Header Critique : NIGHTMARE CITY (L'AVION DE L'APOCALYPSE)

Critique du film et du DVD Zone 0
NIGHTMARE CITY 1980

L'AVION DE L'APOCALYPSE 

Un journaliste doit se rendre à l'aéroport pour y interviewer un professeur. L'entrevue ne se fera pas puisqu'un avion de transport militaire se pose sans autorisation tel un bateau fantôme avant de déverser une troupe de personnages assoiffés de sang !

Umberto Lenzi est sans conteste l'un des grands réalisateur du cinéma Bis italien. Un grand nombre de ses films ont su capter l'essence même du genre qu'il se devait de copier. Ce ne seront pas pour autant ses histoires de cape et d'épée ou ses films de guerre qui le feront reconnaître aux yeux du monde. Il faudra attendre le tout début des années 80 pour que son nom devienne synonyme de "cannibalisme à l'écran" dans l'inconscient collectif. Trois films auront donc scellé une carrière en comptant au bas mot vingt fois plus ! Pour beaucoup, il restera ainsi le réalisateur de AU PAYS DE L'EXORCISME (au titre bien trompeur), LA SECTE DES CANNIBALES et surtout de CANNIBAL FEROX. Au moment où il met en boîte les deux derniers titres cités, de Lucio Fulci à Bruno Mattei, tout le monde se lance dans un nouveau genre déversant avec plus ou moins de bonheur des hordes de zombis dans les salles. Forcément, Umberto Lenzi se retrouve donc aux commandes de L'AVION DE L'APOCALYPSE nommé sur ce DVD NIGHTMARE CITY d'après son titre anglais.

Avec un budget plutôt ridicule, le scénario de NIGHTMARE CITY voit grand ! Alors que la moyenne des films de morts-vivants se bornent à des huis clos dans des lieux isolés, celui de Umberto Lenzi décrit carrément l'invasion d'une grande ville par des morts-vivants très affamés. Un sujet digne d'un film catastrophe à l'Américaine mais sans le budget qui l'accompagne. Pire, l'équipe des effets spéciaux n'assure pas trop. Ainsi, les morts-vivants font pâle figure avec des maquillages souvent aux limites de l'amateurisme. Voilà des écueils qui auraient pu faire sombrer le film dans le ridicule le plus complet ! Il n'en est rien. Le résultat est plutôt honnête sans pour autant se hisser au niveau des meilleures réalisations du genre.

Ce qui surprend le plus lors de la première vision de NIGHTMARE CITY, ce sont les fameux morts-vivants. Ils n'ont pas grand chose à voir avec ceux décrits dans les autres productions de l'époque ou même qui auront suivi. Ils sont en effet bien plus proches d'une horde de vikings énervés que des amorphes créatures se traînant lentement et dont seul le nombre en fait une véritable menace. Ils ne sont pas non plus réfractaires à l'utilisation de toutes sortes d'objets. Certains n'hésitent pas à ramasser une bonne mitraillette pour défourailler avec justesse alors que le pauvre Bubba du JOUR DES MORTS-VIVANTS n'en sera encore qu'à utiliser maladroitement un pauvre pistolet quelques années plus tard. Cela nous ramène aussi aux morts vivants du MANOIR DE LA TERREUR mais ceux de NIGHTMARE CITY sont bien moins cons ! Peut-être parce qu'ils n'ont pas traîné six pieds sous terre pendant de longues années et que la raison de leurs maux provient d'une mutation due à l'atome. Un scientifique militaire viendra d'ailleurs nous éclairer totalement quant à leurs maladie et motivations.

Une grande partie de la durée du film peut se résumer aux diverses attaques perpétrées contre des lieux publics : studio de télévision, hôpital, église... De quoi amener son lot d'action à défaut d'effets très gore car les maquillages un peu pauvres ne se limitent pas aux têtes des morts-vivants. Le film ne fait pas dans la grande boucherie si l'on excepte quelques rares passages un peu plus corsés. Le scénario s'égare quelque peu sur des personnages secondaires sans importance mais réussit à se dérouler sans temps morts jusqu'à un épilogue amusant mais déjà vu une bonne trentaine d'années auparavant dans l'excellent AU COEUR DE LA NUIT.

