La société s'est effondrée, les derniers échantillons de l'humanité vivent en groupes qui s'affrontent pour de l'essence. Justement, c'est ce qui mène Max a une raffinerie assiégée par une horde de barbares qui fait régner la terreur dans le désert. A court de carburant, Max entrevoit l'occasion de récupérer de quoi alimenter son véhicule en pactisant avec ceux qui se battent de manière désespérée pour protéger leur gisement de pétrole !
Le succès de MAD MAX surprend tout le monde y compris George Miller. En effet, le réalisateur n'est pas satisfait de son premier long-métrage. Il n'y perçoit que des défauts à force de l'avoir vu et revu à outrance durant près d'une année de montage sans compter que, pour lui, le tournage fut une expérience éprouvante. Tout cela le mène à se remettre en question en tant que réalisateur mais aussi scénariste. C'est à cette période que George Miller fait la rencontre de Terry Hayes qui est journaliste mais aussi écrivain. Car celui-ci doit s'occuper de l'écriture de l'adaptation de MAD MAX sous la forme d'un roman. S'entendant à merveille avec Terry Hayes, George Miller lui propose donc de travailler ensemble sur d'autres projets, ce qui les mènent à discuter de MAD MAX et des raisons de son succès à travers le monde. Les deux hommes arrivent à la conclusion que de manière inconsciente, MAD MAX met en place une histoire universelle se raccrochant à des mythes communs à la plupart des cultures. Leur théorie est étayée par un livre datant de la fin des années 40, Le Héros aux mille et un visages, où Joseph Campbell fait une étude comparée des mythologies. George Miller et Terry Hayes s'intéressent donc de très près aux travaux de Joseph Campbell comme a pu le faire avant eux George Lucas dans sa construction de l'univers de LA GUERRE DES ETOILES. A partir de toutes ces réflexions et conversations, George Miller et Terry Hayes vont se passionner pour la figure du héros et la manière de le recréer à l'écran. Cela ne sera pas bien difficile d'imposer l'idée puisque MAD MAX a reçu de nombreux Prix à travers le monde et est devenu l'un des plus gros succès du Box Office australien. Forcément, Byron Kennedy, le partenaire de George Miller, accueille le projet d'une suite avec enthousiasme ! Fort des résultats du premier film, MAD MAX 2 va alors réunir le plus gros budget du cinéma australien de l'époque. George Miller et Byron Kennedy passent ainsi la vitesse supérieure, sautant directement d'un tout petit film limite amateur à une super production à l'échelle de l'Australie !
A l'origine, George Miller et Terry Hayes ne conservent que le personnage de Max ainsi que sa voiture avec l'envie de proposer un film totalement différent. Pourtant, il est difficile de ne pas noter les nombreuses similitudes entre MAD MAX et MAD MAX 2. De nombreux passages de cette suite ont leur contrepoint dans le film original. Il est probable que la frustration de George Miller sur MAD MAX l'a mené à en refaire des morceaux à l'intérieur de MAD MAX 2. On peut aussi y voir le fruit d'une synthèse dans le but de recréer un personnage encore plus mythique en améliorant les meilleurs passages de l'original ! Le personnage d'Humungus dirige ses troupes avec la même théâtralisation que le Toecutter, particulièrement lors de son long discours. De même, l'assaut d'une voiture et du couple à l'intérieur fait écho à une même scène dans MAD MAX. Les altercations verbales entre le chef de la police et Max dans l'original se retrouve ici avec plusieurs scènes entre le héros du film et Papagallo. Les deux films s'avèrent donc très différents et, en même temps, très proches. Y compris dans sa mise en image, on retrouve ainsi, entre autres, les plans rasant le bitume ce qui donne un côté imposant aux véhicules. MAD MAX 2 s'impose ainsi comme une véritable continuité, prolongeant l'histoire de son personnage principal. Et si George Miller fait preuve, en amont, d'une grande réflexion concernant son deuxième long-métrage, le but avoué est de livrer un véritable spectacle bourré d'énergie s'inscrivant dans une logique de divertissement universel. Beaucoup plus que MAD MAX, cette suite fait penser à un Western avec ses colons qui font face à l'attaque des indiens. Mais en réalité, MAD MAX 2 ressemble tout autant à un Péplum, à un film de samouraïs ou plus généralement aux affrontements de l'Europe médiévale avec sa forteresse assiégée par un seigneur de guerre. La transposition dans un décor post-apocalyptique où les chevaux sont remplacés par des véhicules motorisés donnent ainsi un nouveau jour à une intrigue simpliste mais redoutablement efficace ! C'est probablement la raison pour laquelle, trente ans plus tard, MAD MAX 2 conserve son statut de classique du cinéma d'action, n'ayant finalement pas vraiment pris de ride. Pourtant, quelques décennies se sont écoulées et l'action a pris des dimensions parfois largement plus impressionnantes à coups d'images de synthèse et, malheureusement, de caméra tremblotante ! Ce qui fait la différence, c'est certainement le fait que George Miller, à l'instar d'autres grands cinéastes, a innové tout en restant dans un cadre classique de mise en scène et de narration !
