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Critique du film et du DVD Zone 2
DEATH TUNNEL 2005

 

Toute petite production, DEATH TUNNEL est élaboré par les frères Philip Adrian et Christopher Saint Booth, deux individus sans réelle expérience de scénariste ou de mise en scène. Le second a pour principale activité cinématographique antérieure la composition des musiques d'une impressionnante quantité de films pornos ! Ils s'associent pour DEATH TUNNEL à un producteur du Kentucky et décident de tourner ce long métrage entièrement dans le sanatorium abandonné de Waverly Hills, réputé hanté et centre de diverses légendes urbaines. Le casting est ensuite réuni, constitué d'inconnus n'ayant guère fait de grande carrière depuis...

Fraîchement arrivée dans une université de médecine, Heather se voit invitée par les filles les plus populaires du campus à participer à une fête d'intégration. Elle ignore que le clou de la soirée consistera en l'enfermement de cinq jeunes femmes en petite tenue dans un sanatorium décrépi au sein duquel se seraient déroulées d'inavouables expériences. Cette lugubre forteresse contiendrait ainsi un sinistre tunnel par lequel des dizaines de milliers de cadavres ont été transportés du temps d'une épidémie. Heather fait partie des cinq victimes de cette farce appelée, on s'en doute, à mal tourner...

Dans LA NUIT DE TOUS LES MYSTERES de 1959, Vincent Price met cinq personnes au défi de passer une nuit dans une maison réputée hantée. Celui qui a les nerfs suffisamment solides pour y rester jusqu'à l'aube se voit récompensé par une prime substantielle. Ce prétexte à des aventures horrifiques revient par la suite, par exemple dans DANSE MACABRE d'Antonio Margheriti où un journaliste sceptique accepte par pari de passer une nuit dans une maison à la sulfureuse réputation. Rehaussant tout cela de fraternité étudiante et de légende urbaine, DEATH TUNNEL s'inscrit dans une tradition assez classique du film de maison hanté.

Petite particularité quand même, il se déroule dans les ruines d'un authentiques sanatorium autour duquel planent des rumeurs de hantise. SESSION 9 de Brad Anderson était lui aussi tourné dans un authentique asile psychiatrique abandonné et exploitait avec talent ces ruines. Toutefois, c'est surtout de LA MAISON DE L'HORREUR que les frères Booth s'inspirent. Ce dernier, remake direct de LA NUIT DE TOUS LES MYSTERES, se caractérise par son cadre d'un asile psychiatrique désaffecté, à l'ambiance rétro, dans lequel errent les spectres de cobayes utilisés pour les expériences malfaisantes d'un savant fou joué par Jeffrey Combs. A cette influence prégnante se superposent quelques allusions (peu claires) à un show de télé-réalité (rappelant HALLOWEEN : RESURRECTION, huitième volet des méfaits de Michael Myers). Rajoutons là-dessus la mention «Inspiré de faits réels», indispensable depuis le succès du remake de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, et nous nous retrouvons devant un long métrage dénué de toute idée originale !

Ce n'est pas le plus grave reproche que l'on peut faire à ce DEATH TUNNEL, lequel souffre surtout d'un amateurisme sidérant à tous les postes. A l'exception de Steffany Huckaby, les actrices supposées incarner les jeunes et jolies proies du sanatorium s'avèrent laides, vulgaires, et surtout dénuées de tout début de commencement de talent dramatique. Roulement d'yeux crispé, élocution laborieuse et hystérie pénible constituent la norme. Ils sont au diapason d'une photo laide, souvent floue, de maquillages bricolés à la va-vite, d'un montage absurde et d'une mise en scène absente. Rien n'est nouveau, tout est raté. Tel est le credo des Frères Booth !

Le plus étonnant reste en ce sens un montage déstabilisant, mélangeant dans la plus grande confusion flash-back et flash-forward, à tel point que la première demi-heure s'avère incompréhensible ! La suite n'est pas meilleure, avec son enchaînement de réactions absurdes et d'arcs narratifs rattachés aux cinq fantômes, bien vaseux eux-aussi.

N'y allons pas par quatre chemins : DEATH TUNNEL, c'est nul ! Ce ramassis d'images se voulant clip, mais à l'arrivée complètement ratées et entachées d'un amateurisme stupéfiant, s'avère un produit Direct To Video du plus mauvais tonneau. On en vient à se demander comment un long métrage aussi mal fichu a pu atterrir dans le catalogue d'un éditeur Major comme Sony/Columbia !

Car c'est en effet Sony qui a le privilège douteux de distribuer DEATH TUNNEL en vidéo au cours de l'année 2006, notamment en France avec le DVD que nous allons décrire ici.

Le film est proposé dans une copie 1.77 (16/9) souffrant de défauts inhérents à sa source vidéo de mauvaise qualité : contrastes variables, images mal éclairées, problème de désentrelacement provoquant des effets de cisaillement... Tout cela n'est pas glorieux, mais vient d'une conception technique médiocre puisque, par exemple, nous ne trouvons aucune trace de compression. Les techniciens de Sony ont fait ce qu'ils ont pu avec ce qu'ils avaient entre les mains.

Côté piste sonore, la version originale anglaise est proposée dans un Dolby Digital 5.1 a priori honnête, mais tout de même endommagé par un mixage des dialogues hasardeux, les rendant par moment à peine perceptibles. Le disque propose un doublage dans notre langue en Dolby Digital 5.1 et des sous-titres français.

DEATH TUNNEL est aussi fourni avec quelques suppléments. Le premier d'entre eux «Photos de... Mort» consiste en un montage de deux minutes de photos aguicheuses des vedettes féminines du métrage, dont nous avons déjà évoqué les qualités plastiques toutes relatives. «Dans les couloirs de la mort» est un making of classique d'une vingtaine de minutes. On aurait pu croire que les frères Booth se seraient cachés sous un rocher tout au fond de l'océan après leur méfait. Mais non, ils s'auto-congratulent ici en compagnie d'une journaliste qui les félicite pour le niveau des effets spéciaux ! Nous sombrons dans le grotesque quand les deux compères nous expliquent, «preuves» à l'appui, que des éruptions spectrales en tous genres perturbèrent sans cesse le tournage... Nous avons ensuite accès à une galerie de photos de plateau, puis à des photos de tournages (bizarrement traitées sous Photoshop).

Le tout est accompagné par diverses bandes-annonces Sony, à savoir L'EXORCISME D'EMILY ROSE, JF PARTAGERAIT APPARTEMENT 2, URBAN LEGENDS : BLOODY MARY ou encore le remake TERREUR SUR LA LIGNE de sinistre mémoire... mais qui fait néanmoins figure de chef-d'œuvre comparé à ce DEATH TUNNEL !

Bref, pour qui tient absolument à découvrir, malgré tout, DEATH TUNNEL, ce DVD Sony reste un moyen honorable de le consulter. Mais il y a sans doute mieux à faire de son argent et de son temps !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
DEATH TUNNEL DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Italian Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Dans les couloirs de la mort (20mn)
    • Photos de... Mort (2mn)
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