Au moment de la pleine lune, les villageois se barricadent et font des offrandes au loup qui terrorise la région. De son côté, Valerie pense surtout à son amoureux, un jeune et beau bûcheron, alors que sa famille vient de donner sa main à un meilleur parti. La romance contrariée le sera encore plus lorsque le village va sombrer dans la terreur. Car le loup ne se contente plus d'un porcelet comme repas à la pleine lune et massacre la sœur de Valerie.
L'histoire du «Petit Chaperon Rouge» fait partie des contes classiques les plus connus et le cinéma s'en est bien évidemment inspiré de manière à produire des métrages aussi divers les uns que les autres. Hormis les courts-métrages d'animation, la fameuse histoire est narrée, par exemple, dans une production allemande durant les années 50 (ROTKAPPCHEN) ou même sous les auspices de Menahem Golan dans un film financé entre les Etats-Unis et l'Israël en 1989 ou plus récemment mis en image par Randal Kleiser. Mais la plupart adopte une approche résolument enfantine tout en suivant le canevas le plus connu de l'histoire. Pourtant le fameux conte a aussi connu des adaptations plus libres et à la fidélité très relative. Dans le genre, impossible de ne pas citer trois cas très particuliers avec LA COMPAGNIE DES LOUPS de Neil Jordan, l'horrifique RED RIDING HOOD de Giacomo Cimini ou encore le bien barré FREEWAY de Matthew Bright. A l'évidence, les possibilités d'adaptations sont donc assez larges et avec LE CHAPERON ROUGE, Catherine Hardwicke tente de dépoussiérer à son tour le conte. Néanmoins, ce nouveau CHAPERON ROUGE va renouveler l'histoire originale tout en restant plus ou moins fidèle au tissu original.
LE CHAPERON ROUGE reprend des pans de l'histoire originale. C'est le cas de la jeune fille qui va rendre visite à sa grand-mère. C'est d'ailleurs sur ce dernier personnage que le film tire le plus d'éléments du conte tel qu'on le connaît aujourd'hui. Mais, bizarrement, ce sont aussi les éléments les plus fidèles qui fonctionnent le moins bien. La première apparition de la grand-mère paraît ainsi des plus artificiels comme le fameux échange sur les grands yeux, oreilles et dents de la vénérable mamie alitée. Bien plus naturels et mieux intégrés à l'histoire, on retrouve un bûcheron salvateur. Les scénaristes de cette version 2011 du «Chaperon Rouge» se montre d'ailleurs assez malin puisque l'on évacue l'aspect très manichéen du conte original. Une manière de proposer une intrigue plus développée et surtout bien plus dans l'air du temps. Notre chaperon est ici une jeune femme dont les problèmes amoureux ne manqueront pas d'intéresser les jeunes filles en fleurs. Un sujet que la réalisatrice du film connaît bien puisqu'elle avait réalisé le premier TWILIGHT, conte romantico-horrique très neuneu. Heureusement, LE CHAPERON ROUGE s'en éloigne en adoptant un ton moins culcul la praline et un poil moins moralisateur. Reste, tout de même, que la cinéaste a du mal à ne pas retomber dans ce type de travers lors d'un épilogue ultra explicatif. Un défaut auquel s'ajoute le gros souci de ce CHAPERON ROUGE, l'histoire manque d'émotion. Il est ainsi difficile de s'impliquer auprès de personnage issu d'un véritable livre d'images sur papier glacé. Car c'est surtout là le point fort de ce CHAPERON ROUGE, une mise en forme particulièrement jolie. Très travaillé, l'image du film offre un véritable conte en mouvement grâce à des décors et couleurs issues d'un véritable conte. D'un point de vue formel, LE CHAPERON ROUGE est ainsi un beau spectacle qui impose très vite une ambiance onirique des plus réussies. Alors, bien sûr, on pourra pester sur de petits défauts ou sur un Gary Oldman à la lisière du cabotinage mais LE CHAPERON ROUGE a au moins le mérite d'apporter sa petite touche à une histoire mythique tout en venant s'ajouter à la longue filmographie des loups-garous au cinéma. A partir de là, LE CHAPERON ROUGE s'avère une bonne petite surprise surfant en partie sur l'envie de proposer du frisson pour adolescents à la TWILIGHT sans pour autant tomber dans les mêmes travers !
