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Critique du film
CHRONICLE 2012

 

Trois lycéens se découvrent des super pouvoirs après avoir été en contact avec une mystérieuse substance. La chronique de leur vie n'a désormais plus rien d'ordinaire... Ils utilisent d'abord leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leur entourage. Mais rapidement tout échappe à leur contrôle et leur amitié est mise à rude épreuve lorsque l'un d'eux révèle aux autres son côté le plus sombre...

Ayant fait ses armes à la télévision (la série THE KILL POINT), et en tant que monteur dans le cinéma indépendant américain (BIG FAN), Josh Trank signe avec CHRONICLE, sa première réalisation pour le cinéma. Développée sur la base d'une histoire écrite par Trank lui-même, le métrage est scénarisé par Max Landis, le fils de John (BLUES BROTHERS, LE LOUP-GAROU DE LONDRES, LA QUATRIEME DIMENSION : LE FILM).

Avec son postulat de lycéens qui se découvrent des super pouvoirs filmé à la matière d'un docubidon en caméra amateur, procédé qui fit les succès de BLAIR WITCH, CLOVERFIELD ou [REC] pour ne citer que les plus prestigieux, CHRONICLE intervient dans un univers geek de teen movie ultra codé, souvent exalté au cinéma pour toucher facilement sa cible, rarement aussi astucieusement exploité.

Ce que propose CHRONICLE va plus loin qu'une resucée de succès récents comme la brillante série anglaise MISFITS, mais un véritable portrait d'adolescent en crise bigger than life quelque part entre CARRIE AU BAL DU DIABLE et le AKIRA de Katsuhiro Otomo. Bref du portrait d'ado en mode ça fait mal, très mal.

La chronique de campus avec tous les codes et stéréotypes en place va s'intégrer à merveille pendant près d'une heure aux expérimentations des héros face à leurs nouveaux pouvoirs. Des scènes étonnantes, naïves, souvent drôles, légères et aériennes puis le film va peu à peu se resserer sur le personnage d'Andrew, interprété par Dane DeHaan, un ado mal dans sa peau, vilain petit canard du lycée, maltraité par son père, désespéré du genre humain, passablement tourmenté. Petit à petit, un glissement de ton s'opère à travers lui. Et c'est bien évidemment entre ses mains que les pouvoirs fantastiques des héros vont se révéler un potentiel de nuisance totale et exubérant. Le spectacle de cette crise d'ado donne lieu au clou du film, une dernière partie aussi spectaculaire qu'euphorisante dans sa logique destructrice.

D'un point de vue technique, CHRONICLE reste un film visuellement agréable à regarder à contrario de pas mal d'autres exercices du genre. Enchainant avec brio les jolies virtuosités techniques et ne succombant que rarement à l'effet tangage/mal de mer souvent usités par les projets du même ordre. Les tremblements sont bien là, les changements de format d'image aussi, mais bien digérés par un sens du montage et de la narration qui dispenseront pour cette fois des sacs à vomi, qui auraient du être donné à l'entrée des salles de CLOVERFIELD.

La petite réserve qu'on pourrait formuler du même coup, sur cet excès de maîtrise justement, c'est qu'on en oublie le procédé initial au bout d'un moment, et du même coup la volonté de réalisme voulu par ce mode de narration face à certaines séquences du film. Mais il faut bien admettre que Trank obtient de l'idée de la caméra volante, les séquences les plus impressionnantes et vertigineuses. A défaut de mal de mer, ne vous étonnez donc pas d'éprouver du vertige...

Cette détermination dans le pragmatisme qui opère au début puis passe complètement à la trappe restera probablement un détail, si on en juge le plaisir global de spectacle généreux offert par CHRONICLE. Ses personnages attachants, sa séduisante noirceur adolescente et sa sombre conclusion qui possède un indéniable sens du spectacle.

Rédacteur : Nicolas Kannengiesser
Photo Nicolas Kannengiesser
4 critiques Film & Vidéo
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