Le Docteur donne rendez-vous à Amy, Rory et River Song dans le désert américain. Des retrouvailles amicales qui vont prendre un tournant tragique lorsqu'un astronaute venant de nulle part tire sur le Docteur qui tombe raide mort sans avoir pu se régénérer. Cela devrait marquer l'arrêt net des aventures spatio-temporelles du Docteur mais ce meurtre est le point de départ ainsi que celui d'arrivée d'un nouveau mystère qui mènera notre équipe de héros à traverser le temps et l'espace…
Au début de la cinquième saison du revival de DOCTOR WHO, un nouvel acteur se glisse dans le rôle principal de la série. Il devient ainsi le onzième comédien à incarner le fameux Docteur Who à la télévision. Comme d'habitude, le passage de flambeau se fait suite à la régénération du personnage. Le Docteur ayant, en effet, la faculté de changer de forme après avoir subi une blessure mortelle. Un pouvoir qui le rendrait virtuellement immortelle si ce type de régénération était infini (ce qui n'est en théorie pas le cas à l'origine). Quoi qu'il en soit, c'est un bon moyen de remplacer les comédiens successifs de la série avec une explication particulière. Mais dans la sixième saison de DOCTOR WHO, celle qui nous intéresses ici, il est question de la mort du personnage, un décès inéluctable dont seront les témoins ses amis lors du premier épisode « L'impossible Astronaute » Une saison qui démarre donc assez fort puisque l'on nous explique que, cette fois, le Docteur va réellement mourir pour de bon. Un événement assez fort pour que ce concept soit finalement au centre de quasiment tous les épisodes de cette sixième saison, que ce soit de manière directe ou indirecte. Mais, paradoxalement, c'est aussi ce qui va provoquer une certaine faiblesse au sein de cette saison. Les épisodes se montrent ainsi assez inégaux et surtout bien plus sombres qu'à l'accoutumée. On retrouve bien évidemment de véritables coups de folie mais l'ensemble se montre moins délirant que dans les saisons précédentes et en particulier lorsque David Tennant interprétait le rôle principal. Néanmoins, cette série a tout de même un avantage de poids, elle amène de grosses révélations, joue de manière très tordue avec les paradoxes temporels et nous propose de découvrir de nouvelles civilisations extraterrestres pour le moins étrange.
Plutôt sombre, cette sixième saison semble se focaliser en grande partie sur la peur et plus particulièrement celles qui nous viennent de notre enfance. C'est le cas de «Terreurs Nocturnes», qui aborde le problème de front mais aussi de la plupart des autres épisodes. Et, surtout, cette sixième saison nous permet de découvrir le Silence, une race extraterrestre très particulière qui a tout de la menace indicible et paranoïaque. Néanmoins, si la peur est clairement au centre de cette saison, on s'apercevra que les scénaristes manquent un peu d'imagination. Ainsi, les épisodes «Le Complexe Divin» et celui avec des pirates terrorisés par une créature qui leur inflige une marque noire avant de les emporter se ressemble énormément. Dans «Le Complexe Divin», des personnages errent dans un hôtel sans fin et finissent par être la cible d'une créature qui vient les emporter lorsqu'ils ont été clairement «choisis». Alors, bien sûr, le décor change, la résolution est légèrement différente mais la mécanique est la même. L'épisode «Terreur Nocturnes» peut d'ailleurs se rattacher à cette mécanique redondante donnant des épisodes intéressant s'ils sont pris de manière indépendante mais exposant une véritable facilité lorsqu'ils sont vus dans une période de temps assez courte. On peut même trouver des similitudes dans les thèmes des épisodes «La Fille qui attendait» et «La Chair vivante». Dans ces deux épisodes, des avatars créés par inadvertance ont peur de mourir et tente d'affirmer leur existence face aux originaux (quitte à sacrifier ces derniers). Cette sixième saison donne un peu l'impression que les scénaristes ont du mal à trouver de nombreuses nouvelles idées depuis le départ de Russell T. Davies, qui chapeautait la série, avant le début de la cinquième saison. Quoi qu'il en soit, pour l'instant, la série se montre toujours aussi réussi et l'on a tout de même pas mal de plaisir à découvrir les aventures du Docteur. Ce que l'on retiendra surtout de cette sixième saison, c'est les révélations faites à propos de River Song, personnage introduit lors de la quatrième saison et qui faisait quelques apparitions depuis. Il faut bien reconnaître que l'on sera très surpris par le voile qui est levé sur ce personnage. Tout cela menant à d'étranges histoires comme l'épisode où l'on se lance dans l'idée d'aller tuer Hitler avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Un épisode assez fou et qui fait partie des moments forts de cette saison tout comme la guerre se livrant l'humanité et le Silence dans un univers figé où Churchill est devenu Empereur et où les pyramides servent de bases militaires. Si l'ensemble de cette sixième saison se montre donc plus terne, elle ménage tout de même de très grands moments à l'instar d'un épisode plutôt bizarre écrit par Neil Gaiman.
France Télévisions sort les 13 épisodes de la sixième saison sur cinq DVD. Et, pour une fois, l'éditeur n'oublie pas de nous proposer l'épisode de Noël. Un épisode qui est diffusé en Grande Bretagne le jour de Noël, permettant d'attendre la nouvelle saison sans pour autant s'y rattacher directement. Datant de 2010, cet épisode se permet de nous proposer une nouvelle adaptation de la fameuse histoire de Charles Dickens. Mais, cette fois, ce sera donc au Docteur de prendre la place des fantômes du passé, présent et futur de façon à influer sur la personnalité d'un personnage assez méchant depuis son enfance. Des poissons volants, certains très voraces, vaisseau spatial en perdition et des allers et retours dans le temps composent cette étrange aventure. Par contre, France Télévisions ne propose aucun supplément d'aucune sorte (en dehors de cet épisode). Ce qui pose un souci. Car il existe aussi des mini épisodes produits en vue d'être diffusés lors d'une journée de collecte de fonds, type Telethon, sur la BBC. En 2011, il y a donc eu «Space» et «Time». Ces deux épisodes très courts ont été ensuite diffusés en supplément de la sixième saison de DOCTOR WHO lors sa commercialisation en Grande Bretagne. Malheureusement, puisqu'il n'y a aucun supplément sur les cinq disques de l'édition française, ces épisodes sont totalement absents !
Le premier DVD contient donc l'épisode de Noël et les quatre autres disques les 13 épisodes. Ils sont tous proposés en version originale sous-titrée mais aussi avec le doublage français. Pour ce dernier, il faudra se contenter de pistes stéréo. Ceux qui préfèrent la version originale anglaise pourront goûter à des pistes 5.1 qui s'amusent souvent avec la dynamique gauche / droite mais aussi avant / arrière. Cela donne un véritable « plus » aux épisodes. En ce qui concerne l'image, le rendu se montre des plus agréables même si l'on notera quelques minuscules soucis de compression sur certains génériques qui ouvrent les épisodes. Rien qui ne puisse être rebutant à l'arrivée... Par contre, contrairement à la cinquième saison, l'éditeur fait le choix de ne pas proposer la haute définition et il faudra donc se contenter de DVD, aucun Blu-ray français à l'horizon. De plus, cette édition de la sixième saison est distribuée en exclusivité dans une enseigne de produits culturels, la Fnac.