Outre Francisco Rabal, NIGHTMARE CITY se paye Mel Ferrer en guest-star. Grande figure du cinéma Hollywoodien des années 50 (LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE, SCARAMOUCHE...), sa carrière se tournera petit à petit vers le cinéma européen avant de se retrouver à cachetonner avec plus ou moins de bonheur pour Sergio Martino ou Alberto De Martino. Avec NIGHTMARE CITY, l'acteur ne prête que son physique tant on a l'impression que les situations n'ont pas l'air de le concerner. Faisons comme s'il s'agissait d'un sosie pour évoquer plutôt l'acteur des MAINS D'ORLAC ou du MONDE, LA CHAIR ET LE DIABLE.

Le transfert proposé sur le DVD de NIGHTMARE CITY n'est pas anamorphique. L'image est donc bel et bien dans son format cinéma respecté mais ne tire pas partie de la définition accrue du 16/9 sur DVD. En fait, il faut bien avouer que le rendu général est assez daté sans être catastrophique. Ainsi, cela ne devrait pas poser de réel problème pour peu que l'on se contente de regarder ce DVD sur un simple téléviseur. Dans le cas d'une projection, cela saute tout de suite aux yeux mais ne devrait finalement gêner qu'une partie des puristes qui ne comprennent toujours pas qu'obtenir une copie de ce type de films en DVD est déjà une aubaine en soi !

N'oublions pas non plus que cette production se fait à l'étranger et ne propose jamais ou presque de versions françaises. Au mieux, peut-on encore se rabattre sur les sous-titrages anglais de certains titres ! Dans le cas de NIGHTMARE CITY, les réfractaires à la langue anglaise seront aux anges puisque ce disque contient une demie douzaine de sous-titrages dont le français. Après l'expérience d'une poignée de DVD chinois, tous des films de Chow Yun Fat, dont les sous-titres français étaient plutôt étranges (limite compréhensible ?), il y avait de quoi s'inquiéter pour ce disque provenant du nord de l'Europe. S'il y a bien une ou deux anicroches et quelques fautes d'orthographe, bien que l'on puisse en voir sur des disques français, le seul réel défaut de ces sous-titres est de coller au phrasé des acteurs. Ainsi, ils sont parfois un peu trop rapides. Rien de bien grave, donc !

La seule piste sonore de ce DVD héberge le doublage anglais en mono d'origine. De toutes façons, comme la majorité des films italiens réalisés à ce moment-là, les dialogues étaient enregistrés durant la post-production. Un problème récurrent où l'on ne sait plus vraiment quelle version sonore peut être considérée comme l'originale. Est-ce l'italienne ou l'espagnole puisqu'il s'agit d'une co-production entre ces deux pays. A vous de voir surtout si l'on ajoute la présence de Mel Ferrer qui déclamait probablement son texte en anglais ! Pour en revenir à la piste mono, elle ne fait pas des étincelles mais nous pourrions faire le même constat, une fois de plus, avec d'autres films tournés dans les mêmes conditions.

Les bonus sont assez maigres. Passées les deux bandes-annonces, l'une en langue anglaise et l'autre en allemand dans une qualité d'image bien inférieure, vous ne trouverez qu'une galerie de photos. Une grosse sélection de jaquettes de vidéos (VHS, Laserdisc...) de différents pays ainsi qu'une poignée d'affiches et de photos d'exploitation.
Le disque édité par Italian Shock il y a quelques temps est bien plus complet puisqu'il propose entre autre la musique originale, une interview, etc... Néanmoins, la présence d'un sous-titrage français devrait sans problème faire pencher la balance vers le disque édité par EC Entertainment !

Un petit booklet, ou plutôt une feuille pliée en deux, est insérée dans le boîtier. Vous y trouverez une courte biographie en anglais de Umberto Lenzi suivie d'une filmographie du réalisateur. De quoi apprendre qu'il n'aimait pas les films d'horreur mais que parmi ceux qu'il a tournés, NIGHTMARE CITY est justement son préféré. Plutôt ironique dans le sens où de sa très longue filmographie, le public ne retient à présent que ses trois films de cannibales !

Ce DVD de NIGHTMARE CITY n'est pas le summum de la perfection mais la seule présence d'un sous-titrage français est un heureux événement. Grâce à lui, il devrait pouvoir enfin donner l'occasion à des spectateurs non-anglophones de s'ouvrir au bon gros Bis italien même si un meilleur titre aurait pu être préférable. Merci EC !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
INCUBO SULLA CITTA CONTAMINATA DVD Zone 0 (Hollande)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Hollande (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
2.35 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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