Des extraterrestres ont envahi la Terre et la guerre fait rage. Travaillant pour les relations publiques de l'Armée américaine, William Cage est envoyé à Londres auprès des forces alliées. Là, il découvre qu'il va devoir prendre part à une grande offensive. Plus enclin à gérer la notoriété de l'armée que de combattre, il va se retrouver bien malgré lui sur le champ de bataille…
En 2004, l'écrivain de science-fiction Hiroshi Sakurazaka publie un petit roman intitulé «All You Need Is Kill». Le bouquin ne passe pas inaperçu et va même connaître une traduction anglaise qui sera éditée en 2009. C'est cette publication anglophone qui attire l'attention de 3 Arts Entertainment qui en achète rapidement les droits d'adaptation cinématographique. Un premier scénario est rédigé par Dante Harper avant que l'écriture ne soit reprise par divers scénaristes lorsque le projet est acheté par Warner en 2010. Quatre ans plus tard, le roman japonais devient donc EDGE OF TOMORROW : AUJOURD'HUI A JAMAIS, un blockbuster de science-fiction mettant en scène Tom Cruise et Emily Blunt.
Si l'on devait résumer en quelques mots EDGE OF TOMORROW, il suffit de penser simplement à un curieux mélange entre UN JOUR SANS FIN et «Etoiles, garde à vous !» de Robert Heinlein, le livre qui est devenu STARSHIP TROOPERS au cinéma. Le héros du film va donc se retrouver prisonnier d'une boucle temporelle à l'instar des personnages principaux de UN JOUR SANS FIN, 12 01 : PRISONNIER DU TEMPS ou encore RETROACTION. L'idée a déjà largement été utilisée toutefois, en transposant ce concept dans un univers guerrier, EDGE OF TOMORROW lui donne un aspect très spectaculaire ! Dès les premières scènes de bataille, larguant des nuées de soldats futuristes à l'assaut d'un ennemi extraterrestre, le film nous place au cœur d'impressionnants et dangereux combats. Cette impression est d'ailleurs largement renforcée en adoptant le point de vue de son personnage principal qui n'a rien, à ce moment là, d'un héros. Désemparé au milieu d'une invasion massive, il subit les situations chaotiques sans réellement agir, assistant impuissant à la mort de la plupart de ses compagnons d'infortune. C'est le fait de suivre ce personnage apeuré et finalement assez faible qui permet d'insuffler aux spectateurs le côté monumental de la bataille. Cette première partie du film se montre la plus réussie en terme d'immersion. De plus, dès les premières minutes du film, EDGE OF TOMORROW surprend lors de la présentation du personnage interprété par Tom Cruise. Le film ne suit pas vraiment le canevas que l'on pouvait en attendre avant d'embrayer sur une deuxième partie où le personnage principal va se construire, devenant plus sympathique au fur et à mesure qu'il acquiert son statut héroïque. L'utilisation de la boucle temporelle permet aussi d'amener un ton moins sérieux et plus ludique, jouant par exemple avec les possibilités des réactions en chaîne. A partir de là, EDGE OF TOMORROW a déjà remporté haut la main son pari de blockbuster divertissant et enthousiasmant et ce même si, à vrai dire, il n'y a pas grand chose de neuf à l'horizon. Mais le film est particulièrement malin et bien foutu à tous les niveaux. Que ce soit les effets spéciaux, le design de l'armement futuriste, les parallèles avec la Seconde Guerre Mondiale ou encore les créatures, fortement inspirée par l'univers du jeu vidéo, EDGE OF TOMORROW est un pur plaisir de cinéma !
EDGE OF TOMORROW n'est pas pour autant parfait. Et on s'en rend compte à l'issue du métrage, lors d'un épilogue un peu trop surnaturel pour être honnête. Une toute petite poignée de minutes qui ne ternissent pas l'enthousiasme de voir Tom Cruise et Emily Blunt défoncer des créatures belliqueuses comme des chevaliers du futur. Autre point de discorde, la 3D n'apporte pas grand chose. Au moins, Doug Liman, le réalisateur, ne tombe pas dans les travers des films d'action de ces dix dernières années. Du coup, il filme sans agiter fébrilement sa caméra et sans abuser d'un découpage excessif de l'action. Cela bouge tout de même mais pour de la 3D, cela reste très acceptable. Le relief, on le perçoit, bien sûr, en donnant de la profondeur aux décors mais cela s'oublie assez vite. Au mieux, on nous balance quelques débris à la figure lors de plusieurs explosions. C'est gratuit mais cela provoque son petit effet !
Donc, non, EDGE OF TOMORROW n'est pas un film parfait. Mais avant de s'apercevoir des petites anicroches du métrage, on est surtout emporté dans l'action qui réussit à se renouveler sans tomber, contre toute attente, dans une trop grande répétition. Du coup, sur grand écran, EDGE OF TOMORROW est avant tout un plaisir simple de cinéma, du grand spectacle sympathique qui vous en met plein les yeux !