Alors, bien sûr, MAD MAX et MAD MAX 2 n'aurait probablement jamais réussi à devenir des classiques sans leurs incroyables cascades ! Car après tout, l'histoire de MAD MAX 2 avait déjà été contée, d'une façon à peine différente, dans NEW-YORK NE REPOND PLUS de Robert Clouse où un guerrier solitaire venait à prendre parti pour une faction écolo dans un monde post-apocalyptique. A vrai dire, nous ne sommes pas loin de la figure du héros solitaire dans les Westerns de Sergio Leone. Mais, bien qu'intéressant, les affrontements pieds poings entre Yul Brynner et le gang de William Smith est bien loin d'égaler les rugissements d'une voiture qui percute un buggy. Même la séquence de poursuite finale n'avait rien de spécialement nouveau à l'écran. De son côté, quelques années auparavant, Jack Starett filmait un camping car roulant à toute allure avec des adeptes sataniques se jetant dessus dans une poursuite effrénée de COURSE CONTRE L'ENFER. Toutefois, MAD MAX 2 décuple la séquence, livre un véritable moment d'anthologie difficile à égaler. Car si cette longue scène finale bourrée de cascades motorisées se montre spectaculaire, elle s'insère pleinement dans le déroulement d'une histoire aussi simple soit-elle ! Malheureusement, cet état de grâce, George Miller ne le retrouvera pas lorsqu'il s'attellera à un troisième film. Car si MAD MAX AU-DELA DU DOME DU TONNERRE n'est pas désagréable et se montre même plutôt plaisant, il perd de vue l'aspect primaire, dans le bon sens du terme, de MAD MAX et MAD MAX 2 !
Si MAD MAX a connu une distribution internationale donnant à George Miller une véritable renommée, MAD MAX 2 provoque un impact beaucoup plus important ! Le film va propulser Mel Gibson de jeune premier australien à véritable vedette hollywoodienne. Le film lui-même va susciter une vague de films post-apocalyptiques avec des affrontements routiers un peu partout dans le monde. Cirio H. Santiago tourne STRYKER aux Philippines avant d'embrayer sur LES GUERRIERS DU FUTUR. En Nouvelle Zélande, Harley Cokeliss filme LE CAMION DE LA MORT. Le cascadeur Hal Needham déjà habitué à capter d'impressionnants carambolages sur pellicule s'occupe de MEGAFORCE. Et, bien évidemment, l'industrie italienne encore très active au début des années 80 se lance sur le créneau en mixant des éléments de MAD MAX 2 et de NEW YORK 1997 avec, entre autres, 2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK, LES GUERRIERS DU BRONX, 2020 TEXAS GLADIATORS, LES NOUVEAUX BARBARES, LE CHEVALIER DU MONDE PERDU ou encore FINAL EXECUTOR... Il y a clairement eu un avant et un après MAD MAX 2 !
