Header Critique : BODY, THE (EL CUERPO)

Critique du film
THE BODY 2012

EL CUERPO 

Le jeune Oriol Paulo s'est d'abord distingué comme scénariste, en particulier pour LES YEUX DE JULIA, thriller surnaturel espagnol mettant en vedette Belén Rueda, elle-même consacrée internationalement grâce à L'ORPHELINAT. Oriol Paulo renoue avec cette actrice pour son premier long métrage en tant que réalisateur, à savoir THE BODY (à ne pas confondre avec le film homonyme mettant en scène Antonio Banderas !). Ici, les jeunes premiers sont incarnés par Hugo Silva et Aura Garrigo, acteurs à la carrière plutôt débutantes. Ils sont accompagnés par le vétéran José Coronado, qui mène ici l'enquête. Si ce dernier ne s'est pas distingué dans le domaine du fantastique, le public français a pu le voir ces dernières années dans des suspenses politiques comme EL LOBO ou GAL.

Richissime femme d'affaires, Mayka Villaverde décède d'un infarctus. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais son cadavre disparaît de la morgue. Le jeune mari de la défunte est convoqué par la Police et les faits mystérieux se multiplient. De lourds soupçons commencent à planer : la mort de Mayka est-elle si naturelle que cela ? Le veuf éploré est-il au-dessus de tout soupçon ? Et surtout, la disparition étrange de ce cadavre ne relèverait-elle pas du surnaturel ?

Le point de départ de THE BODY, l'incident qui lui donne son titre, consiste en la disparition inexpliquée d'un cadavre, disparition menant la police à s'intéresser à ce décès. D'étranges indices font étrangement surface, jetant le doute sur l'innocence d'Alex, le jeune et pauvre époux de Mayka. Ce soupçon à l'encontre du mari après le décès de sa riche épouse est un motif classique du suspense, en particulier chez deux réalisateurs dont Oriol Paulo revendique l'influence, à savoir Hitchcock et Clouzot. Dans SOUPCONS du premier, Joan Fontaine tout juste mariée au beau Cary Grant, réalise que celui-ci n'est pas le plus bienveillant des époux. Dans LES DIABOLIQUES du second, Paul Meurisse incarne l'époux odieux d'une jeune femme dont il dépend financièrement et qui va disparaître mystérieusement. Lorsqu'on parle de ses deux sources, le cinéphile pointu ne peut s'empêcher de penser à leurs descendances, à savoir les «Giallo Machination» italiens, branche du genre dans laquelle se sont illustrés Umberto Lenzi (SI DOUCES, SI PERVERSES) ou Sergio Martino (L'ETRANGE VICE DE MADAME WARDH).

Dans THE BODY, une succession d'incidents étranges oriente la police vers l'affaire, voire vers un suspect. Il n'y a alors qu'un pas à franchir pour supposer que le cadavre est revenu à la vie et cherche à accomplir quelque vengeance d'outre-tombe ! Nous sommes dans un suspense policier des plus classique, avec ses personnages de rigueur, comme le vieux détective irascible «à qui on ne la fait pas», le petit arriviste antipathique, la jeune étudiante pas si innocente que cela... Les circonstances du décès de Mayka donnent lieu à de nombreuses théories et versions, dûment explicitées par des flash-back fréquents. Le suspense s'avère classique, mais aussi bondissant et efficace.

De plus, la facture de THE BODY se montre de toute beauté, avec une photographie en scope, essentiellement nocturne, d'un grand raffinement visuel. La mise en scène ne manque pas de diversité et le long métrage bénéficie d'une qualité de production d'ensemble d'un très beau niveau.

Certes, THE BODY se montre un peu trop généreux dans les fausses pistes, parfois multipliées jusqu'à l'indigestion. Les explications sont nombreuses, quand elles ne s'avèrent pas franchement tarabiscotées, défiant la vraisemblance dans les derniers instants du film. Cela dit, ces excès relèvent pour nous des charmes de ce genre policier efficace, où le spectateur aime à se faire balader par un suspense toujours plus machiavélique. Classique, mais bien fait, voici ce qui définit pour nous la recette de ce THE BODY des plus plaisants !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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