Header Critique : GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET (GRIZZLY)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET 1975

GRIZZLY 

Dans un parc naturel américain, le chef des gardes forestiers s'inquiète du grand nombre de vacanciers et de ses faibles moyens pour surveiller un site aussi grand. Et, justement, deux campeuses sont portées disparues. Les deux sont retrouvées en charpies et leurs corps indiquent qu'un ours de très grande taille s'y est attaqué. Assez vite, l'incident ne restera pas isolé et il apparaît évident qu'un grizzly affamé va continuer ses repas à base de campeurs…

William Girdler ne cachait pas qu'il travaillait dans le milieu du cinéma pour gagner de l'argent. Une déclaration qui n'était pas pour autant teinté de cynisme puisque le cinéaste américain s'était forgé à force d'un travail acharné son propre chemin hors des studios hollywoodiens. Son but était de faire des films qui divertissent le public et ne fassent pas perdre d'argent à ses investisseurs ! Autant dire que William Girdler ne se voyait pas comme un artiste, n'avait pas l'ambition de diffuser un quelconque message et ne cherchait pas la reconnaissance de ses pairs. Il n'en restait pas moins un amoureux du cinéma qui, à trente ans, avait déjà réalisé neuf longs-métrages, la plupart de manière indépendante ! Sa filmographie sera malheureusement stoppée net dans un accident d'hélicoptère en faisant des repérages aux Philippines pour un projet de film.

Suite à l'énorme succès rencontré par LES DENTS DE LA MER, l'industrie cinématographique va se passionner pour les bestioles agressives. Harvey Flaxman et David Sheldon ont alors l'idée de centrer un film sur un grizzly qui s'attaque à des vacanciers. Concept plutôt malin puisque l'histoire des DENTS DE LA MER est donc déplacée des plages vers la montagne tout en conservant une grande partie de ses éléments. Warner est très intéressé par cette idée et se dit qu'il y a là de quoi réitérer le succès des DENTS DE LA MER. Mais, pas de chance, car le prestigieux studio n'est pas assez rapide et va être coiffé au poteau par William Girdler. En effet, le cinéaste propose de trouver le financement du film et de le réaliser lui-même. Un accord est rapidement scellé ce qui empêchera donc Warner d'en faire l'acquisition. Si William Girdler réussit à convaincre David Sheldon, c'est en grande partie parce qu'ils se connaissent. Ils ont en effet collaborer sur trois films surfant sur la vague de la Blaxploitation : QUAND LA VILLE TREMBLE, ABBY et SHEBA BABY. L'argent, William Girdler le trouvera auprès de Edward L. Montoro. Le producteur est de plus distributeur grâce à la sa société Film Ventures International. Si à l'époque, cette association semble intéressante, William Girdler ainsi que ses partenaires seront obligés de poursuivre en justice Edward L. Montoro ayant décidé de conserver la majeure partie des bénéfices du film pour son compte. Pour «situer» le producteur, il disparaîtra mystérieusement, une dizaine d'années plus tard après des revers financiers, en soulageant les caisses de Film Ventures International de quelques millions de dollars. Mais pour en revenir à GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET, le film va rapporter plus de cinquante fois sa mise. Pour un budget initial de 750.000 dollars, il va ainsi en rapporter 39 millions faisant de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET le plus gros succès de William Girdler mais aussi le film indépendant le plus rémunérateur de 1976. S'il y a un litige entre William Girdler et Edward L. Montoro, ça ne les empêchera pas de retravailler ensemble sur DAY OF THE ANIMALS, autre histoire mettant en scène des animaux agressifs et reprenant une partie de la distribution puisque l'on pourra y revoir Christopher George et Richard Jaeckel.

Plutôt que se payer des stars, la production fait le choix de mettre en avant des comédiens plus habitués aux seconds rôles. Le trio vedette du film a ainsi une impressionnante filmographie et les visages des comédiens sont relativement familiers du grand public de l'époque. Entre les séries télévisées, les téléfilms et les longs métrages pour le cinéma, Christopher George, Richard Jaeckel et Andrew Prine ont ainsi travaillé avec quasiment tout le monde dans le milieu. On les trouvait déjà réuni, dans des rôles secondaires, dans CHISUM avec comme partenaire principal John Wayne. Pourtant, aujourd'hui, Andrew Prine est surtout connu pour avoir incarné l'un des envahisseurs de la série V originale. De son côté, Christopher George a acquis une petite renommée grâce à FRAYEURS de Lucio Fulci. Alors que Richard Jaeckel restera un acteur de seconds rôles mémorables qui va même travailler au Japon sous la direction de Kinji Fukasaku et Inoshiro Honda (BATAILLE AU DELA DES ETOILES et LATITUDE ZERO).

GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET suit donc les traces des DENTS DE LA MER. On y retrouve un représentant des forces de l'ordre en but avec sa hiérarchie. Ici, Christopher George interprète le chef des gardes forestiers aux relations tendus avec le directeur d'un parc naturel qui ne veut surtout pas que les incidents provoquent un scandale ou ne viennent ternir sa carrière. On retrouve aussi un personnage qui est l'amalgame du zoologiste et du vieux briscard. Richard Jaeckel incarne un curieux zoologiste qui passe son temps habillé de peaux de bête dans les montagnes à observer la vie sauvage. Entre les deux personnages principaux, le film ajoute un inévitable personnage qui est ici le pilote d'hélicoptère auquel Andrew Prine prête son visage. Après quelques victimes, les gardes forestiers ont du mal à tirer le signal d'alarme. Des chasseurs du dimanche sont lancés sur les traces du prédateur, sans succès. Pendant ce temps, évidemment, l'ours de taille imposante continue ses attaques. Et ce jusqu'à une traque finale orchestrée par les trois personnages principaux. Pas de surprise, GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET suit une trame similaire à celle des DENTS DE LA MER. Pourtant, le film se permet quelques fantaisies. Par exemple, l'épilogue explosif pourra sembler un poil étrange surtout que la provenance de l'arsenal déployé contre le pauvre ours est assez nébuleuse. Il faudra se contenter du passé des personnages ayant participé à la guerre du Vietnam. GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET surprend aussi par des séquences gores beaucoup plus démonstratives que dans le film de Steven Spielberg. L'ours se montre beaucoup plus agressif en laissant derrière lui des membres arrachés ou des corps sanguinolents. Il va même jusqu'à s'attaquer à un petit gamin pour un résultat plutôt étonnant pour un film «grand public» de la fin des années 70.

A l'époque de la sortie de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET, la vidéo ne s'est pas encore implanté de manière massive dans les foyers. Le cinéma d'horreur, et une grosse partie du cinéma de genre, n'est donc visible, en grande partie, qu'au cinéma. De plus, les spectateurs n'ont pas vu tous les films du genre qui ont suivi. Il est important de garder cela à l'esprit en abordant le film de William Girdler. Car si aujourd'hui, il peut sembler un peu bavard, cumulant quelques scènes inutiles comme la «romance» avec une photographe, GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET est tout de même, encore aujourd'hui, un film où l'on ne s'ennuie pas vraiment. Principalement parce que l'on guette la prochaine et brutale attaque de l'ours face à l'inertie des autorités un peu désemparées. Mais aussi parce GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET ressemble à un film de cinéma que ce soit dans le format de l'image, la manière de filmer assez ample… Les moyens sont à l'évidence limités mais GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET a un véritable cachet qui le met bien à l'écart des productions vidéos et télévisuelles qui pullulent sur les petits écrans avec leurs requins et autres animaux meurtriers.

Après les jolis scores au Box Office internationaux de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET, une suite est annoncée sous le titre inévitable de GRIZZLY II. Ecrit par David Sheldon, le métrage est tourné en Hongrie au début des années 80 avec des comédiens plus ou moins connus comme Louise Fletcher, Deborah Raffin et John Rhys Davies ainsi qu'un jeune George Clooney. Toutefois, il ne sera jamais terminé en raison de graves problèmes de trésorerie. Le métrage va alors passer de main en main et les effets spéciaux n'ont jamais été finalisés. Le métrage n'a jamais été, à ce jour, diffusé officiellement ou que ce soit !

En France, l'apparition tardive de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET en DVD a l'avantage de voir sortir le film en parallèle en haute définition. A notre connaissance, il s'agit du premier Blu-ray de ce film de William Girdler a être édité au monde. On retrouve donc bien le film dans un joli transfert en haute définition au format cinéma respecté. Il faudra prendre en compte qu'il y a des écarts de qualité ici ou là, les images tournées en intérieur ou en extérieur mais aussi en plan large ou serré n'ont pas exactement le même rendu. De même, la vision subjective de l'ours est légèrement floutée de manière intentionnelle. Dans l'ensemble, le rendu offre, en tout cas, une véritable image en haute définition avec un aspect cinéma un peu «vintage». L'image ne souffre, en tout cas, de quasiment aucun défaut de pellicule. A part cela, on retrouve un défaut récurrent des films proposés par Filmedia ainsi que d'autres éditeurs. Nous avons affaire à un transfert entrelacé (1080i) alors que pour un film de cinéma du type de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET, un transfert correct devrait être en 1080p/24.

La partie sonore ne fait pas dans le spectaculaire puisque les deux pistes DTS HD Master Audio 2.0 propose les pistes originales en mono codées sur deux canaux. Il y a donc le choix entre le doublage français d'époque et la version originale anglaise. Cette dernière dispose de sous-titrages français contenant pas mal de défauts. Déjà, à de nombreuses reprises sur des textes en italiques, les traductions laissent apparaître des balises malvenues («< / i > ») ou encore des espaces manquants, collants des mots ensembles. Cela ne gène pas vraiment la vision du film mais cela ne fait pas très sérieux pour une édition professionnelle en Blu-ray (ou même en DVD). On notera même quelques lignes de dialogues qui sont totalement oubliées. Voir à la 19ème minute où Christopher George et Andrew Prine ne sont donc pas traduits au début de leur dialogue. Hormis ce problème de traduction, les pistes en mono ne font pas de miracle. Si les pistes sont dans un format non compressés, le son se montre assez plat et sans relief. Difficile de se plaindre à ce niveau là puisque, après tout, il s'agit du reflet des pistes originales qui étaient ainsi au moment de leur diffusion dans les salles, la technologie ayant évolué depuis !

Le Blu-ray de GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORET permet de revoir le film de William Girdler en haute définition avec quelques bémols. Par contre, le disque se montre totalement vide en dehors du film. On a tout de même des menus et un chapitrage mais il n'y a aucun supplément, pas même une bande-annonce !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
GRIZZLY Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Filmedia
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio Mono
Francais DTS Master Audio Mono
Sous-titrage
  • Français
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      Aucun
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