En France, MAD MAX 2 était déjà sorti en Blu-ray chez Warner. A l'occasion de la sortie des trois films dans une même boîte, prenant la forme d'un bidon métallique, l'éditeur réédite le second opus. Cela pourrait être exactement le même disque sorti auparavant mais Warner propose un nouveau Blu-ray. Cela s'avère évident puisque le menu n'est pas le même que celui du disque sorti auparavant. Toutefois, le contenu est relativement semblabe. Ainsi, on retrouve la présentation de Leonard Maltin. L'historien américain propose une introduction du film largement centrée sur les Etats-Unis ce qui ne semble pas totalement pertinent pour les Européens. Donc, oui, les Américains ont découvert le film sous le titre de THE ROAD WARRIOR parce que le premier métrage était peu connu. L'information n'a rien de bien neuf mais, en France comme dans son pays d'origine, le métrage a été distribué sous le titre de MAD MAX 2. Autant dire que cette introduction a le mérite d'exister mais se montre aussi un poil frustrante. Comme sur le précédent Blu-ray, on trouve aussi la bande-annonce ainsi qu'un commentaire audio de George Miller accompagné du directeur de la photographie Dean Semler. Dans ce dernier cas, il faudra comprendre la langue anglaise pour tirer partie de ce commentaire audio puisqu'il n'est pas sous-titré. Un problème récurrent sur les DVD et Blu-ray édité par Warner. Et pour le coup, il faudra affronter deux intervenants qui ne parlent pas très clairement, partant parfois sur des considérations abstraites pas forcément évidentes à comprendre pour qui ne manient pas parfaitement la langue anglaise. Forcément intéressant pour qui s'intéresse au cinéma de George Miller et à MAD MAX 2, ce commentaire audio se montre tout de même un peu décevant à l'arrivée et ce malgré les nombreuses anecdotes. Car les informations ne sont peut être pas au niveau des efforts consentis pour suivre ces commentaires sans aucun sous-titrage. Dommage !
Est-ce que ce nouveau Blu-ray de MAD MAX 2 améliore l'image de la précédente édition ? Honnêtement, si c'est le cas, cela reste plutôt subtil ! Des trois films contenus dans cette collection dédiée à MAD MAX, le second film propose l'image la plus impressionnante avec un transfert 1080p/24 qui rend palpable les objets et vêtements. Que ce soit le revêtement de la route ou le cuir du pantalon de Max, c'est une vraie réussite ! Il y a tout de même quelques écueils et ils se situent dans les séquences filmées en basse lumière, particulièrement le passage où Max sort du camp de nuit avec des bidons d'essence. Mais ce passage a toujours été ainsi au cinéma et il ne s'agit pas d'un défaut du Blu-ray qui propose d'ailleurs une meilleure visibilité que sur le DVD lors de ces séquences. Dans le commentaire audio, George Miller et Dean Semler l'évoque d'ailleurs très rapidement sans réellement entrer dans les détails. L'image du Blu-ray donne donc corps de manière impressionnante à l'action de MAD MAX 2. A noter qu'il s'agit d'une copie australienne du film en version intégrale, ce qui n'était pas nécessairement le cas lors de la sortie DVD. La véritable innovation de ce nouveau Blu-ray, c'est surtout de proposer une piste DTS HD Master Audio 5.1 pour la version originale. Ce n'était pas le cas du premier Blu-ray français qui se contenait d'une piste 5.1 compressée. Si l'on y gagne un peu, il ne faut pas s'attendre à une révolution. Rappelons tout de même que le film a été mixé à l'origine en simple Dolby Stéréo Surround. Nous sommes donc depuis longtemps très largement au-dessus de la qualité du son de MAD MAX 2 lors de sa diffusion dans les salles ! Si l'on bénéficie du son non compressé pour la version originale, par contre, pour le doublage français, il faudra se contenter d'un mixage en Dolby Digital en stéréo d'origine moins impressionnant. Il est aussi à noter que comme sur le précédent Blu-ray, le doublage français comporte un petit défaut sonore à la 38ème minute sur une ligne de dialogue de Papagallo ! Quoi qu'il en soit, si vous n'aviez pas déjà fait l'acquisition de l'ancien Blu-ray, ce nouveau disque s'impose comme un meilleur choix surtout qu'il est commercialisé avec les deux autres films de la trilogie. Et si vous l'aviez déjà, le prix de la boîte est très abordable pour envisager un nouvel achat bien que l'on regrette l'absence de nouveaux suppléments ou bien d'un sous-titrage sur le commentaire audio !