Profondément marqué par la mort de Jean Grey, Logan (Hugh Jackman) part vivre en ermite dans les montagnes. Mais il va être contacté par une ancienne connaissance qui lui demande de venir au Japon. Le vieil homme est mourrant et aimerait voir une dernière fois l'homme qui lui a sauvé la vie à la fin de la Seconde Guerre Mondiale...
Dans X-MEN ORIGINS : WOLVERINE, on pouvait découvrir le fameux héros dans un décor d'influence clairement japonaise. Evidemment, cela laissait entendre qu'une suite transporterait le héros au Pays du Soleil levant, faisant un lien inévitable avec une aventure dessinée où le personnage était confronté à des ninjas, yakuzas et samouraï ! Pas de réelle surprise, c'est bel et bien une sorte d'adaptation de l'histoire de Chris Claremont, mise en image par Frank Miller, qui nous est proposé dans WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL. Toutefois, comme souvent, nous avons affaire ici à une adaptation extrêmement libre. Si le prologue dans les montagnes canadiennes est relativement respecté, la suite propose de nombreux aménagements. Car si l'on y retrouve la plupart des personnages principaux de l'histoire illustrées, le film modifie grandement les relations entre eux, tout comme leurs motivations... Un travail d'adaptation inévitable de manière à s'insérer parmi les films déjà mis en place. D'ailleurs, au départ, la production envisage de confier le film au réalisateur de X-MEN et X-MEN 2, mais Bryan Singer est obligé de refuser, celui-ci étant déjà engagé sur d'autres projets. Et c'est Darren Aronofsky qui sera pendant un temps attaché à la mise en scène de WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL. Si le cinéaste avait déjà dirigé Hugh Jackman dans THE FOUNTAIN, ce choix reste plutôt surprenant puisque PI, REQUIEM FOR A DREAM ou THE WRESTLER semblent bien éloigné de l'univers des super héros. Nous ne saurons jamais ce que cela aurait donné à l'arrivée car Darren Aronofsky finit par abandonner en cours de route, donnant une excuse peu satisfaisante. De toutes façons, les événements de Fukushima vont retarder le tournage laissant le temps d'opter pour James Mangold. Une nouvelle fois, l'option est surprenante en regard de la filmographie du réalisateur : COPLAND, 3H10 POUR YUMA, WALK THE LINE ou encore KATE ET LEOPOLD où Hugh Jackman interprétait le rôle principal. A l'évidence, l'envie est donc de proposer un spectacle très différent de ce qui se fait dans le genre. Cette aventure en solitaire du personnage s'y prêtant d'ailleurs assez bien !
WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL risque de surprendre car le métrage prend un chemin inattendu. En effet, le film de James Mangold se rapproche bien plus d'un thriller à l'ancienne que d'un métrage de super héros contemporain. Cette influence, on la doit certainement plus à l'écriture de Christopher McQuarrie qu'à James Mangold, même si son travail a ensuite été remanié par un autre scénariste. Et forcément, cette approche «Film Noir» risque de déstabiliser les spectateurs qui s'attendraient à voir un métrage d'action bourré d'effets spéciaux. WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL en contient, soyez rassuré ! Le héros va ainsi devoir faire face à un clan de ninjas, à des yakuzas ainsi qu'à un redoutable samouraï et à une vénéneuse vipère. Mais pour justifier les divers affrontements, WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL plonge son héros au milieu d'intrigues qui lui échappe et entourés de gangsters, politiciens corrompus et femme fatale. Contraint malgré lui de prendre part à une sombre histoire de succession, le héros va dans le même temps se reconstruire pour envisager son avenir. Le ton de WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL se montre donc plutôt surprenant. Particulièrement en raison du fait que le scénario évoque le deuil, la mort et la rédemption, donnant à cette aventure d'un super héros une ambiance mélancolique et tragique ! A ce titre, le film se montre des plus astucieux en utilisant d'excellente manière le souvenir de la défunte Jean Grey, interprétée par Famke Janssen. Mais avec de tels thèmes, le film s'attarde donc pas mal sur ses personnages et leurs destins, laissant un peu moins de place à l'action démesurée. Ce n'est pas un mal, loin de là !
Le relief de WOLVERINE : LE COMBAT DE L'IMMORTEL, le film l'a gagné en post-production. Du coup, voir le film en 3D n'est vraiment une nécessité car si certains plans fonctionnent à merveille, on sera un peu plus mitigé, en particulier sur certaines scène d'action. Quoi qu'il en soit, cela donne des effets intéressants lors d'un affrontement sur le toit d'un train à grande vitesse.
Enfin, cette seconde aventure en solo de Wolverine annonce dès son épilogue, camouflé dans le générique final, le retour de l'équipe des X-Men et, sans équivoque, il sera cette fois question des redoutables Sentinelles, des robots chasseurs de mutants dans la bande dessinée.