le plus connu...) ! Quant à la ville de Dunwich, on la retrouvera dans LA MALEDICTION DES WHATELEY et dans FRAYEURS de Fulci, dans lequel elle sera le point de départ de la diffusion de l'Apocalypse !
Dans THE DUNWICH HORROR, on retrouve, rendu avec une étonnante fidélité, les personnages et la plupart des situations de "L'Abomination de Dunwich". Cette sinistre petite ville est donc hantée par une redoutable famille de sorciers, les Whateley, sans cesse occupés à tenter de contacter de dangereuses entités cosmiques issues de la mythologie Cthuloïde inventée par Lovecraft. Si les écrits de cet écrivain avaient déjà été portés à l'écran auparavant, c'est toutefois la première fois qu'ils sont transposés avec autant d'intelligence et de fidélité. De plus, sans doute suite au succès de ROSEMARY'S BABY, l'AIP renonce enfin à tenter de noyer le travail de Lovecraft dans une ambiance gothique inappropriée (LA MALEDICTION D'ARKHAM, DIE, MONSTER, DIE !), et adapte ce texte dans un cadre contemporain.
Malheureusement, ces qualités de fidélité à l'oeuvre originale ne suffisent pas à faire de THE DUNWICH HORROR un vraiment bon film. Ainsi, la réalisation se laisse parfois aller à des excès de psychédélisme embarrassants (la ridicule orgie hippie) et l'interprétation est bien inégale (le jeu de Dean Stockwell fait parfois sourire, Sandra Dee paraît absente...). Surtout le scénario manque de rythme, notamment dans le dernier tiers du métrage au cours duquel les rituels magiques pratiqués par Wilbur, ainsi que les attaques du monstre invisible, semblent bien interminables. Saluons tout de même quelques séquences tout à fait réussies (le générique en dessin animé, la fille agressée par le monstre...) et des décors souvent admirables (le sanctuaire de Sentinel Hill, la maison de Whateley...).
THE DUNWICH HORROR est une production de la firme American International Pictures, apparue à la fin des années cinquante et bien connue pour ses collaborations avec Roger Corman (LA CHUTE DE LA MAISON USHER, lorsque celui-ci était avant tout réalisateur, c'est-à-dire jusqu'à la fin des années soixante). Ce dernier est d'ailleurs crédité comme producteur de THE DUNWICH HORROR, alors que la réalisation est confiée à Daniel Haller (DIE, MONSTER, DIE !...). L'inquiétant Wilbur Whateley y est incarné par Dean Stockwell (célèbre acteur-enfant dans KIM, on l'a retrouvé plus tard dans DUNE...). On repère à ses côtés des visages connus, comme Talia Shire (soeur de Francis Ford Coppola à la ville et soeur de Don Michael Corleone dans LE PARRAIN !) ou Sam Jaffe (LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA).
THE DUNWICH HORROR intéressera avant tout les amateurs de l'écrivain Howard P. Lovecraft par sa façon de transposer honnêtement et fidèlement l'univers horrifique de cet écrivain. Hélas, certaines faiblesses patentes de son scénario et de sa réalisation pourront indisposer les autres spectateurs qui risquent de n'y voir qu'une série B moyenne dans la veine de ROSEMARY'S BABY.
La qualité de l'image de ce DVD est étonnante : c'est vraiment un quasi sans-faute. Certes, on voit quelques poinçons de fin de bobine et quelques rares et minuscules taches blanches. Il n'en reste pas moins que la propreté de la copie est très impressionnante. Le transfert est absolument parfait : densité des couleurs, stabilité de l'image, gestion de la luminosité, profondeur des noirs, compression invisible... On a peine à croire qu'on regarde le DVD d'une série B du début des années 70. Bravo à Midnite Movies pour cet excellent travail.
De même, la bande-son anglaise mono d'origine est tout à fait réussie. Certes, les voix chuintent parfois un peu, mais la musique entraînante de Les Baxter, mêlant orchestre et expérimentations électroniques, est rendue avec une puissance et une netteté qui font plaisir à entendre. Le disque propose aussi une bande-son française de bonne qualité technique (mais le doublage est vraiment calamiteux). Le tout est accompagné de sous-titrages français et espagnol.
Au niveau des bonus, c'est le service minimum Midnite Movies qui est assuré : des menus muets et une bande-annonce. Point barre. Encore une fois, ne faisons pas trop la moue : la rareté du film, le prix attractif auquel il est proposé et la qualité technique (image et son) permettent à ce DVD de rester un produit des plus compétitifs.