Avec ses atouts esthétiques, LE CHAPERON ROUGE devient en Blu-ray un disque qui peut assez facilement servir de démonstration technique. L'image en haute définition, au format cinéma respecté, se montre impeccable et retranscrit merveilleusement l'aspect féerique des images. Le son n'est pas en reste avec un rendu très naturel et donc bluffant. De plus, les pistes sonores font la part belle aux partitions musicales qui viennent renforcer avec force l'ambiance du film. Mais il est important de préciser que seule la version originale anglaise du film dispose d'une piste audio en DTS HD Master Audio. Pour les doublages dans d'autres langues, dont le français, il faudra alors se contenter de pistes en Dolby Digital 5.1 aux capacités inférieures.
(Les photos illustrant cette chronique ne sont en rien représentatives de la qualité du Blu-ray)
Un montage alternatif est proposé sur le Blu-ray. La différence de durée entre la version alternative et le montage cinéma ne fait qu'une poignée de secondes. Toutefois, il y a des différences entre les deux montages du film, essentiellement lors des dernières minutes. Ainsi, une séquence «érotique» apparaît en fin de métrage qui aura, dès lors, pour conséquence de présenter un dernier plan final assez différent. On pourra aussi noter quelques petites modifications dans le montage sans que cela ne saute vraiment aux yeux vraiment aux yeux. Version cinéma ou version alternative, quel est le meilleur choix ? Difficile à dire tant les différences sont, en réalité minime. Néanmoins, la version alternative paraît la plus logique et donne aussi, peut être, un aspect un peu plus adulte. Quoi qu'il en soit, cela s'avère tout de même plutôt léger...
Le Blu-ray contient pas mal de suppléments mais, hélas, nous sommes surtout face à une poignée de «Featurettes» où l'information est largement diluée dans un discours commercial. Le premier module, consacré au conte original et sa relecture, apporte quelques éclairage sur l'histoire du Chaperon Rouge mais cela reste tout de même bien peu fouillé. A vrai dire, le reste nous met face à de petites vidéos où les actrices ne tarissent pas d'éloges sur leurs partenaires masculins ou bien balançant de manière un peu brute des images montrant le tournage sans loup numérique. On retrouve aussi les comédiens lors des auditions ou encore des images des répétitions. A vrai dire, sur tout le contenu vidéo, le plus intéressant reste la partie consacrée à la musique. On y découvre les deux compositeurs en charge de la bande originale tout en dévoilant leurs expérimentations en vue de trouver des sonorités particulières. Bizarrement, la bande annonce ne fait pas partie des suppléments mais on peut trouver deux clips musicaux qui permettent d'ailleurs de découvrir des images alternatives non utilisées dans la version finale du film sans que cela ne soit explicité. Passons sur le bêtisier qui, comme souvent, n'est pas vraiment drôle en dehors, peut être, du passage avec une hache qui ne veut pas rester planté là où elle doit être. Passons aussi sur les quatre scènes coupées dont les durées sont assez courtes et n'apportent finalement pas grand chose au film. La plus curieuse reste néanmoins la dernière où l'on découvre le fantasme du père du Chaperon Rouge.
Un commentaire audio devrait apporter les informations manquantes. Malheureusement, si ce commentaire de la réalisatrice accompagné des trois acteurs principaux montre les intervenants en image dans une petite fenêtre de manière régulière, les propos ne sont pas des plus pertinents. En plus de voir s'exprimer directement l'actrice et les comédiens, des images de tournages prennent parfois place dans la petite fenêtre qui s'ouvre lors des interventions de ce type. Il y a enfin un tout petit bonus caché très facile à trouver si l'on regarde les suppléments les uns après les autres. Mais on peut le trouver directement en se plaçant sur la partie «Clips vidéo» puis en se dirigeant vers la droite ce qui permettrait en théorie de retourner au tout premier supplément. Entre la dernière partie et la première, il y a un espace vide, il suffit d'attendre une seconde et le bonus caché apparaît. D'une durée de quelques secondes, il s'agit d'une sorte de blague où la réalisatrice du CHAPERON ROUGE se retrouve dans un bureau, face à un loup qui ne comprend pas qu'il ne soit pas choisi pour interpréter le rôle d'Hamlet dans un autre film. A vrai dire, ce n'est pas vraiment amusant et cela paraît un peu inutile au même titre que le film résumé en 73 secondes !